- Nom de Dieu
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Noms de Dieu
Sommaire
Bible hébraïque
Article détaillé : Noms de Dieu dans le judaïsme.Le Tétragramme
Le nom du Dieu d'Israël et de Juda apparaît plus de 7 000 fois dans la Bible hébraïque sous la forme du Tétragramme יהוה, c'est-à-dire YHWH[1]. Ce nom est aussi attesté, sous une forme incomplète (Jah), dans un grand nombre d'anthroponymes. Il provient de la racine hébraïque HWH/HYH, verbe qui signifie « être » ou "devenir".
Dans le judaïsme, le Tétragramme ne doit pas être prononcé, par respect pour le Nom divin. Pour le christianisme, la question de la transcription s'est posée. En effet, l'écriture sémitique est, à l'origine, purement consonantique et plusieurs hypothèses ont été proposées pour reconstituer les voyelles du Tétragramme. Une prononciation du Tétragramme reconstituée à partir des transcriptions grecques de Gesenius a conduit à lire Yahwêh. Cette transcription a été abandonnée en 2008 par l'Église catholique, à la fois par respect envers le judaïsme, par souci des règles philologiques et par conformité à la tradition instaurée par la Vulgate[2], où Jérôme de Stridon traduit « YHWH » par une périphrase : « le Seigneur » (Dominus)[3]. Une autre hypothèse, jusqu'au XIXe siècle, a donné le mot Jéhovah. Elle n'a plus cours aujourd'hui, pour des raisons philologiques, et n'est guère utilisée que par les Témoins de Jéhovah[4].
Autres noms
Le Dieu de la Bible hébraïque porte différents noms, moins fréquents que le Tétragramme. Les deux plus connus sont « Adonaï » et « Elohim ». « Adonaï » est un pluriel de Adon, avec un suffixe possessif de la 1re personne du singulier : « mon Seigneur »[1]. « Elohim », cité plus de 2 500 fois, est un pluriel de majesté du nom « Eloah », qui vient lui-même du nom « El »[5]. Celui-ci correspond au « nom donné par l'ensemble des Sémites à la divinité en général et au Dieu suprême en particulier[5] ». Dieu est aussi appelé « Shaddaï » plus de 300 fois, et ce terme semble signifier « de la montagne[6] ». Il est également « le Saint », « le Rocher », « l'Éternel »[1]...
Nouveau Testament
Le Nouveau Testament, en grec, emploie le mot Θεος (Théos) pour désigner Dieu, parallèlement au mot Κυριος (Kurios), traduit en français par « Seigneur ». Les deux vocables s’appliquent à Dieu ainsi qu'à Jésus de Nazareth, dans les deux cas avec ou sans article (Ac 14. 15 ; Jn 1. 1 ; Jn 20. 28).
Le Christ a revendiqué pour lui le Tétragramme de l'Ancien Testament en se désignant par « Je Suis » (Jn 8. 28 ; Jn 13. 19). Paul déclare que « Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur » (Ph 2. 10) reprenant Is 45. 23).
Le Prologue de l'évangile selon Jean désigne le Christ comme Λογος (Logos), c’est-à-dire d’un mot qui est traduit habituellement par « Verbe » et qui signifie parole, raison, pensée. Il est principe divin, préexistant au monde et identifié à Dieu : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était près de Dieu, et le Verbe était Dieu » (Jn 1. 1)).
Le Saint-Esprit, en grec Πνευμα, Pneuma, c'est-à-dire le « Souffle », est appelé Παρακλητος, Paraclet, d'un mot qui signifie « intercesseur, consolateur » (Jn 14. 26).
Islam
Dans la tradition musulmane, Dieu (Allah) possède 99 attributs qui servent à le désigner (voir Attributs de Dieu en islam).
Science-fiction
Une courte nouvelle de 1953 d'Arthur C. Clarke envisage les conséquences de l'utilisation par des moines bouddhistes d'un ordinateur pour la réalisation d'un travail énorme : écrire Les neuf milliards de noms de Dieu.
Le but du monastère est en effet de faire l'inventaire des noms de Dieu : c'est la raison d'être de l'espèce humaine, du monde et de l'Univers, qui disparaîtront ensuite. Or cette tâche prend trop longtemps de manière artisanale. Pour contourner cet obstacle, les bonzes font appel à des ingénieurs en calcul, qui viennent installer et programmer un supercalculateur à la lamaserie ; l'appareil mettra seulement quelques jours à chercher, parmi des milliards de milliards de combinaisons de lettres, celles qui constituent les Noms de Dieu. Les techniciens, en bons Occidentaux cartésiens, croient les moines fous et s'empressent d'accomplir leur mission pour rentrer chez eux avec leur paye.
Mais ce n'est pas ce qu'a prévu Dieu...
Notes
- ↑ a , b et c André-Marie Gerard, Dictionnaire de la Bible, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1989, article « Noms de Dieu ».
- ↑ Article de Zenit, 24 octobre 2008.
- ↑ Jérôme reprend ici la tradition juive de ne pas prononcer le Nom, en l'occurrence de ne pas le transcrire.
- ↑ Selon André-Marie Gerard, ibid., cette version « n'appartient à aucune langue... si ce n'est celles de Racine et de Victor Hugo ! ».
- ↑ a et b André-Marie Gerard, Dictionnaire de la Bible, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1989, article « Eloah, Elohim ».
- ↑ André-Marie Gerard, op. cit., article « Chaddai ».
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