Nouvelle economie

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Nouvelle économie

Aux États-Unis[réfnécessaire], la nouvelle économie désigne la hausse de la croissance générée à partir de la fin des années 1990 par les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Alors que ce changement a d'abord été vu comme une nouvelle révolution industrielle, ses proportions seront probablement plus modestes.

Cette économie se caractérise par une absence d'inflation et le plein-emploi [réfnécessaire], à l'image des périodes fastes dans les pays développés des années 1950 et années 1960. Estimé à 4 milliards de dollars en 1994, le chiffre d'affaires directement généré par Internet aurait atteint les 301 milliards de dollars (318 milliards €) en 1998, ce qui ramène le chiffre d'affaires de l'Internet au niveau des industries phares de l'économie américaine, comme l'automobile (350 milliards de dollars).

En France les NTIC auraient contribué à 5 % du PIB, 3,5% de la richesse nationale et 15% de la croissance économique en 1998. Une situation aussi durablement favorable (surtout aux États-Unis) suggère lentrée dans une nouvelle ère économique croissance rehaussée, chômage durablement bas et tensions inflationnistes quasiment inexistantes se conjugueraient, ce qui a conduit à lexpression « nouvelle économie ». Parler de « Nouvelle Economie », cest faire référence à une ancienne économie. Quels sont les faits qui permettent de constater un changement des économies ? Le concept en lui-même de nouvelle économie est-il réellement avéré ? Si oui, comment expliquer lavènement de cette nouvelle économie et les disparités qui sensuivent entre les économies nationales ?

Sommaire

Les Modèles de la Nouvelle Économie

La Nouvelle Économie est caractérisée par une série de modèles économiques qui lui sont propres :

Le modèle du Logiciel Propriétaire

Initialement, la programmation de Logiciel (Software) était une activité scientifique dont les développements étaient ouverts, publics, et libres de droits. Le modèle du Logiciel Propriétaire est apparu à la fin des années 1960, lorsque linformatique a quitté le seul domaine scientifique pour sétendre au domaine commercial. Sa super-rentabilité est apparue avec la micro-informatique, et le moyen de Microsoft de vendre un logiciel sur chaque ordinateur de la planètele Système dExploitation « Windows ». Ce modèle, qui consiste à conserver le code source secret, sappuie sur le Droit d'auteur (ou dans certains pays le Brevet Logiciel) accordé au concepteur du logiciel, afin quil puisse vendre son œuvre. Pour cela il impose à chaque utilisateur lachat dune licence dutilisation payantequi interdit entre autres tout retro-engineering. La vente de Logiciel est particulièrement rentable du fait du coût quasi-nul de (re)productionseule coute la conception. Microsoft est la première entreprise de la Nouvelle Économie avec $280Mds de cotation boursière en 2008. Le Logiciel Propriétaire entretient une relation ambiguë avec le piratage, parfois sur lequel il sappuie pour devenir un standard, parfois contre lequel il lutte pour maximiser ses revenus. Outre cette attaque permanente du piratage, ce modèle est assailli par les autres modèles de gratuitéle Logiciel Libre et le modèle publicitaire. Il pourrait trouver une échappatoire dans le modèle du logiciel SaaS (cf. plus-bas).

Le modèle du Logiciel Libre

Le Logiciel Libre est apparu en réaction à lexplosion du modèle propriétairemême si son principe est antérieur. Il considère que le Logiciel ne peut être vendu car il est duplicable à volonté sans autres couts que celui de la seule conception. Formalisé dans les années 1980 par Richard Stallman et la licence GNU GPL (dite « Open Source »), le Logiciel Libre impose de publier le code source du logiciel, et offre à tous : les droits de copier, étudier, transformer et redistribuer les versions modifiées du logiciel qu'ils ont reçu. Il consiste donc à mutualiser la conception logicielle par la technologie des NTIC, faisant appel au bénévolat de centaines dingénieurs à travers le monde. Les « Creative Commons » sont leur pendant pour lArt reproductible (Musiques, Images, Vidéos…). Léconomie du Libre repose sur les services et produits annexes proposés par des centaines dentreprises spécialisésdes services de maintenance, de modification du code, ou de modules payants ; et des produits dexploitation comme des lecteurs MP3, des lecteurs Vidéo/DVD, des Box ADSL, ou des ordinateurs complets. Léconomie du Libre fait vivre aujourdhui plus dentreprises que celles du modèle propriétaire.

