- NaK
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alliage Sodium-Potassium données pour le mélange
eutectique (78% K, 22% Na)Général No CAS Apparence Métal liquide argenté Propriétés chimiques Formule brute (Na,K) Moment dipolaire 2,693 ± 0,014 D [1] Propriétés physiques T° fusion -12,6 °C T° ébullition 785 °C Solubilité non soluble dans les
hydrocarbures et éthersMasse volumique 0,866 g·cm-3 à 21 °C
0,855 à 100 °CPression de vapeur saturante 1 mm Hg à 355 °C Conductivité thermique 0,232 W/cm à 100 °C Conductivité électrique 40,7 mΩ/cm Précautions Directive 67/548/EEC
C
FPhrases R : 11, 14/15, 34, Phrases S : 16, 26, 27, 36/37/39, 45, NFPA 704 Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. NaK est un alliage de sodium (Na) et de potassium (K) qui a la particularité d'être liquide à température ambiante. Comme le sodium et le potassium, il réagit facilement avec l'air et l'eau et doit être manipulé avec des précautions appropriées.
Sommaire
Propriétés physiques
S'il contient entre 40 et 90% de potassium, l'alliage est liquide à température ambiante. Le mélange ayant la plus faible température de fusion (le mélange eutectique) est constitué de 78% de potassium et 22% de sodium. Cet alliage fond à -12,6 °C et bout à 785 °C.
Au contact de l'eau, l'alliage forme de l'hydrogène, de l'hydroxyde de potassium et de l'hydroxyde de sodium. La réaction est assez violente pour déclencher l'explosion de l'hydrogène émis. Au contact de l'air, il forme en surface une couche jaune de superoxyde de potassium qui peut exploser au contact de matériaux organiques.
Le NaK n'est pas assez dense pour être immergé dans la plupart des hydrocarbures, mais peut l'être dans les huiles minérales légères. Cette méthode de stockage est dangereuse si le superoxyde s'est déjà formé. Ce fut la cause d'une importante explosion survenue au Laboratoire national d'Oak Ridge le 8 décembre 1999 : un épanchement de NaK fut protégé de l'oxydation par une aspersion d'huile minérale, mais suffisamment de superoxyde s'était déjà formé et cinq jours plus tard, un choc métallique provoqua l'explosion qui blessa 11 personnes[2].
Production
Le NaK est produit par distillation réactive. À l'origine discontinu, le procédé moderne est devenu continu[4] : du chlorure de potassium liquide descend dans une colonne garnie où montent des vapeurs de sodium. Dans la zone de réaction, le mélange à pression de vapeur saturante est dirigé vers une colonne de fractionnement qui sépare les vapeurs de potassium jusqu'au degré de mélange désiré. Le chlorure de sodium résultant de la réaction est soutiré en continu sous la zone de réaction.
Utilisation
Caloporteur
Son état liquide et ses bonnes caractéristiques thermiques le rendent indiqué comme fluide caloporteur dans certains générateurs thermodynamiques.
En particulier, il est utilisé dans les circuits de refroidissement des réacteurs à neutrons rapides expérimentaux. Ces dispositifs sont souvent arrêtés et leur cœur modifié ou contrôlé, le NaK simplifie alors la manipulation contrairement aux autres métaux caloporteurs utilisés (plomb ou sodium pur) qui nécessitent un chauffage permanent pendant l'opération.
Du fait de sa très faible pression de vapeur (aux températures ambiantes), son utilisation est avantageuse dans le vide absolu de l'espace, restant liquide même exposé au vide car s'évaporant très lentement. Les satellites soviétiques RORSAT embarquaient de petits réacteurs nucléaires utilisant ce caloporteur. Outre les problèmes de pollution qu'ils créèrent par leurs chutes accidentelles, les gouttes de ce fluide échappées en orbite constituent encore aujourd'hui une population de débris spatiaux dangereux[5].
Chimie
Dans l'industrie, il est utilisé comme catalyseur des réactions d'alkylation, isomérisation, condensation et transestérification. En particulier, il sert à produire un précurseur de l'ibuprofène.
Les propriétés réductrices du composé sont également utilisées en conjonction avec un donneur de proton pour la réduction des alcynes, arènes, cétones ou aldéhydes.
Dessiccation
Le sodium et le potassium ont des capacités de dessiccation, mais à l'état solide, ils ne peuvent réagir que superficiellement et l'oxydation réduit leur réactivité. L'alliage NaK résout ces problèmes à température ambiante.
Article connexe
Références
- (en) [PDF] Sodium-Potassium Alloy (NaK) Technical Data Sheet, BASF, 2004. Consulté le 2008-06-17
- (en) David R. Lide, Handbook of chemistry and physics, CRC, 16 juin 2008, 89e éd., 2736 p. (ISBN 142006679X et 978-1420066791), p. 9-50
- Multiple injury accident resulting from the sodium-potassium explosion in building 9201-5 at the y-12 plant », Accident Investigation Program sur Office of Health, Safety and Security, Département de l'Énergie des États-Unis, février 2000. Consulté le 2011-05-11 Office of Oversight, «
- G.L.C.M. van Rossen, H. van Bleiswijk: Über das Zustandsdiagramm der Kalium-Natriumlegierungen, in: Z. Anorg. Chem., 1912, 74, S. 152–156.
- (en) C.B. Jackson et R.C. Werner, Handling and uses of the alkali metals : Symposium held at the 129th meeting of the American Chemical Society, Dallas, 1956, American Chemical Society, coll. « Advances in Chemistry » (no 19), 1er janvier 1957, 177 p. (ISBN 9780841200203) [présentation en ligne], chap. 18 (« The Manufacture of Potassium and NaK »), p. 169–173
- (en) Leonard David, « Havoc in the Heavens: Soviet-Era Satellite's Leaky Reactor's Lethal Legacy », space.com, 2004. Consulté le 2008-06-17
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