Nina Kéhayan

Nina Kéhayan

Jean Kéhayan

Jean Kéhayan est un journaliste et écrivain français d'origine arménienne, né à Marseille en 1944.

Né à Marseille de parents arméniens rescapés du génocide en 1915[1],[2], il s'initie aux communisme avec la rencontre d'un instituteur communiste et la lecture de Roger Garaudy[3], alors philosophe officiel du parti. Il prolonge son engagement en adhérant au Parti communiste français en 1960[4].

Collaborateur au journal Provençal et à La Marseillaise[2], mais également aux revues littéraires de Julien Blaine, Les Carnets de l'Octéo ou à Doc(K)s[1], c'est au cours d'un premier voyage en URSS organisé par les Jeunesses communistes qu'il rencontre sa première femme, Nina, interprète et professeur de russe fille de Juifs d'Europe de l'Est[5].

Après leur mariage, Nina et Jean Kéhayan se rendront en Union soviétique en 1972, chargés par le comité central du PCF de travailler pour la propagande officielle. Jean sera cantonné à l'agence Novosti, où il était chargé de la relecture des brochures et dépêches destinées aux pays francophones[6].

Par choix personnel, le couple décidera de ne pas vivre dans les logements destinés aux touristes étrangers, mais de s'installer volontairement dans un appartement classique de Moscou, afin de vivre eux-mêmes la vie quotidienne de citoyens soviétiques.

Revenu désabusé deux ans après des ses idéaux prosoviétiques, choqué par la désinformation du PCF sur les conditions de vie en URSS, il décidera avec sa femme de publier un livre de témoignage, Rue du prolétaire rouge, où il se revendique à la fois communiste et antisoviétique[7]. Cet ouvrage, signalé à l'émission de Bernard Pivot, Apostrophes[8] fit l'objet d'un scandale à l'intérieur du PCF. Dénoncé d'une même voix par L'Humanité et l'Agence Tass[9], il fut exclu du parti avec sa femme. Jean Kéhayan reviendra sur son expulsion peu après, dans Le Taboueret de Piotr (1980) dans lequel il écrira par ironie: « L'Humanité coûte plus cher que la Pravda, à cause des frais de traduction ».

Ayant rompu avec le PCF, il continuera toutefois son engagement à gauche. En 1993, il sera le suppléant de Christian Poitevin (alias Julien Blaine) à Gardanne lors des législatives de 1993, qui menait une liste anti-Bernard Tapie[10]. Il a soutenu Ségolène Royal lors de l'élection présidentielle de 2007[11], et se dit par ailleurs favorable à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne[12].

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'Arménie, où il est retourné plusieurs fois à partir des années 1960, et fut notamment proche de l'écrivain Hrant Dink[13].

Il a été élu président du Club de la Presse Marseille-Provence en 2004[14].

Ouvrages

  • Rue du prolétaire rouge (avec Nina Kehayan), Éditions du Seuil, 1978
rééditions: Seuil, 1980 ; Éditions de L'Aube, 2007 (avec une préface de Jacques Amalric)
  • Le Tabouret de Piotr, Éditions du Seuil, 1980
  • Nastia, Éditions Actes Sud, 1984
  • Le Chantier de la place rouge (avec Nina Kehayan), Éditions du Seuil, 1990
  • Mes papiers d'Arménie, Éditions de L'Aube, 1992
  • La Complainte du dernier kolhoze(avec Nina Kehayan), Éditions du Seuil, 1994
  • Tintin au pays de la politique, Éditions Nepe et Via Valeriano, 1994
  • Mes Papiers d'Arménie, Éditions de l'Aube, 1995
  • Marseille, portrait de ville (photographies de Stéphane Couturier) Éditions Hazan, 1995
  • La Tunisie pays en cages (photographies de Serge Assier), Éditions Samizdat, 1998
  • L'Apatrie, Éditions Parenthèses, 2000
  • Mes Papiers d'Anatolie, Éditions de l'Aube, 2006

Notes et références

  1. a  et b Présentation sur le site du ministère de la culture
  2. a  et b Présentation sur Biblio Mondes
  3. Rue du prolétaire rouge, Seuil, coll. "Point Actuels", 1980, p.28
  4. Quatrième de couverture, op.cit.
  5. op.cit., pp.22 et 29
  6. op.cit., pp.56-57
  7. Il parle notamment de « perversions d'un socialisme qui reste encore à inventer », op.cit., p.220
  8. « Rue du prolétaire rouge: l'URSS et nous, trente ans après », Rue89, 3 octobre 2007
  9. Voir la préface de Jacques Amalric à l'édition de 2007
  10. Gilles Perez et alii, La Main droite de Dieu, Seuil, 1994, p.75
  11. "Avant qu’il ne soit trop tard", Pétition sur le site du Nouvel observateur
  12. « La Turquie, chance de l’Europe », Ouest-France, 23 mai 2006
  13. Présentation sur acam-france.org
  14. Compte-rendu par le club de la presse, 25 octobre 2004
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