Nymphalis urticae

Nymphalis urticae

Petite tortue

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Petite tortue ou
Vanesse de l’ortie
 Petite tortue (Aglais urticae) sur du tournesol
Petite tortue (Aglais urticae) sur du tournesol
Classification classique
Règne Animalia
Embranchement Arthropoda
Classe Insecta
Super-ordre Endopterygota
Ordre Lepidoptera
Sous-ordre Ditrysia
Super-famille Papilionoidea
Famille Nymphalidae
Sous-famille Nymphalinae
Genre Aglais
Nom binominal
Aglais urticae
(Linnaeus, 1758)
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La petite tortue ou vanesse de l'ortie (Aglais urticae Linnaeus, 1758 ; Nymphalis urticae) est un papillon de la famille des nymphalidés. Ce papillon est diurne. Il appartient, comme tous les Nymphalidae au sous-ordre des ditrysia qui regroupe des papillons dont les femelles possèdent un organe sexuel d'accouplement différente de celui qui est utilisée pour la ponte. Il est phylogénétiquement proche d'espèces telles que le Robert le diable, le paon du jour, le morio, ou encore de la grande tortue qui lui ressemble mais est plus grande d'un centimètre…

Autrefois parmi les papillons les plus communs, il est en très forte et très rapide déclin, au moins en Europe de l'Ouest. Cette régression ne peut être expliquée par le recul de sa plante hôte, car cette dernière (l'ortie) est au contraire très présente et profite même de l'eutrophisation générale de l'environnement. La chrysalide est parfois mangée par des guêpes, mais ces dernières sont aussi en forte régression.
Une ou des parasitoses pourraient être en cause, avec d'autres phénomènes encore mal compris (dégradation de l'environnement, pollution de l'air et des pluies par les pesticides qui auraient pu entraîner une forte déplétion immunitaire chez les individus de cette espèce). Des preuves scientifiques montrent que la sécheresse estivale est une cause de régression des populations, car les larves se développent normalement sur les feuilles gorgées d'une sève riche en nitrate, mais les petites tortues ont été encore plus rares les étés humides de 2007 et 2008. Néanmoins, avant l'an 2000, selon les données issues d'un programme anglais de surveillance des papillons, il y a une bonne corrélation entre le succès reproductif, l'abondance des populations de cette espèce et le stress hydrique de la plante hôte ; De 1976 à 1995, la reproduction a eu plus de succès les étés qui ont été frais et humides en début d'été que quand il a fait chaud et sec[1]. Ce papillon pourrait donc aussi être sensible au réchauffement climatique.

Sommaire

Morphologie

Aglais urticae

Il n'existe pas de dimorphisme sexuel chez ce papillon ; mâles et femelles ont une taille équivalente (de 40 à 55 mm d'envergure).

Le corps est brun foncé et poilu. Les yeux sont également foncés.
Les antennes sont finement striées de blanc et leur extrémité est ornée d'un point blanc.
Les ailes sont garnies de deux petites excroissances pointues : la plus petite se trouve près du bord antérieur des ailes antérieures, l'autre, en arrière du papillon, sur la bordure postérieure des ailes postérieures. Le dessous des ailes est terne, orné d'un motif discret qui évoque la couleur d'une écorce ou de feuilles mortes, ce qui aide le papillon à rester camouflé lorsqu'il hiberne. Le dessus des ailes est caractérisé par une couleur dominante orangé et, sur le bord postérieur externe, des formes en demi cercles bleus, entourées de noir, formant un feston. La partie des ailes proche du corps présente une zone brun terne. Le bord antérieur des ailes antérieures est orné de trois taches d'un brun presque noir, rectangulaires. Celle du centre est généralement plus marquée et bordée de part et d'autre d'une zone orangée très pâle, plus claire que la couleur de l'aile, d'une teinte proche du jaune d'or. La plus externe est bordée vers l'extérieure non pas de jaune d'or, mais de blanc. Trois autres taches brun-noir, dont la taille et le contours diffèrent selon le spécimen, ornent le centre de l'aile antérieure.

