Baillonella Toxisperma

Baillonella Toxisperma

Baillonella toxisperma

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Baillonella toxisperma
 Baillonella toxisperma
Baillonella toxisperma
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Dilleniidae
Ordre Ebenales
Famille Sapotaceae
Genre
Baillonella
Pierre, 1890
Nom binominal
Baillonella toxisperma
Pierre, 1890
Classification phylogénétique
Ordre Ericales
Famille Sapotaceae
Statut de conservation IUCN :

VU A1cd : Vulnérable
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'IUCN.

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Le Moabi ou Baillonella toxisperma est une grand arbre poussant dans les forêts tropicales humides d'afrique. C'est une espèce « multi-usage » utilisée de façon traditionnelle par certaines populations africaines et exploitée commercialement. Le moabi appartenant de la famille des Sapotaceae. C'est l'unique espèce du genre Baillonella

Sommaire

Description

Poussant jusqu’à 60 m de hauteur et 5 m de diamètre, le moabi est un des plus grands arbres africains. Il ne pousse que dans les forêts tropicales humides d’Afrique, entre le Nigeria et la République démocratique du Congo. La large cime en parasol de ce géant de la forêt dense surplombe majestueusement la canopée, prenant appui sur un fût droit et cylindrique, légèrement épaissi à la base. Son bois est exploité au Cameroun et au Gabon où la production est en croissance rapide (40 000 m3 en 1998 uniquement pour le Gabon) et, dans une moindre mesure, en Guinée équatoriale et en République du Congo.

Les fruits charnus et leurs grosses graines chargées de lipides éveillent l'appétit de nombreux mammifères : chimpanzés, potamochères ... Mais en fait les disséminateurs efficaces de cette espèce sont peu nombreux : principalement l'éléphant, le rat d'Emin et l'homme.

Même si les arbres adultes sont épars (environ 1 par 10 ha), on s'étonne de l'extrême rareté des plantules et des jeunes arbres, à la fois sous la couronne des semenciers et en forêt (Letouzey 1985). Il semble qu'à proximité des villages, la régénération soit plus dynamique.

Propagation

Le moabi se regénére mal car il n'est mature que vers 50 ans et ne produit des fruits qu'une fois tous les trois ans seulement. De plus, les plantules ont besoin d'être exposée à la lumière pour croître, ce qui n'est plus le cas dans des forêts denses fermées. L’exploitation forestière pratiquée sans discernement risque de conduire rapidement à une raréfaction de l'espèce. Dans certaines régions, la dynamique naturelle d'évolution des forêts a conduit à sa disparition, les conditions d'une régénération efficace n'étant plus réunies.

Importance économique et culturelle du moabi

Importance culturelle

Le moabi est un arbre particulièrement important pour les populations locales et des conflits avec les compagnies d’exploitation forestière existent concernant cette essence, surtout au Cameroun.

Pour les villageois Bantous et les pygmées Baka, le moabi revêt une importance économique, culturelle et médicinale particulière.

  • Les chasseurs bakas utilisent les grands moabis comme points de repère pour s’orienter en forêt mais également pour devenir... invisibles ! Lors d’une cérémonie traditionnelle appelée « yeyi », les sorciers réduisent en poudre des fragments d’écorce de moabi et concoctent une potion de camouflage dont les chasseurs se recouvrent le corps pour devenir invisibles.
  • Des enquêtes ethnobotaniques ont été conduites en 1994 et 1996 par le chercheur Jean Lagarde Betti dans le cadre du programme Ecofac mené dans la réserve du Dja au Cameroun. Près de 350 espèces végétales permettent le traitement de plus de 77 maladies ou symptômes, dont le moabi, cité pour 50 utilisations différentes.

Importance économique

  • L’énorme fruit du moabi (environ 20 cm de diamètre) est un régal pour les hommes comme pour les animaux, l’amande contenue dans la graine est un plaisir à double tranchant. Consommée crue, elle est extrêmement toxique (d’où son nom d’espèce toxisperma = « à fruit toxique ») mais une fois pilée, bouillie et pressée, les femmes en extraient une délicieuse huile alimentaire riche en acide palmitique. De son écorce sont également extraits des remèdes médicinales.
  • Avec les graines des fruits, les villageois produisent une huile proche de l’huile de Karité qui peut être ou consommée ou vendue. Sur les marchés camerounais, la demande en huile de Karité est plus élevée que l’offre et la vente de l’huile du moabi est une source importante de revenus. Les estimations réalisées indiquent que les revenus de l’huile sur une période de 10 à 15 ans seraient supérieurs aux revenus du bois pour un arbre de 100 cm de diamètre, taille minimum légale pour abattre un moabi. Sa valeur non-ligneuse est non seulement reconnue par les marchés locaux mais aussi par l’industrie cosmétique qui a montré son intérêt pour cette huile.
  • Le moabi a aussi une valeur sur les marchés internationaux du bois et la demande de l’Europe méridionale est particulièrement élevée. Cependant, en termes relatifs le moabi ne semble pas représenter un élément important des revenus des companies et des exportations du pays. Au Cameroun, le moabi représente 10% de la production totale des companies forestières et entre 3,4 et 5% de la valeur totale des exportations de grumes de l’ensemble des essences. L’exportateur principal de bois de moabi est le Gabon, dont les exportations ont augmenté de façon considérable récemment passant de 26 052 m³ en 1996 à 39 724 m³ en 1998. Le Cameroun a produit 33 000 m³ en 1997 et 35 000 m³ en 1998. En Guinée Equatoriale la production est aussi en hausse et les estimations indiquent qu’elle a doublé, passant de 1 000 m³ au début des années 1990 à 2 000 m³ en 1999. La filière moabi fait ainsi vivre des centaines d'employés et leurs familles, en particulier au Gabon et au Cameroun. Les entreprises de la filière bois sont souvent en Afrique les principaux acteurs de développement local, auquel elles contribuent via les salaires versés, la construction ou l'entretien d'infrastructures.

Conformément à la loi, le contrat des compagnies forestières au Cameroun comprend un certain nombre de conditions posées par les villageois avant que la compagnie ne commence ses activités. Un accord souvent conclu stipule que les moabi situés dans un rayon de 5 kilomètres du village ne peuvent pas être abattus sans l’accord du chef. Si ce dernier donne son accord, la population doit être dédommagée.

Menaces sur l'espèce

Un débat a lieu sur les menaces pesant localement sur l'espèce, notamment au Cameroun. Ces menaces seraient dues à l'exploitation à la fois des fruits par les populations locales et à l'exploitation commerciale du bois. En revanche, l'analyse de la structure des populations au Gabon montrent que l'espèce n'y est absolument pas menacée et que son exploitation durable est possible.[réf. nécessaire]

On peut trouver des moabis dans des zones protégées du Cameroun (Forêt de Nki, Forêt de Boumba Bek et la réserve de Faune de Dja). Le Cameroun a planté 389 hectares de B. toxisperma. On peut aussi trouver l'espèce à l'arboretum Sibang de Libreville au Gabon.


Liens externes

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