Le modèle du Portail Web

Apparu avec lexplosion du Web, et issu des vieux médias, cest le modèle dominant de la Bulle Internet de 1995 à 2000. Le modèle du Portail Web consiste à offrir gratuitement de linformation, afin dobtenir le plus daudience possible, et rentabiliser cette audience par la vente de publicité ditepush’ (bandeaux publicitaires non-ciblés). Pendant la bulle, toutes les entreprises de la Nouvelle Économie ne pensent quà devenir un Grand Portail Généraliste (délaissant la Recherche Web, alors sans modèle et qui disperse laudience) – cest le tournant pris par Yahoo, MSN, et à lextrême AOL. Leur stratégie consiste à diversifier leur offre dinformation afin de garder les internautes le plus longtemps possible sur leur Portail. Son point faible constitue sa publicité intrusive et faiblement rentable. Ce modèle, qui na pas tenu toutes ses promesses, se base aujourdhui sur la Longue Traine pour faire apparaître une multitude de Portails spécialisés.

Le modèle de la Longue Traine

Le modèle de la Longue Traîne a été conceptualisé après léclatement de la bulle Internet. Il est rendu possible, grâce à linformatique, par le coût nul de gestion dune infinité de produits. Pour bien comprendre, plaçons les revenus dune société de la Nouvelle Économie sur un graphique, avec en abscisse les produits vendus, et en ordonnée le Chiffre daffaires (CA) rapporté par ces produits :

Modèle économique de la Longue Traine

Dun coté le CA des BestSellers est limité et donc fini, de lautre la gestion dune infinité de produits permet lapparition dunelongue trainede produits qui rapportent très peu individuellement, mais dont le total de CA dépasse largement celui des BestSellers. Ce modèle, qui connaît un succès foudroyant, est aujourdhui appliqué par tous les acteurs de la Nouvelle Économie, Google en tête (avec ses mots-clés), mais aussi Ebay, ou Amazon. La stratégie consiste à faire en sorte que chaque consommateur trouve le produit hyper-spécifique quil recherche. Certaines entreprises se placent directement sur un marché de niche, dit delongue traine’, en faisant abstraction du concept de BestSellers, mais en saffichant comme ultra-spécialiste. Cest un modèle qui fait vivre une énorme quantité de petites sociétés.

Le modèle du moteur de recherche

Le modèle de la recherche a été inventé par Bill Gross et la société Overture pendant la bulle Internet. Aujourdhui dominé à 75% (monde) par Google, il savère être lun des modèles les plus profitables de la Nouvelle Économie : évalué à $25Mds en 2008, il devrait quadrupler dici 2012. Sa stratégie consiste à offrir aux internautes un service de Recherche sur le très vaste Web. Doté dune technologie supérieure de classement des résultats (le PageRank), Google sest rapidement imposé comme le meilleur moteur de recherche, drainant une énorme audience vers dautres sites. Pour rentabiliser cette audience le modèle choisi consiste à proposer de la publicité diteget’. La publicitégetest une publicité ciblée par mots-clés, demandée par l'internaute, et fondue dans les résultats naturels de recherche. Linternaute qui demande cette publicité (en particulier lorsquil fait du shopping) a déjà envie de quelque chose, et il dit ce qu'il veut. Elle représente donc la meilleure publicité du monde : au moment le consommateur prend sa décision dachat. Grâce au paiement au nombre de clicks, lachat de mots-clés (AdWords) auprès de Google constitue donc à ce jour la publicité la plus rentable et directement génératrice de chiffre daffaires. Google fait vivre une gigantesque économie de la longue traine, à travers une multitude de petites entreprises spécialisées. La principale faille de ce modèle semble être la « fraude aux clicks », dans laquelle un concurrent clique continuellement sur vos publicités sans jamais rien acheter : comme Google en profite, il ne fait pas grand-chose pour y remédier. Google est ainsi devenu la deuxième entreprise de la Nouvelle Économie, derrière Microsoft avec $160Mds de cotation en 2008.

Le modèle du logiciel comme service

Ce modèle est apparu récemment avec les pratiques du Web 2.0, après léclatement de la bulle Internet. Le principe du Logiciel comme Service, dit SaaS (Software as a service), est de proposer du logiciel sous forme de service accessible par Internet, et reposant sur la lourde architecture des serveurs de lentreprise. Le logiciel et ses fichiers sont donc accessibles de partout sur le globe, à l'aide d'une simple connexion Internet. Le logiciel nest plus vendu mais loué, la mise à jour est alors automatique, et le piratage disparaît. Cest le virage pris par Google et maintenant Microsoft, avec Microsoft Office Live. En outre, au lieu dêtre loué, le logiciel pourrait être rentabilisé par la publicité. Ce modèle est considéré comme lavenir du Logiciel Propriétaire.

