- Médée (Cherubini)
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Médée Medea Genre Opéra Nb. d'actes 3 actes Musique Luigi Cherubini Livret François-Benoît Hoffman Langue
originaleFrançais Sources
littérairesTragédies éponymes de Pierre Corneille et d'Euripide Durée
approximative140 minutes Création 13 mars 1797
Théâtre FeydeauPersonnages - Médée, épouse de Jason
- Jason, chef des Argonautes
- Glauce, fille de Créonte
- Neris, servante de Médée
- Creonte, roi de Cornthe
- Un chef de la garde du roi, première servante, deuxième servante
Médée est un opéra en trois actes composé par Luigi Cherubini sur un livret en français de François-Benoît Hoffman et créé le 13 mars 1797 par Luigi Cherubini au théâtre Feydeau à Paris.
Une version italienne a été créée à la Scala de Milan en 1909 sous le titre de Medea.
Rare exemple de tragédie alternant numéros chantés et dialogues en alexandrins, le style musical réalise une fusion inédite entre la tragédie classique de l'école française et le modèle que représente l'école italienne[1].
Sommaire
Historique
« Medée, que nous autres musiciens reconnaissons comme le sommet de l'art lyrique » écrit Johannes Brahms. Parmi les admirateurs de cet l'opéra, on peut encore citer Beethoven qui l'écoute à Vienne en 1802, Schubert, Weber, Spohr et Wagner.
Charpentier, Salomon, Benda et Naumann ont composé un Médée avant Cherubini.
François-Benoît Hoffman rédige le livret, avant que Cherubini n'en compose la musique. Cette œuvre est inspirée de la tragédie éponyme de Sénèque, de Pierre Corneille et d'Euripide. Conformément aux habitudes du théâtre Feydeau, elle est représentée avec des dialogues parlés. L'opéra connaît un franc succès mais c'est surtout grâce à Julie-Angélique Scio qui interprète le rôle titre.
Médée remporte un véritable triomphe en Allemagne avec les récitatifs chantés composés par Franz Lachner pour une représentation à Francfort-sur-le-Main le 1er mars 1855. Ils sont ensuite intégrés dans les productions postérieures avec souvent un livret en italien par Carlo Zangarini. C'est cette version qui consacre l'œuvre lors de sa création à la Scala en 1909. Elle est redécouverte en 1953 par l'interprétation de Maria Callas, sous la direction de Leonard Bernstein, toujours à la Scala, après une prise de rôle au Maggio Musicale Fiorentino. À l'époque, le poète et critique italien Eugenio Montale, écrit dans le Corriere d'Informazione:
« En fait, ce Médée donne l'impression (ou l'illusion?) d'être au seuil de ce que Gluck a apporté à l'expressionisme moderne. Ici, Cherubini atteint réellement ce qu'il pense être l'essentiel de la musique, son essentiel, qui n'était pas la mélodie mais grâce à elle, une façon de lier étroitement son personnage, de le piéger et de l'amener sur le chemin de la vérité. »
Argument
À l'époque de ce récit, le trône de Minoens de Béotie est usurpé par Pélias, un oncle de Jason. Ce dernier est l'héritier légitime du trône en tant que fils du feu roi Eson. Jason se rend donc chez son oncle pour lui réclamer le pouvoir qui lui revient de droit.
Pélias, étant persuadé que son neveu périrait dans l'entreprise, lui promet de lui restituer le trône s'il parvient à rapporter dans sa patrie la Toison d'Or du bélier qui a jadis sauvé Phéixos et qui est présentement gardée par un dragon dans la forêt d'Arcs en Colchides.
La Toison d'or est, pour les Argonautes, un talisman infaillible contre tous les maux dont souffre la patrie. Jason accepte le défi et embarque avec cinquante hommes sur le navire Argos.
Une fois qu'il arrive en Colchide, le roi Aétès tente de l'empêcher de s'emparer du talisman. Médée, la fille du roi, s'adonne aux arts occultes. Elle tombe amoureuse de Jason et lui vient en aide. Ils parviennent à endormir le terrible dragon. Jason s'enfuit avec son trophée et... Médée. Ils sont poursuivis par les soldats d'Aétès. Médée tue son propre frère, Apsyrtos, dont elle parsème les membres sur la route afin que son père perde du temps à les recueillir pour leur donner une sépulture.