S'il ouvre brutalement les ailes, les couleurs vives qui ornent leur face supérieure semblent contribuer à pouvoir effrayer certains de ses prédateurs (ceci a été expérimentalement confirmé au moins pour les oiseaux jeunes et/ou inexpérimentés[2])


D'autres espèces peuvent être confondues avec la petite tortue :

  • la grande tortue (Nymphalis polychloros), plus grande et qui vit plus au sud ;
  • la « petite tortue corse » Aglais urticae ichnusa qui ressemble fortement à la Petite tortue, avec une tache au lieu de trois au centre de l'aile antérieure, pourrait être soit une sous-espèce, soit une espèce distincte, ce qui reste à déterminer.
  • la tortue à pattes jaunes (Nymphalis xanthomelas), aux ailes plus dentelées ;
  • la vanesse du peuplier (Nymphalis vau-album) qui ne possède pas de feston au bord des ailes.

Comportement

Cycle biologique

  • Saison d'apparition des adultes : à partir du mois de mai pour la première génération (plus tôt, dès février dans les régions plus chaudes). Au Sud de l'Europe (Sud de la Loire en France), le papillon produit deux voire trois générations par an, la seconde ou troisième hivernant dans les anfractuosités d'arbres morts, dans les rochers voire dans les maisons (greniers, caves...).

Alimentation

  • Plantes-hôtes : sa chenille se nourrit sur les orties, comme son nom latin l'indique, mais aussi sur les saules, arbres fruitiers...

Reproduction

Chenille

Chenille

La chenille de la première génération émerge au mois de mai, environ dix jours après la ponte déposée la femelle sur des feuilles d'orties en mars-avril. Les chenilles de la seconde génération émergeront des œufs au mois de juillet ou en août pour la seconde génération (au Sud de l'Europe).
Les jeunes chenilles sont alors presque noires. Leur corps est orné d'excroissances ramifiées (scoli) qui évoquent des épines. À ce stade, elles se rassemblent instinctivement en un groupe dense et elles tissent une toile lâche faite de fils de soie qui les protègent.
Après environ un mois, les chenilles ont pris une couleur dominante plus claire (lignes noires sur fond constitué de 4 bandes jaune-verdâtre longitudinale discontinues : deux sur le dos, et une sur chaque flanc). Elles entament un cycle de vie solitaire, dévorant des feuilles d'orties jusqu'à atteindre 22 millimètres de longueur.

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Chrysalide

Chenille prête à passer au stade Chrysalide


La Chrysalide est verdâtre puis jaunâtre à brun.
L'adulte (imago) en émergera en juillet.

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Habitat et aire de répartition

Tous les milieux naturels et semi-naturels (jardins, parcs urbains, bocage) - hors forêt dense - dans toute l'Europe et l'Asie tempérée ; de l'Europe de l'Ouest au Japon, du niveau de la mer jusqu’à plus de 3 000 m. Pour des raisons mal comprises, il a disparu dans les années 2000 de presque toute son aire de répartition en Europe de l'Ouest. Quelques spécimens ont été observés à New York où ils ont probablement été introduits par l'homme (volontairement ou involontairement).



Systématique

Étymologie

Le nom Aglais est un hommage à Aglaia, c'est-à-dire Aglaé. Il s'agissait de l'une des trois Charites (appelées les trois Grâces chez les Romains), celle de la beauté éblouissante, de la splendeur. Le terme urtica fait référence à la principale plante hôte de la chenille de ce papillon, Urtica dioica, la petite ortie[3].

Sous-espèce

  • Aglais urticae ichnusa Hübner, 1824 — Vanesse de Tyrrhénide.

Bibliographie

  • P. LERAUT, 1997 : Liste systématique et synonymique des lépidoptères de France, Belgique et Corse (deuxième édition) - Alexanor - Paris. 526 p. ISBN 2-903273-06-5

Galerie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Notes et références

Références

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  1. E. Pollard , J.N. Greatorex-Davies & J.A. Thomas, « Drought reduces breeding success of the butterfly Aglais urticae »
  2. Martin Stevens ; The role of eyespots as anti-predator mechanisms, principally demonstrated in the Lepidoptera. Biol. Rev. 80(4): 573–588. DOI:10.1017/S1464793105006810 (résumé HTML)
  3. Dourlot S. Petite collection d'insectes de nos régions, Eds Larousse 2008, Paris ISBN 978-2-03-583816-2
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