- Ntoum
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Ntoum Administration Pays Gabon Province Estuaire Déparetment Komo-Mondah Maire André Ella
5 ansGéographie Coordonnées Altitude 170 m Démographie Population 11 169 hab. (2010) Localisation Ntoum[1] est une ville du Gabon, chef-lieu du département du Komo-Mondah dans la province de l'Estuaire, située à 38 km de la capitale gabonaise Libreville. En 1993, date du dernier recensement, il y avait 6 219 habitants. En 2010, la population est estimée à 11 169 habitants.
Son nom lui vient du mot Fang Töm qui signifie fromager, une variété d'arbres géants et épineux. Ils sont d'ailleurs considérés comme arbres sacrés par les habitants de la ville.
Sommaire
Histoire et peuplement
L'histoire de Ntoum est étroitement liée à l'installation coloniale des exploitants forestiers français dans cette région. Tout porte à croire, selon des notables de cette villes, que le village soit né autour d'une case communément appelée "Nda Nkol" (la maison du téléphone en langue Fang). Au début des années 1900, avec cette implantation des premières compagnies forestières, le petit village vit au rythme de ce poste téléphonique de l'administration coloniale française. A côté de cette case téléphonique se trouvait un fromager. Ainsi, en 1910, le fromager et la case téléphonique des colons deviendront les symboles du petit village naissant.
Selon la légende Ntoum fut fondé par les lignages Essametok (Emane Esseing), Effack (avec Angoue Meye et Nguema Eko), Essindji (avec Nkoume Obame), Essamekoss (avec Ekome Obame) et plus tard les lignages Essamefame, Essissis, Oyek.
En 1929 Ntoum perdra le statut de chef-lieu du département au profit d'Akok; statut qu'il ne retrouvera qu'en 1982. Il faut noter que c'est avec le développement des exploitations forestières UCAF et Batard suivies de l'ouverture des axes routiers Libreville-Kango, Ntoum-Cocobeach et Ntoum-Donguila entre 1930 et 1960 que le village de Ntoum connaitra un essor considérable. Mais il faudra tout de même attendre 1960 pour voir les premiers grands changements du village en ville. La découverte et le début d'exploitation de la roche de calcaire pour la fabrication du ciment en 1981 entraîneront l'essor économique de la ville de Ntoum.
Politique
En 1996, Ntoum alors chef-lieu du département du Komo-Mondah sera érigé en commune suite à l’adoption de la loi organique n° 15/96 du 6 juin 1996 relative à la décentralisation. Le premier maire de la ville de Ntoum est Hyacinth Minko Mi Essone. Il fut maire durant deux mandats de 1996 à 2002 et de 2003 à 2007. Son dernier mandat fut écourté suite à son arrestation en 2007. Puis les élections locales de 2008 ont vu la victoire du candidat du parti démocratique gabonais (PDG) André Ella Ndong. Les nouvelles réformes engagées par le nouvel édile de Ntoum ont entrainé des changements importants dans cette ville.
En dehors de la commune, la circonscription de Ntoum dépend également administrativement du Conseil Départemental du Komo-Mondah (CDKM) présidé depuis 2008 par Madame Joséphine Andeme Manfoumbi (PDG).
Ntoum était représenté au parlement pour le Komo-Mondah par le député Casimir Oye Mba depuis 1990. Depuis les élections partielles de 2010 ce siège est revenu à Julien Nkoghe Bekale et son suppléant Alexandre Nguema Mba. Avant 1990 c'est Delphine Assong, plus connue sous son nom d'artiste "Mama Dédé", qui siégeait au parlement sous le parti unique. Au sénat, c'est le vénérable Jean-Louis Mombo qui représente cette circonscription.
Les personnalités connues originaires de cette localité sont : Casimir Oye Mba, Paul Biyoghe Mba, Jérôme Ngoua Bekale, Emmanuel Nze Bekale, Julien Nkoghe Bekale, Jean Eyeghe Ndong, Delphine Assong dite Mama Dédé, Germain Mba, Pierre-Marie Dong, Pierre-Marie Ondo Mebale, Lubin Martial Ntoutoume Obame, les écrivains Eric-Joel Bekale, Sylvie Ntsame, le peintre Nzorlyn Ntoutoume et bien d'autres.
Économie
La ville de Ntoum est aussi connue pour son usine de Ciment Du Gabon qui produit un ciment réputé. CIMGAB (Ciment du Gabon), privatisée au profit de Scancem (Norvège) en 2000, produit plus de 270 000 tonnes de ciment par an[2].
