Ngaoundere

Ngaoundere

Ngaoundéré

NGAOUNDÉRÉ
Pays
drapeau du Cameroun
     Cameroun
Province Adamaoua
Département Vina
Latitude
Longitude
7° 19′ Nord
       13° 35′ Est
/ 7.32, 13.58
Altitude  ???
Superficie  ??? km²
Population (2001) 189 800 hab.
Densité  ??? hab./km²
Carte vierge du Cameroun.png
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Carte de localisation
de NGAOUNDÉRÉ

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Ngaoundéré est une ville du Cameroun, chef-lieu de la province de l'Adamaoua. La ville se situe au nord de la province sur le plateau de l'Adamaoua. C'est un carrefour important du commerce régional puisque c'est un passage obligé du transport routier entre les villes du sud du pays et les villes du nord. Le chemin de fer provenant de Douala se termine dans cette ville. La ville se démarque par un mont sur lequel est assis un rocher arrondi, ce qui fait dire aux gens que Ngaoundéré est le nombril de l'Adamaoua. Le 17 janvier 2008, la communauté urbaine de Ngaoundéré a été créée.

Sommaire

Influences foulbé, allemande et française

Vue de Ngaoundéré au crépuscule avec le Mont Ngaoundéré au loin

Les Foulbés (on dit un Peul, déformation française du mot Poullo, des Foulbé) font partie du groupe ethnique le plus important, ayant comme langue le Fulfulde (prononcé en français foulfouldé). En réalité, on dit un Peul, des Foulbé, le mot peul étant une déformation française de Poullo comme se nomme tout Peul. Les Foulbé sont présents dans toute l'Afrique de l'Ouest, au Cameroun, au Tchad, au Soudan, et un peu en Centrafrique, au Congo et plus rarement au Congo RDC. En effet, c'est un peuple qui a vécu essentiellement de l'élevage jusqu'à la venue des colonisateurs. À ce moment-là, ils avaient déjà fondé deux grands empires : l'empire peul du Macina[1] et l'empire peul de Sokoto. On ne peut parler des Foulbé de l'Adamaoua Cameroun sans parler des Foulbé de l'État d'Adamawa au Nigeria. La quasi totalité des familles foulbé de l'Adamaoua Cameroun viennent de l'État d'Adamawa au Nigeria. La région de l'Adamaoua Cameroun est traditionnellement et islamiquement dépendante de Yola, la capitale de l'État d'Adamawa. Malgré la frontière du Colons, la tradition est maintenue. Il est vrai aussi que le premier Président Cameroun, Ahmadou Ahidjo (un Peul), a tôt fait d'affaiblir ces relations au profit d'un Cameroun républicain et souverain. La langue principale dans tout le grand nord Cameroun reste le Fulfulde qui s'étend peu à peu dans tout le Cameroun en raison d'un fort taux de naissance des Foulbé et d'un nomadisme très avancé. En moins de vingt ans, des années 1980 à 2000, la moitié de la population peule de Ngaoundéré a émigré vers Bertoua, la région de l'Est Cameroun. Les enfants foulbé sont tous musulmans et l'Islam y est enseigné. Dès le bas âge, tout le monde passe par l'école Coranique puis l'école francophone ou anglophone. L'influence du Nigeria aidant, la plupart des enfants foulbé sont bilingues ou trilingues car le fulfuldé est d'origine presque arabe. La langue française domine comme langue d'enseignement dans les écoles. Il y existe encore quelque bâtiments, anciens témoins du colonialisme allemand et de la présence française. Les seuls bâtiments imposants restent ceux des Allemands. C'est le cas du Bureau du Gouverneur, de sa maison et de la plupart des maisons éparpillées dans le quartier administratif.

Au départ, la ville s'appelait Ndelbé. Elle appartenait aux Mboum, les vrais autochtones. Les foulbé sont venus grâce au djihad initié par Modibbo Adama qui reçut l'Étendard pour le djihad des mains du vénérable Ousman bi Fodoué (en Haoussa, Usman dan Fodio) alors empereur de l'Empire peul de Sokoto (Nord Nigeria). Le Premier Lamido de la ville fut Ardo Djobdi tout au début des années 1800. La ville fut rebaptisée Ngaoundéré ce qui veut dire « Montagne au Nombril » en Mboum, langue locale. En effet, une anecdote veut que quand les soldats foulbé arrivèrent avec leurs chevaux et leurs turbans, les Mboum prirent peur et se réfugièrent auprès du Mont qui surplombe la ville. Les Foulbé encerclèrent la montagne et imposèrent un embargo sachant que la faim ferait descendre les Mboum et qu'ils pourraient s'imposer sans heurts. C'est alors vers 15 heures, à la prière de Asr, lorsque les Foulbé enlevèrent leurs turbans, firent l'ablution et se prosternèrent pour prier, que les Mboum furent pris de panique, croyant que les Foulbé s'apprêtaient à soulever la Montagne. Les Mboums se rendirent alors. Et c'est comme ça que la ville fut nommée Montagne au Nombril.