Les mutations structurelles de croissance inaugurées par la « nouvelle économie »

Croissance tendancielle des PIB et baisse des prix

Trois pays de lOCDE (Australie, Irlande et Pays-Bas) ont connus une croissance tendancielle du PIB/hab. nettement plus forte au cours de la décennie passée que dans les années 1980. La croissance s'est également améliorée dans plusieurs autres pays, notamment les EU. En revanche, elle sest ralentie dans un grand nombre dautres pays, dont le Japon et une grande partie de lEurope. (graph. 1) Si lon prend lexemple des EU, on remarque une croissance forte et durable du PIB, dans un contexte dinflation maîtrisée. Depuis 1996, le PIB a progressé à un rythme annuel supérieur à 4%, les prix ont décéléré, et les gains de productivité ont été élevés. La constatation dune croissance importante des PIB renvoie sûrement aux changement de tendance initiés par la nouvelle économie depuis les années 1990. Mais dautres changements notables de léconomie peuvent aussi amener à penser un nouveau cycle dans léconomie mondiale.

Changement dans le marché du travail

La décennie 90 a vu la baisse du taux de chômage aux États-Unis, qui est passé de 7,5% à moins de 4,5% entre 1992 et 1999. On a pu également constater une hausse du taux de participation à la population active. En France, cette évolution est aussi remarquable. Les estimations de la Direction de la Prévision suggèrent que le chômage structurel a baissé de près de 2 points depuis le milieu des années 1990, sous leffet des allègement de charges et de la baisse du coût du capital. Quant au chômage déquilibre, il aurait baissé de près de 2 points également pour sétablir en 2000 à un niveau proche de 8,5%. « Lenrichissement de la croissance en emplois » sest traduit par une baisse de la productivité du travail et un ralentissement de la Productivité générale des facteurs. En revanche, la hausse du taux demploi élève le niveau de la production potentielle et donc, à titre transitoire, le rythme de la croissance potentielle. Mais cest un phénomène distinct de celui de la nouvelle économie qui est supposée élever de manière permanente le taux de croissance. Les progrès réalisés sur les marchés du travail sont de véritables indicateurs de changement. Il contribuent notamment à une meilleure productivité multi-factorielle.

Productivité multi-factorielle (PMF) en hausse

Lutilisation combinée du capital et du travail semble plus efficace aujourdhui. La PMF sest accélérée dans les pays de lOCDE au cours des années 1990. Dans les nouvelles activités, la croissance de la PMF tient en partie aux jeunes entreprises, qui combinent plus facilement le travail et le capital que les entreprises bien établies. Selon lOCDE, cette amélioration de la PMF tient beaucoup aux nouveaux modes dorganisation et aux niveaux de qualifications élevés initiés par les TIC. La diffusion de ces technologies a abouti à une modération des prix des biens technologiques, ce qui conduit à un investissement plus dynamique que linvestissement traditionnel. On observe un ajustement très important du capital productif : depuis le milieu des années 1980, les investissements en biens de technologies de linformation ont une croissance beaucoup plus élevé que celle de linvestissement global. Lessor des TIC au cours des années 1990 semble ainsi se trouver au cœur de la croissance potentielle de léconomie américaine.

Les facteurs explicatifs de ce changement et le rôle des TIC

Environnement international

Depuis 1996, léconomie américaine a bénéficié dun environnement macro-économique favorable à la prolongation du cycle de croissance. Les prix à limportation ont reculé de 10% de 1996 à 1999, ce qui a permis datténuer les tensions inflationnistes. Ceci sexplique par la combinaison de trois facteurs : lappréciation du $ en termes effectifs nominaux depuis 1995, la chute du cours du pétrole entre 1997 et 1998, la croissance plus faible dans les autres économies quaux EU, qui a intensifié le commerce international. Les États-Unis ont par ailleurs bénéficié dentrées massives de capitaux dans la foulée de la crise asiatique (phénomène de « fuite vers la qualité »), qui ont soutenu léconomie. Ce contexte international a pu également profiter aux économies européennes, avec cependant un léger décalage.