Bien avant la découverte de la roche de ciment, l'économie de cette localité reposait essentiellement sur l'exploitation forestière et l'agriculture. En ce qui concerne l'agriculture à Ntoum de nombreux projets agricoles on vu le jour depuis les années 1980. Parmi les plus importants on citera la SONADECI (Société Dationale de Développement des Cultures Industrielles) et le CIAM (Centre d’Introduction, d’Adaptation et de Multiplication de Matériel Végétal Vivrier et Fruitier).
Sur le plan de l'exploitation forestière, on peut dire que la région Ntoumoise est pionnière en la matière. Des anciennes exploitations coloniales l'UCAF (Union Coloniale Agricole et Forestière) en passant par la CEFA (Compagnie d'Exploitations Forestières Africaines) aux différents exploitants actuels, la commune de Ntoum et sa région peuvent se vanter d'une longue expérience dans la filières bois.
La ville Ntoum peut se réjouir de la création de la Zone Économique Spéciale de Nkok. Située à une dizaine de kilomètres du centre de Ntoum et 27 km à l’est de Libreville, la zone économique spéciale de Nkok est consacrée à la transformation locale du bois. S'inscrivant dans la volonté de l'État gabonais de ne plus exporter de grumes depuis janvier 2010, cette zone économique est un début de matérialisation de l’idéal du Gabon vert et du Gabon industriel, piliers du Projet de l'actuel chef de l’État. La Zone Économique Spéciale contribuera à exposer « une vitrine des compétences des exploitants forestiers gabonais et des industriels dans la valorisation des matières premières par une industrie novatrice et soucieuse de préserver la nature. » Avec une capacité de traitement d'un million de mètres cubes (de bois) par an, elle devrait attirer près d'un milliard de dollars d'investissement et créer près de 9 000 emplois directs. L'objectif à long terme est de faire de Nkok la première zone économique d'Afrique centrale et de l'ouest.
En plus de ses potentialités éco-industrielles la ville de Ntoum peut s'appuyer sur ses atouts agricoles. Considérée comme un des premiers greniers de la capitale gabonais de par sa proximité, Ntoum développe ce qu'on appelle "la ceinture verte" de Libreville. En effet, la ville et ses environs alimentent les librevillois en produits agricoles frais et de bonne qualité. Les fruits et légumes produits dans cette région sont écoulés sur les grands marchés de Libreville.
Situé au carrefour des villes de Libreville, Owendo, Kango et Cocobeach mais aussi la proximité des bourgades comme Donguila, Bikele et Akok de par sa position géographique, Ntoum est devenu un lieu dynamique et d'une très grande mobilité humaine.
Culture éducation et sport
En plus de son usine de ciment, la Cité de la Cimenterie est le lieu de loisir le plus fréquenté par les Ntoumois et Ntoumoises : championnats de football, de basket-ball, piste de tennis, piscine et boîtes de nuit sont les grandes attractions de cette cité depuis la fin des années 1990. La ville possède un club de football en deuxième division nationale.
La ville de Ntoum compte un grand lycée dénommé lycée Lubin Martial NTOUTOUME OBAME du nom du troisième maire de la ville de Libreville. La ville est doté depuis quelques années d'un Centre de Lecture et d'Animation et Culturel (CLAC) qui a été intégré à la Maison de la Jeunesse et la culture dans laquellle on peut suivre des cours de danses modernes et traditionnelles. Les jeunes peuvent aussi y découvrir et se familiariser avec des instruments de musiques traditionnels comme le "Ngome" (petit tambour), le "Mbê" (grand tambour), le "Nkul (Tambour de bois cylindrique), "l'Assemle" (petit tambour cylindrique en bois), Medzang (balafon), Ngoma ou Ngombi (Harpe utilisé lors des cérémonies de Bwiti, le "Moungongo" (arc musical) et la harpe Mvett). Des soirées d'animation de slam, de rap et de danses hip hop témoignent de la connexion de la jeunesse Ntoumoise au reste du monde. En plus du stade de la cimenterie, Ntoum s'est offert un stade municipal dénommé Robert Bekale et d'un Lycée professionnel. La construction d'une Maison de la Culture ainsi qu'une Maison de la Femme viendra augmenter le nombre de salles dédiées à la culture et à l'éducation. La construction d'un grand parc au cœur de ville ainsi que le fleurissement de la ville font partie des projets importants pour l'équipe municipale.
