- Musée de la vieille charité
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La Vieille Charité
La vieille charité, située au cœur du quartier du Panier à Marseille, est une vaste bâtisse composée de quatre ailes de bâtiments disposés suivant un rectangle de 112 m. x 96 m avec des murs extérieurs sans fenêtre. Le corps de ces bâtiments à 3 étages de galeries superposées avec des arcades en plein cintre s’ouvre sur une cour intérieure de 82 m. x 45 m. Au centre de ce quadrilatère, dans l’axe de la porte d’entrée, se trouve une chapelle harmonieuse coiffée d’une coupole elliptique et précédée d’un porche à colonnes corinthiennes.
Jusqu'en 2004, la cour de la Vieille Charité accueillait chaque année de nombreux spectacles du festival de Marseille avant qu'il soit transféré au parc Henri Fabre.
Sommaire
Historique
Construction
Afin d’héberger et rassembler les mendiants et vagabonds fort nombreux au début du XVIIe siècle, le conseil de la ville de Marseille décida, dans sa séance du 8 décembre 1622, de « renfermer dans un lieu propre et choisi par les consuls, les pauvres natifs de Marseille »[1]. Une œuvre fut créée sous la dénomination « Notre Dame de la Charité » et, grâce à la persévérance d’Emmanuel Pachier chanoine théologal de la Major, la première pierre est posée le 24 juin 1640 pour la construction de locaux qui ne seront que provisoires. Il fallut attendre 1654 pour que les dirigeants envisagent de construire un ensemble d’immeubles plus appropriés aux besoins car il y avait déjà à cette époque plus de 300 pauvres à la charité. Après différents projets, celui de Pierre Puget fut finalement retenu le 23 avril 1671.
Malgré les difficultés de financement, les travaux débutèrent le 14 août 1671 et l’aile nord était terminée en 1678. Le projet de la construction de la chapelle présenté par Pierre Puget fut approuvé le 13 octobre 1678 car son financement était devenu possible grâce à une donation importante faite par Honoré de Seigneuret. Pierre Puget, mort en 1694, ne vit pas l’achèvement de l’église qui eut lieu en 1704.
Après différentes interruptions dans la réalisation des travaux dues au défaut de financement, la construction de la totalité des bâtiments fut réalisée en 1745 avec l’achèvement des deux ailes en retour au Sud, clôturant ainsi l’ensemble.
Le fonctionnement de l’hospice
La répression de la mendicité se faisait de façon énergique voire brutale. Des gardes appelés « Chasse-gueux » étaient chargés de saisir les mendiants : les étrangers étaient expulsés, les marseillais enfermés dans l’hospice. Ces gardes avaient souvent maille à partie avec la foule qui prenait souvent fait et cause pour les mendiants.
Il y avait dans cet hospice des ateliers où les mendiants étaient employés à diverses fabrications. Les enfants étaient placés comme domestique, mousse ou apprentis chez les passementiers ou les boulangers. Avec le temps l’œuvre de la charité se développe, le chiffre des personnes internées passe de 850 en 1736 à 1059 en 1760. La réclusion des pauvres étant de moins en moins admise, le nombre de personnes diminua ensuite progressivement pour atteindre 250 en 1781.
La loi du 16 octobre 1796 ayant réuni tous les hôpitaux d’une même ville sous une seule administration, la charité servit à l’hébergement des vieillards et indigents qui furent ensuite transférés en 1890 à Sainte Marguerite. Les locaux servirent alors à l’accueil des infirmiers coloniaux, puis en 1922 à loger les locataires expropriés des quartiers démolis derrière la bourse. En 1943 la charité put héberger quelques familles évacuées lors du dynamitage par l’occupant des habitations du vieux port. Les locaux ont été ensuite squattés par une population très pauvre.
La rénovation
L’abandon dans lequel la vieille charité avait été laissée depuis de nombreuses années avait entraîné de graves dégradations augmentées par l’air marin. Cet ensemble monumental présentant un grand intérêt architectural et historique, un vaste programme de restauration a été entrepris. Les façades des trois galeries qui ceinturent la cour intérieure construites en magnifiques pierres roses, molasse de la Couronne, ont été minutieusement rénovées par un remplacement en tiroir des pierres en mauvais état. Les salles et la chapelle ont été également rénovées.
Cette restauration commencée en 1961 s’est terminée en 1981 pour la chapelle et en 1986 pour l’ensemble des bâtiments.
Situation actuelle
Aujourd’hui, le Centre de la Vieille Charité abrite plusieurs structures culturelles :
- Le Musée d'archéologie méditerranéenne, situé au premier étage, qui regroupe trois départements :
- les antiquités égyptiennes
- les antiquités classiques (civilisations étrusques et romaines, civilisation grecque, civilisations du Proche et Moyen-Orient)
- l’archéologie régionale (civilisation celto-ligure locale)
- Le Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens, situé au deuxième étage, qui présente des œuvres des ces trois continent :
- L’Afrique avec des masques et reliquaires des donations de maître Guerre et de la Chambre de commerce et d’Industrie de Marseille.
- L’Océanie avec la remarquable collection de crânes du docteur Gastaut et de masques de danse.
- L’Amérique avec une collection de masques mexicains de la donation du cinéaste François Reichenbach et divers statuettes, poupées et masques notamment une tête trophée en provenance du Brésil de la collection du docteur Gastaut.
- Le Centre de documentation en Sciences Sociales (CDSS), bibliothèque spécialisée en sciences sociales (Centre national de la Recherche Scientifique, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales), situé au premier étage, est ouvert au public. Créé en 1986, il possède en particulier une importante collections de périodiques spécialisés, en français et en langues étrangères.
- Le pôle régional de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) délivre un enseignement à partir du master, en anthropologie, économie, histoire et sociologie. Deux centres de recherches liés à l'EHESS, au CNRS et aux universités d'Aix-Marseille sont hébergés sur le site: le GREQAM (Groupe de recherche en économie quantitative d'Aix-Marseille) et le SHADYC (Sociologie, Histoire et Anthropologie des Dynamiques Culturelles), en voie de transformation en Centre Norbert Elias. L'IDEP (Institut d'Economie Publique) y est également installé. Plusieurs revues et collection importantes émanent de cet important pôle d'enseignement et de recherches : la Revue d'Economie Publique, Techniques et culture et la collection Enquête, qui, en 2002, a pris la suite de la revue Enquête, Anthropologie, Histoire, Sociologie, éditée de 1995 à 2000 par les éditions Parenthèse (Marseille). Les numéros de cette revue sont désormais accessibles sur le portail Revue-org.
Bibliographie
- André Bouyala d’Arnaud, Evocation du vieux Marseille, Les éditions de minuit, Paris, 1961, pages 193-195.
- André Bouyala d’Arnaud, André Hardy, Jean-jacques Gloton, Jean Sonnier, Félix-L. Tavernier, La vieille Charité de Marseille, Arts et livres de Provence, Marseille, bulletin numéro 75, 1970, 202 pages.
Références et liens externes
- ↑ Augustin Fabre, Les rues de Marseille, édition Camoin, Marseille, 1867, 5volumes, tome 1 page 220
- Visite virtuelle de la vieille charité (sur 360°)
- Quelques images et vidéos
- Les évènements qui se déroule actuellement
- Site du musée d'archéologie méditerranéenne
- Portail de Marseille
- Portail de la France du Grand Siècle (1598-1715)
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