Policy-mix aux Etats-Unis

Dès la fin de ladministration Reagan, sopère un changement dans le policy mix des États-Unis. Les politiques économiques semblent mieux accompagner la croissance de léconomie américaine tout au long de la décennie 1990. Les conditions monétaires sont moins restrictives que dans les années 1980 durant les années 1990 (taux dintérêts à court terme plus faibles). La politique monétaire devient pragmatique et sadapte aux données contemporaines. En revanche, la politique budgétaire est plus stricte : Redressement des finances publiques (dépenses structurelles diminuées, recettes structurelles augmentées). Ce changement de policy-mix, en favorisant laccumulation du capital, pourrait expliquer lavènement dune nouvelle économie aux États-Unis, scénario plus pessimiste par rapport aux nouvelles technologies. Ces arguments rendent caduque lidée dune nouvelle économie fondée sur les nouvelles technologies exclusivement. Ils marquent limportance dun accompagnement en termes de politique publique de la croissance. Le policy-mix aurait créé un environnement sans lequel la nouvelle économie naurait pu éclore.

Impact de lessor des TIC et concurrence

Pourtant, dans certains pays, il est indéniable que les NTIC ont un effet sur la croissance : Les industries américaines liées aux NTIC, qui représenteraient aujourdhui environ 8% du PIB, ont contribué pour plus dun tiers à la croissance de léconomie entre 1995 et 1998. Outre leffet direct des NTIC sur laccumulation du capital, leur diffusion à lensemble du processus de production aurait entraîné une accélération durable du progrès technique, grâce notamment aux économies déchelle et externalités de réseau engendrées. Il est possible que la plus grande partie de ce potentiel est sans doute à venir (Paul David démontre daprès les révolutions technologiques précédentes que lincorporation de nouvelles technologies prend toujours plusieurs années avant de se traduire en accélération du progrès technique). Il est donc possible que les investissements considérables réalisés dans les NTIC depuis le début des années 1990 finissent par entraîner une accélération de la productivité plus forte quelle ne la été récemment. Les évolutions observées en France sont semblables qualitativement à celles observées aux États-Unis mais nettement moins impressionnantes quantitativement. Le poids des nouvelles technologies de linformation et de la communication dans léconomie est passé de 3,5% en 1980 à 4,8 en 1999. La croissance du capital informatique en France ne contribue quà une augmentation de 0,3% de la croissance densemble de léconomie française (contre 0,6% aux États-Unis). De plus lINSEE a montré que la diffusion de linformatique se faisait de façon hétérogène. On constate également un essor du commerce électronique, qui modifie les conditions déchange en intensifiant la concurrence mais aussi en favorisant les collusions entre les vendeurs. Les marchés électroniques concernent majoritairement les transactions entre entreprises (B2B) et dans une moindre mesure les particuliers (B2C). Au milieu des années 1990, Robert Solow a formulé son célèbre paradoxe : « Je vois des ordinateurs partout, sauf dans les chiffres de la productivité ». Le développement des NTIC semble engagé, mais ses effets dentraînement réels sur les économies en général reste discutable. Ceci peut sexpliquer par la nécessité dun temps dadaptation ; il est très difficile de prévoir leffet des TIC sur léconomie en général. Le ralentissement américain ramène le débat à plus de réalisme.

Changement radical et nouveau cycle ? la fragilité de la nouvelle économie

Le surinvestissement américain

Lenrichissement en capital de la croissance américaine semble sexpliquer largement par la baisse du prix des matériels liés aux NTIC. Le phénomène denrichissement de la croissance américaine en capital (capital deepening) nest pas nouveau : cette évolution sexplique largement par la baisse du prix du capital relativement à celui du PIB :en valeur, ce ratio ne présente pas la tendance haussière observée sur les données en volume. La baisse du prix relatif du capital provient elle-même en grande partie dun progrès technique plus rapide dans le secteur des biens déquipement - (NTIC). Même si la baisse du prix relatif des biens déquipement justifie que linvestissement des entreprises soit dynamique, il est probable que la très forte accumulation de capital réalisée au cours de la seconde moitié des années 1990 a été excessive, du fait notamment des anticipations de profits irréalistes qui ont accompagné la bulle boursière dans le secteur des NTIC. krach des valeurs Internet en mars 2000. Lexcès daccumulation aurait commencé à se résorber depuis le début 2001, principalement à cause du recul de linvestissement, mais aussi grâce à la poursuite de la baisse du prix du capital qui, toutes choses égales par ailleurs, tend à faire monter le stock de capital "déquilibre", cest-à-dire le stock dont léconomie a besoin pour croître à son rythme tendanciel. Le véritable krach des valeurs de la nouvelle économie tend à ramener les investisseurs vers plus de réalisme. La nouvelle économie peut entraîner un excès daccumulation de capital.

