- Nouvelle gauche (Larrouturou)
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Pierre Larrouturou
Pierre Larrouturou, né le 19 octobre 1964, est Français, de formation ingénieur agronome, puis ingénieur consultant. Il a été délégué national Europe du Parti socialiste, et se déclare économiste[1].
Il est notamment connu pour ses positions en faveur d'un véritable partage du travail, et pour sa défense d'un Traité social Européen.
Il est le frère du chercheur Bernard Larrouturou.
Sommaire
Biographie
Pierre Larrouturou est le cinquième fils sur six enfants d'un scientifique d'EDF.
Il fait des études d'ingénieur agronome (Agro Paris) puis est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Il débute sa carrière en devenant, en 1989, ingénieur-conseil chez Andersen Consulting, qu'il quittera quand son groupe deviendra Accenture.
Il est de confession catholique, pratiquant. Il est marié, et a deux enfants[2].
Réduction du temps de travail
C'est de retour d'un congé d'une année sabbatique qu'il passe chez ATD Quart Monde que lui est venue l'idée que le travail pouvait être partagé, en réduisant le temps hebdomadairement (moyenne sur un an), de 39 à 32 heures[2] (pour la majorité des salariés, des semaines de 32 heures ; pour les autres classes, comme les cadres, ce seront d'autres formules). Le calcul fait, il estime à l'époque que jusqu'à deux millions d'emplois peuvent être créés[3].
Il prône alors, en 1993, la semaine de quatre jours à la carte[4],[5].
À cette époque, des sociétés en Allemagne comme Volkswagen expérimentent la baisse de la durée hebdomadaire du travail. Ce thème est aussi repris par certains patrons français (comme Antoine Riboud, le fondateur de Danone). La droite, au pouvoir, propose une législation non contraignante basée sur le seul volontariat des entreprises : c'est la loi Robien.
La mise en place par Martine Aubry, ministre de l’Emploi sous le gouvernement Jospin, de la loi dite des 35 heures ne le satisfait pas car jugée insuffisante.
Selon lui, quatre cents entreprises ont déjà adopté, depuis 1993, la semaine de 4 jours à la carte (Télérama, Mamie Nova ...). Parmi elles figurent même de très petites entreprises[6]. Ayant embauché 10 %, ou plus, de salariés supplémentaires, elles ont bénéficié d’une exonération totale et définitive de leurs cotisations chômage.
Avec cette formule, plusieurs organisations du temps de travail sont en effet possibles, afin d'adapter la formule à tous les corps de métiers.
Par exemple[7] :
- Quatre jours de travail (32 heures) sur cinq (pour la plupart des salariés).
- Un mois sur cinq (chercheurs, informatique).
- Une semaine longue (5 jours)-une semaine courte (3 jours) (pour les chauffeurs routiers par exemple).
- Quatre jours sur sept (hôpitaux, transports).
- Une semaine libre sur cinq.
- Un week-end de quatre jours toutes les deux semaines.
- Une année sabbatique tous les cinq ans.
- Etc.
Ces idées sont loin de faire l'unanimité parmi les économistes.
Action politique
Pierre Larrouturou tente de se présenter à l'élection présidentielle de 1995, mais sans succès, car il ne recueille pas les 500 signatures indispensables.
Pierre Larrouturou devient en 1995 membre du Club des Acteurs de la Nouvelle Époque (ou Club des "ANE"), dirigé par Thierry Consigny, et dans lequel il côtoyait Hervé Gaymard et quelques grands patrons[8].
Pierre Larrouturou mène la liste "Union pour la Semaine de Quatre Jours" aux élections législatives de 1997 et aux élections européennes de 1999.
Après la défaite socialiste lors de la présidentielle de 2002, il se rapproche des socialistes.
Quelques années après l'application des 35 heures, en octobre 2004, Pierre Larrouturou co-écrit avec Michel Rocard un article dans Le Nouvel Observateur où il persiste et maintient qu'un passage rapide et sans étape intermédiaire aux 32 heures peut faire baisser le chômage. Il estime en 2007 que la semaine de 4 jours à la Carte pourrait créer deux millions d'emplois[9].