Bien que l'ethnie Fangs soit la plus importante, la ville est un véritable carrefour des migrations gabonaises. les ethnies Myénè, Punu, Gisir, Massango, Nzebi, Akelé et Kota jouent un rôle très important dans la vitalité culturelle de la commune. Cette diversité ethnique et culturelle peut s'observer à travers les danses, les rites et croyances des populations. A ces différentes ethnies, il faut ajouter une forte immigration de communautés d'autres pays, particulièrement d'Afrique de l'Ouest. Les arts et les traditions très riches se perpétuent avec les nombreux groupes socio-culturels de la place. On trouve les danses traditionnelles comme le Ngon-ntang, les Mengane, l'Omiasse, l'Obouss, l'Okoukouet qui agrémentent les retraits de deuil et autres réjouissances durant la grande saison sèche.
Un masque Ngil Fang Betsi de la haute Mondah (environ de la ville de Ntoum (Bois, Kaolin) est vendu 5 904 176 €[3].
Tourisme et Développement durable
La commune de Ntoum offre un double avantage touristique. C'est une ville, malgré son rapide développement, qui a su garder une attraction rurale par les villages environnants qui la composent. Dans ce magnifique mélange de modernité et de tradition et par sa proximité avec Libreville la capitale, Ntoum est la ville idéale pour les excursions des touristes et librevillois qui ont envie de changer d'air ou de trouver du bon vin de palme, ou des fruits et légumes frais. Au cœur du département du Komo-Mondah qui abrite de nombreux sites touristiques, la ville de Ntoum bénéficie d'une bonne carte touristique.
La mission catholique Saint Paul de Donguila hissée sur le fleuve Komo, le Monastère des sœurs Clarisse à Essassa, de même que les grands temples de Bwiti de Bizango (Ayizè Endendang) et de Nkoltang (Erendzi Saint) permettent de se faire une idée du foisonnement religieux de la région.
En matière de développement durable la ville bénéficie d'une implantation de deux centrales hydroélectriques. Le cœur de la puissance hydroélectrique gabonaise se situe dans la région des Monts de Cristal, au nord-ouest du pays. Cette zone montagneuse constitue le bassin versant de l’un des fleuves les plus puissants du pays, la Mbé. L’énergie fournie par les deux barrages érigés sur ses chutes naturelles répond à près de 80 % des besoins des 700 000 habitants de Libreville et de la province de l’Estuaire. Ici, la centrale hydroélectrique de Kinguélé (non loin de Ntoum) construite en 1972 fournit une puissance de 58 mégawatts (MW) et le barrage de Tchimbélé, bâti en 1980 en amont de Kinguélé, produit 68 MW de plus.
Les nombreux projets agricoles et environnementaux témoignent de l'intérêt particulier que cette ville porte au respect de la biodiversité et à la préservation de la nature. La lutte contre la déforestation est une préoccupation importante pour la ville dont le symbole est un fromager. Un arbre majestueux, thérapeutique et auquel on confère des pouvoirs mystico-spirituels. Cet arbre incarne une nature qui protège, nourrit et soigne. Autour de la ville pousse une nature exubérante et généreuse. On peut y voir des Okoumé (Aucoumea klaineana), des Okala (Xylopia aethiopica), des Moabi (Baillonella toxisperma) et d'autres espèces rares de la forêt gabonaise. La ville s'inscrit à l'instar de toutes les villes du pays dans le développement durable et l'écotourisme. Des expériences éco-durable et éco-agricoles sont initiées pour sensibiliser et éduquer les populations à la préservation et à la gestion durable de toute la biodiversité du pays. Les paysages forestiers luxuriants et les abondants cours d'eau attirent les amateurs de photographie à la recherche de belles cartes postales. Les passionnés d'insectes, de papillons et d'oiseaux de mille couleurs apprécieront aussi les senteurs et parfums des fleurs et plantes sauvages.
L’artisanat local offre la possibilité de découvrir des objets de la tradition Fang. Le travail du Raphia tissé, les petits tambours, les nasses, des mortiers, des masques en bois, les paniers et corbeilles de lianes, ou encore des objets de décoration en cœur de bambou ou en rotin donnent une idée des savoir-faire écologiques des villageois. Mais il faut davantage insister sur les sculptures qui servent de supports au culte si l’on veut apprécier le côté artistique du Byeri dont les statuettes sont très connues des marchés et des expositions d’art africain.
La Zone Économique Spéciale de Nkok à quelques kilomètres de la ville obéit au souci de faire du Gabon Vert le poumon de l'économie gabonaise.
Notes et références
- Données géographiques sur Ntouma
- Fiche du Gabon sur le site de l'OCDE
- Gazette Drouot, juin 2006
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