Lamidat de Ngaoundéré

La ville, traditionnellement, est organisée autour d'une chefferie peule appelée Lamidat. À sa tête se trouve un Lamido[2], chef spirituel et temporel. Généralement, toutes les chefferies ont une grande mosquée à l'entrée de leur cour, signe d'un Islam triomphateur. La plupart des Lamibé à Ngaoundéré sont des métis, Mboum et Peul, en hommage aux autochtones qui sont les Mboum et pour une meilleure cohésion avec les nouveaux venus, les Foulbé.

Lamibé du Lamidat de Ngaoundéré [3]
  1. Ardo Djobdi (1836 - 1839), fils de Oumara, premier chef de Ngaoundéré, régna deux ans.
  2. Lawan Haman (1839 - 1854), fils de Ndjobdi, régna quinze ans.
  3. Ardo Issa (1854 - 1878), fils de Ndjobdi, régna vingt-quatre ans.
  4. Ardo Haman, plus connu sous le nom de Mohaman Gabdo (1878 - 1887), fils de Lawan Haman, régna neuf ans.
  5. Lamido Mohamadou Abbo (1887 - 1901), fils de Issa, régna quatorze ans.
  6. Lamido Mohamadou May (1901- 1902 ), fils de Lawan Haman, régna un an et demi.
  7. Lamido Dalil (1902 - 1904), fils de May, régna un an et demi, destitué et expatrié.
  8. Lamido Issa Maïgari (1904 - 1922), fils de Abbo, régna dix-huit ans.
  9. Lamido Mohaman Iyagarou (1922-1924), fils de Maïgari, régna un an et deux mois.
  10. Lamido Yaya Dandi (1924 - 1929), fils de Abbo, régna 5 ans.
  11. Lamido Mohamadou Abbo (1929 - 1939), fils de Yaya Dandi, régna dix ans et six mois, destitué et exilé à Tignère.
  12. Lamido Aliou (1939 - 1948), fils de Abbo, régna neuf ans, destitué et exilé à Galim-Tignère.
  13. Lamido Mohamadou Abbo (1948 - 1957), fils de Yaya Dandi, reprit le pouvoir le 24 janvier 1948 et mourut le 3 janvier 1957.
  14. Lamido Baba Djeilani (1957 - 1961), fils de Yaya Dandi, régna quatre ans destitué et placé en résidence à Tignère.
  15. Lamido Iyagarou reprit le pouvoir le 17 novembre 1961, décéda le jour même suite à une crise cardiaque en entrant dans la chambre des magies du Lamidat, bravant ainsi le tracé de sang devant la porte.
  16. Lamido Tafida (1961 - 1973), fils de Mohamadou Abbo, régna onze ans et quatre mois, mourut le 21 avril 1973.
  17. Lamido Issa Maïgari Yaya (1973 - 1997), fils de Mohamadou Abbo, investi le 1er mai 1973, mourut le 20 février 1997.
  18. Lamido Mohamadou Hayatou (1997 - ), fils de Issa Yaya Maïgari, investi en 1997 et toujours au pouvoir.

Climat

Le climat est presque tempéré puisque cette zone de savane arborée est située en hauteur. Les variations de température sont plutôt importantes en saison sèche. La saison est divisée en deux : Saison sèche et saison pluvieuse. La saison sèche est marquée par un vent sec venant du nord tel que l'harmattan qui se transforme en un vent sec et chaud. Quant à la saison des pluies, elle est marquée par des pluies parfois violentes et discontinues.

Université

Fichier:CampusUniv Ngaoundere.jpg
Universite de ngaoundéré, campus de Dang

L'université de Ngaoundéré a été créée en 1993 dans le cadre de la réforme universitaire. On comptait en 2007 environ 12 000 étudiants, et 15 500 en 2008. Les effectifs étudiants ont rapidement augmenté ces dernières années, d'autant que cette Université est pour l'instant la seule au nord Cameroun, et accueille aussi des étudiants tchadiens.