Pierre Larrouturou se consacre désormais à un projet plus englobant : s'inspirant des méthodes de Pierre Mendès France, il propose un nouveau contrat social, donnant davantage la parole aux citoyens. Il dirige depuis mai 2008 le mouvement « Nouvelle Gauche », qui par l'entremise d'une pétition, veut obliger les dirigeants de la gauche à aborder les problèmes de fond.
À la veille du congrès de Reims, Pierre Larrouturou se rallie à la motion « C » de Benoît Hamon, intitulée « Un monde d’avance : reconstruire l’espoir à gauche ».
Il est élu, à ce congrès, membre du Conseil National du PS.
Actions judiciaires
Il a à plusieurs reprises utilisé la voie judiciaire pour se faire entendre, en 2000[10],[11] ou 2002[12],[13]. En juin 2007, il porte plainte contre François Fillon, se servant de l'article L.97 du code électoral qui peut condamner « ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles ou autres manœuvres frauduleuses, auront surpris ou détourné des suffrages », lui reprochant de faire des promesses qu'il ne pourra pas tenir[14], et de présenter un faux bilan avantageant l'UMP.
Publications
- Ça ne peut plus durer ! Seuil, 1994.
- Du temps pour vivre. Flammarion, 1996.
- Les 35 heures, le double piège. Belfond, 1998.
- Réédité sous le titre « Pour la semaine de quatre jours : sortir du piège des 35 heures ». La Découverte, 1999.
- La gauche est morte, vive la gauche ! Presses de la Renaissance, 2001.
- Urgence sociale, changer le pansement ou penser le changement ? Ramsay, 2006.
- Le livre noir du libéralisme. Éditions du Rocher, 2007.
- Pour en finir avec Sarkozy. Éditions du Rocher, 2008.
- Crise : la solution interdite. Desclée de Brouwer, mai 2009.
Notes et références
- ↑ Avec un diplôme de l'IEP, Pierre Larrouturou se définit comme économiste : lors de pétitions, c'est le métier qu'il indique. Par exemple lors de l'« appel d'intellectuels, d'écrivains et de chercheurs en faveur de Ségolène Royal »[1]
- ↑ a et b Le guerrier du repos, Libération, 13 mars 2007
- ↑ Larrouturou estime en 1993 qu'« en tenant compte des effets induits - que le nombre des emplois créés sera compris entre 2 millions et 2,2 millions. », cité par Le Monde, 29 septembre 1993, « Pour la semaine de quatre jours »
- ↑ Retranscription de l'article « Pour la semaine de quatre jours », Le Monde du 29 septembre 1993
- ↑ Article « Semaine de 4 jours : une idée « vendue » par un consultant d'Arthur Andersen », Les Échos du 28 septembre 1993
- ↑ Pierre Larrouturou : "la semaine de 4 jours créerait 1,6 million d'emplois", Lemonde.fr, 5 mars 2007
- ↑ « Le partage du chômage », Les Échos, le 15 octobre 1993
- ↑ Le Nouvel économiste, 19 mai 1995
- ↑ Pierre Larrouturou : "la semaine de 4 jours créerait 1,6 million d'emplois", Le Monde, 5 mars 2007
- ↑ Décision du conseil constitutionnel
- ↑ Décision du Conseil d'État
- ↑ Décision du 7 avril 2002 sur une réclamation formée de M. Pierre Larrouturou
- ↑ Rajf.org | Conseil d'État, référé, 7 mars 2002, n° 243833, M. Pierre Larrouturou
- ↑ Les mensonges de Fillon, Nous portons plainte contre le Premier ministre pour détournement de suffrages, Libération, 6 juin 2007
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Pour un nouveau contrat social », 2007, Pierre Larrouturou sur le site « L'autre campagne »
- Pétition pour une nouvelle gauche à l'appel de Pierre Larrouturou
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