Revenu dans sa patrie, Jason recouvre le trône mais, las de la cruauté de Médée, il la répudie. Il se rend à Corinthe où il tombe amoureux de Glauce, la fille du roi Créon auquel il demande sa main...
- Acte I
Glauce, la fille de Créon, roi de Corinthe, doit épouser Jason, le héros qui a récupéré la Toison d'Or mais elle est très inquiète car elle craint la vengeance de Médée dont on sait qu'elle s'adonne aux arts occultes.
Cette dernière a deux enfants issus de sa liaison avec Jason qui l'a répudiée.
Créon rassure Jason: il protègera ses deux enfants afin qu'ils ne paient pas pour les fautes de leur mère.
Les Argonautes viennent présenter leurs hommages à la fiancée et étalent à ses pieds la Toison d'Or enlevée en Colchide. Glauce est à nouveau troublée lorsqu'elle entend prononcer le nom du pays de Médée. Jason tente de la rassurer lorsqu'un garde annonce l'entrée d'une femme voilée: c'est Médée qui veut que Jason revienne auprès d'elle. Devant son refus, la magicienne menace de se venger. Laissée seule avec Jason, elle rappelle à celui-ci les jours heureux passés ensemble mais Jason ne veut plus avoir affaire à elle. Médée le menace : « Tu ne verras jamais le jour de ton mariage »[2]
- Acte II
Neris, la servante de Médée, essaie en vain de consoler cette dernière et de la convaincre de quitter Corinthe pour échapper à la colère du peuple.
Créon et son escorte ordonnent à Médée de quitter la ville. Celle-ci accepte et demande seulement la permission de dire adieu à ses enfants; ce que le roi lui accorde. Neris console Médée mais la magicienne a déjà échafaudé un plan: ses enfants seront l'instrument de sa vengeance et le chagrin du traître Jason sera sans borne.
Lorsque notre héros arrive, Médée prétend être très triste de la séparation d'avec ses enfants. Elle ordonne à Neris de remettre à Glauce son cadeau de mariage: le diadème et le manteau qui lui a été donné par Apollon. Médée envisage toujours de se venger. Lorsque la cérémonie est terminée, elle se saisit d'un cierge de l'autel et part.
- Acte III
Quelque part dans une région montagneuse, Médée prie les Dieux de lui donner le courage d'accomplir sa terrible vengeance. Neris, après avoir remis à Glauce le cadeau de la magicienne, retourne auprès des deux enfants. Médée lève son poignard pour les tuer mais est incapable d'accomplir son geste. Elle révèle alors à Neris son dessein: le diadème et le manteau sont empoisonnés et Glauce mourra. Horrifiée, Neris se sauve en direction du temple de Junon avec les enfants. Comme la magicienne l'a prévu, Glauce meurt et Jason, désespéré, veut arrêter Médée. Cette dernière court se réfugier dans le temple puis en ressort flanquée des trois Furies et brandissant le poignard ensanglanté avec lequel elle a tué ses deux enfants. Elle met le feu au temple. Médée promet au malheureux Jason abattu : « Je vais à la rivière sacrée ! Mon ombre t'y attendra ! »[3].
Distribution
Rôle Typologie vocale Créateurs
(13 mars 1797, théâtre Feydeau)Médée, épouse de Jason mezzo-soprano Julie-Angélique Scio Jason, chef des Argonautes ténor Glauce, fille de Créon soprano Neris, Servante de Médée contralto Creonte, le roi de Corinthe basse Un chef de la garde du roi, Première servante, Deuxième servante, Chœurs Orchestration
Notes et références
- Revue Diapason, N° 585, novembre 2010
- « Giammai per te verrà il di nuzial ».
- « Al sacro fiume io vo'! Colà t'aspetta l'ombra mia! »
Catégories :- Opéra italien
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