C'est l'université la plus éloignée de Yaoundé, et elle souffre de cet état de fait, notamment au niveau des infrastructures et du matériel, puisqu'elle a une bibliothèque très peu fournie et ne bénéficie pas encore d'une bonne connexion à Internet. Pour y remédier, les facultés s'organisent elles-mêmes, à l'instar du décanat de Droit qui est en train de monter un Centre de documentation destiné aux étudiants de second cycle.

Transports

Ngaoundéré est une ville assez isolée de la partie centrale du Cameroun.

Il n'existe pas de route goudronnée reliant la ville à la capitale du pays. La piste existante vers le sud est considérée comme en mauvais état et peu empruntée par les voyageurs. Depuis 2007, une nouvelle route bitumée de 393 kilomètres relie Ngaoundéré au Tchad (Ngaoundéré - Touboro - Moundou). Cette route a été construite avec le concours du Fonds européen pour le développement.

L'aéroport, à vocation régionale, accueillait des avions moyen courrier comme les Boeing 737. Actuellement (2008), il n'y a plus de trafic aérien commercial desservant Ngaoundéré.

Ngaoundéré est le terminus de la ligne Camrail Douala - Yaoundé - Ngaoundéré. Cette ligne, à voie métrique, est très utilisée pour le transport des marchandises (desserte du Tchad par le port de Douala) et y circule un train de voyageurs (départ chaque soir dans chaque sens, durée du trajet de 15 à 20 heures). Ce train est vétuste, sale et saturé et connait de fréquents problèmes techniques entraînant des retards importants.

Élevage et agro-industries

La région est caractérisée par un paysage de savane, peu peuplée. Le bétail y transite pour accommoder les commerçants et les éleveurs qui y pratiquent une semi-transhumance. Le bétail quitte en bonne partie les hauteurs de l'Adamaoua en saison sèche pour rejoindre les basses terres. L'industrie laitière se développe en grande partie grâce à un projet établi avec le Canada en 1993. Jusque dans les années 1980-1990, le zébu Gudali est majoritairement l'espèce bovine qui prédomine ce secteur. Ceci a pour effet de caractériser cette race de zébu par rapport à d'autres. La frontière naturelle de la falaise au nord de l'Adamaoua a presque empêché la venue du nord par transhumance des zébus White Fulani et Red Fulani.

L'industrie Maïscam (huile de maïs) y est prospère.

Archéologie

Les environs de Ngaoundéré sont riches en sites archéologiques certainement témoins d'une occupation précédant la conquête de l'Islam ou, plus récemment, d'avant la conquête coloniale. Il existe plusieurs endroits qui n'ont pas fait l'objet de fouilles archéologiques à proprement parler mais qui dévoilent aux passants, souvent des touristes, des fragments de poterie à la surface du sol ou des monticules vestiges de fossés de protection contre les hippopotames.

Le site de Mabimi (qui veut dire "lac des hippopotames" en langue locale) n'a à ce jour jamais fait l'objet de fouilles archéologiques mais on aperçoit à la surface du sol plusieurs sites de fourneaux laissant envisager une période d'occupation où la fonte du métal était une activité importante du secteur. S'il semble aujourd'hui sans grande importance, il n'en est pas moins l'endroit le plus riche en matière d'archéométallurgie que l'on peut trouver sur le plateau de l'Adamaoua[4]. Un autre site à la limite nord de la ferme-modèle du Projet Laitier Pilote est témoin d'une occupation antique simplement par les fragments qui affleurent mais l'érosion et le surpâturage risque bien de détruire ces sites avant même d'en avoir explorer le contenu.

Religions

La grande mosquée

Les habitants de la ville sont essentiellement musulmans, catholiques et rarement de religion traditionnelle. La physionomie de la ville est marquée par la construction de nombreuses mosquées et leurs inévitables haut-parleurs.

Monseigneur Yves-Plumey, décédé il y a quelques temps, fut le grand-papa de tous les enfants de la ville, musulmans comme chrétiens. Sa tombe se trouve devant la Cathédrale de la Mission Catholique de Ngaoundéré.

Références

  1. Amadou Hampâté Bâ, L'empire peul du Macina
  2. Le pluriel de Lamido est Lamibé.
  3. Ahmed Luqman, Les Lamidats du Grand Nord, août 2009
  4. Dominique Jean, Projet Laitier Pilote de Ngaoundéré, 1993

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