La hausse des inégalités ?

Laugmentation de lintensité capitalistique a un coût, qui est souvent ignoré, et quil faut mettre en face de la baisse induite du coût du travail. Elle peut être à lorigine dun conflit de répartition : elle nécessite une hausse de la part des profits dans la valeur ajoutée pour maintenir la rentabilité du capital alors que le plein emploi pousse plutôt à une baisse de la part des salaires. On sait aussi que la nouvelle économie utilise des technologies qui ont un « biais de qualification » au profit des salariés plus qualifiés. Il y a donc un risque douverture des inégalités.
Lécart de rémunération entre travailleurs qualifiés et non qualifiés sest fortement accentué lors des deux dernière décennies. La prime à la qualification est devenue un facteur non négligeable de creusement des inégalités. A ceci sajoute une possibilité de développement inégal selon les secteurs. Les secteurs sadaptant le plus rapidement aux TIC semblent les plus performants sur les marchés. Le processus engagé par les TIC induit des mouvements de concentration et dexternalisation des entreprises qui mesurent les économies déchelles associées au coût fixes réalisables. Ainsi se constituent les entreprises dominantes et les inégalités entre secteurs.

Qui est entré dans la nouvelle économie? Un rattrapage possible ou une domination écrasante des États-Unis ?

La diffusion des nouvelles technologies et plus généralement de la nouvelle économie reste très hétérogène selon les pays. En ce qui concerne lévolution du revenu par tête (en dollars) dans les différentes zones (émergents dAsie, dAmérique latine, et dEurope centrale, États-Unis, Japon et zone euro) de 1987 à 2000 on voit : -que dans les zones émergentes, celles qui ont le rattrapage le plus rapide (Asie) ont cependant un rattrapage lent. -Que, en ce qui concerne les pays de lOCDE en dollars de PPA (parité de pouvoir dachat), lécart de revenu par tête entre les États-Unis et la zonea peu varié, que le Japon a rattrapé les États-Unis entre 1980 et 1993. Nb : cette évolution est considérée à court terme et non à long terme comme sur léchelle de Madisson.

Il demeure donc des inégalités frappantes des pays devant la nouvelle économie. La convergence évoquée par Solow est impossible, seule la convergence conditionnelle (entre économies similaires) savère réelle. Les États-Unis sont les chefs de file de lexpansion. Le dynamisme des économies semble dépendre de leur rattrapage.

Une économie immatérielle ?

Une opinion couramment répandue est que la nouvelle économie serait devenue "immatérielle" [1], avec le remplacement massif de l'information sur support papier par de l'information sur support électronique, particulièrement dans le secteur des services. Pourtant, force est de constater que les productions de biens matériels ont continué à augmenter en volume dans les pays développés. D'autre part, les produits électroniques sont eux-mêmes matériels. On a donc complexifié l'économie, on ne l'a pas rendue immatérielle.

La nouvelle économie serait ainsi un mythe, qui serait à l'origine de la bulle (économie) internet.

Des études montrent que l'économie "dématérialisée" continue d'avoir des effets importants sur l'environnement.[2]

Voir aussi : Dématérialisation

Conclusion

Il ny a pas de séparation stricte entre lancienne et la nouvelle économie : lessentiel du surcroît de croissance provient en fait de lamélioration de lefficience de capital productif dans lensemble de léconomie grâce à la diffusion des NTIC dans les autres secteurs. Des lors, les Tic ont servi de déclic à lengagement dune expansion non inflationniste favorisée par le contexte général. De fait, la « nouvelle économie » continue dutiliser les structures de lancienne économie et ne fait quaccélérer et améliorer la circulation de linformation. Dès lors, les économies nationales peuvent calculer leur croissance et leur rattrapage face aux États-Unis, en fonction de leur capacité à sadapter à cette nouvelle donne. La nouvelle économie est cependant encore loin dêtre universelle et sa mise en place est coûteuse en termes sociaux.

Notes

Voir aussi

Bibliographie

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