- Nakae Chomin
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Chōmin Nakae
Chōmin Nakae (中江 兆民, Nakae Chōmin?), pseudonyme de Tokusuke Nakae (中江 篤介, Nakae Tokusuke?) (1847 - 1901) est un écrivain et penseur politique japonais actif de l'époque Meiji.
Sommaire
Orientation philosophique
Très tôt, Chōmin se distingue de la plupart des intellectuels de sa génération qui participent à la reconstruction d'un état moderne en important les concepts anglo-saxons ou allemands. En effet, Chōmin semble plus attiré par les pensées françaises. En 1871, il part pour la France dans le cadre de la mission Iwakura et en profite pour se familiariser avec des idées plus radicales, en particulier celles de Rousseau. Il rentre au Japon en 1874 et traduit le Contrat social en chinois classique afin que les Japonais et tous les peuples d'Asie puissent en tirer profit.
En 1888, Chōmin écrit le roman politique, le Sansuijin keirin mondō (三酔人経綸問答? Discussion entre trois hommes ivres sur la conduite des affaires). Cette œuvre est particulièrement importante dans le sens où le débat est d'une violence des plus rares au sein de la littérature japonaise.
Du point de vue littéraire, les principales œuvres de Chōmin sont :
- Ichinen-yū-han (一年有半? Un an et demi à vivre, 1901) : fragments autobiographiques, politiques, philosophiques. On y trouve la fameuse phrase : « Au Japon, il n'a jamais existé de philosophie, les Japonais sont un peuple sans philosophie. »
- Zoku Ichinen-yū-han (続一年有半? Un an et demi à vivre, II) : présentation d'une philosophie matérialiste.
Actions politiques
Contrairement à nombre de ses penseurs contemporains, Chōmin participe activement à la vie politique de son pays. Ainsi, il participe avec passion aux débats idéologiques en se plaçant sous la bannière du Mouvement pour la liberté et les droits civiques (自由民権運動, Jiyū minken undō?) dont il sera l'un des chefs de file.
En même temps, il étend son influence en formant des disciples qui le soutiendront dans son débat qui l'oppose au gouvernement imposant ses conceptions étatiques. Parmi ses disciples, le célèbre Shūsui Kōtoku qui sera le premier à se proclamer socialiste et sera exécuté en 1901 pour avoir été reconnu coupable de conspiration et tentative de meurtre sur la personne de l'empereur.
Œuvres
- Sur les droits du peuple, dans Cent ans de pensée au Japon tome II, traduit par Jacques Joly, édition Picquier
- Dialogues politiques entre trois ivrognes, traduit et commenté par Christine Lévy et Eddy Dufourmont, Paris, CNRS éditions, 2008.
Sources
- Dictionnaire de la littérature japonaise, Jean-Jacques Origas, Editions PUF, (ISBN 2-130-50441-8)
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