- Musée de l'Œuvre Notre-Dame
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Musée de l'Œuvre Notre-Dame Informations géographiques Pays France Ville Strasbourg Adresse 3, place du Château Coordonnées Informations générales Date d’inauguration 1931 Informations visiteurs Site web http://www.musees-strasbourg.org/index.php?page=musee-ond modifier Le Musée de l’Œuvre Notre-Dame est un musée de Strasbourg consacré à l'art plastique et aux arts décoratifs des territoires du Rhin supérieur (Alsace, Pays de Bade, Suisse rhénane, Palatinat) depuis le haut Moyen Âge jusqu’à l’annexion de l’Alsace à la France, en 1681. Il se situe dans le bâtiment historique de la Fondation de l'Œuvre Notre-Dame, chargée de l’entretien de la cathédrale de Strasbourg, à côté du Palais des Rohan. Le Musée de l’Œuvre Notre-Dame est célèbre pour ses riches collections d’éléments architecturaux, d’œuvres d’art (statues, retables, tapisseries), de plans originaux et de vitraux provenant de la cathédrale et de nombreuses autres églises de la région, ainsi que pour son riche ensemble de peintures de Konrad Witz, Hans Baldung et Sébastien Stoskopff. Il présente en outre un jardinet contenant des plantes médicinales utilisées à l’époque.
Sommaire
Le bâtiment
Le musée est abrité dans un ensemble de maisons datant de la même époque que les objets de sa collection. Celle de gauche, à pignons en simples gradins, d’architecture gothique, est la plus ancienne, datant de 1347, celle de droite, à pignon à volutes, d’architecture Renaissance, date quant à elle de 1579. À l’arrière, deux autres maisons du XIVe siècle et XVIIe siècle complètent l’ensemble.
Appelée Frauenhaus (maison de Notre-Dame), elle est le bureau et la demeure du receveur de l’œuvre Notre-Dame et dont les revenus (ainsi que ceux du conseil de fabrique de la cathédrale) servent exclusivement à la restauration de la cathédrale de Strasbourg[1].
Historique des collections
Le Musée de l’Œuvre Notre-Dame a été créé en 1931 pour fusionner sous un même toit quatre collections à thématique identique mais d’orientation différente : celles de la « Fondation de l’Œuvre Notre-Dame », de la « Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace », du premier Musée des Beaux-Arts tel que conçu par Wilhelm von Bode et du « Hohenlohe-Museum ». Après la Seconde Guerre mondiale et une reconception complète, le Musée ouvre sous sa forme définitive en 1956.
La première évocation documentaire de la « Fondation de l’Œuvre Notre-Dame » remonte à l’an 1246. Outre les plans de construction de la cathédrale, conservés dès l’origine, on lui doit la sauvegarde notamment de fragments du jubé démoli en 1681, lors du retour de la cathédrale au culte catholique, et de sculptures vandalisées par les révolutionnaires de 1789. La « Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace », fondée en 1855, s’est quant à elle consacrée à la conservation de fragments architecturaux et d’éléments liturgiques et décoratifs d’autres sanctuaires, (églises, chapelles, abbayes, monastères...) détruits ou abandonnés de la région. Le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, refondé en 1890 en remplacement du musée précédent, anéanti en 1870, s'était de son côté dès l’origine dévoué également à la peinture régionale. L’un des premiers tableaux reçus, dans un geste symbolique, par Wilhelm von Bode, provient ainsi de la collection privée de Guillaume II d'Allemagne : il s’agit du Portrait du chanoine Ambroise Volmar Keller, un chef-d’œuvre de Hans Baldung. Le Hohenlohe-Museum, enfin, nouveau musée des arts décoratifs de la ville, présente rapidement des œuvres d’orfèvres, de sculpteurs sur ivoire, de maîtres verriers, de menuisiers et autres artisans d’art alsaciens et rhénans de l’époque « allemande » (IXe au XVIIe siècle).
L’unification de ces quatre collections, en 1931, et leur organisation en musée est due au successeur de Von Bode, l'historien d'art Hans Haug qui mûrissait ce projet depuis les années 1920. Pionnier de la muséographie moderne, il souhaitait en effet créer un « musée d'ambiance »[2] sur le modèle du Musée de Cluny au Quartier latin, en mettant en scène le Moyen Âge et la Renaissance à travers leurs productions les plus variées, en harmonie avec leur cadre architectural. En 1937 Hans Haug reconstitue un jardinet médiéval entre la salle du jubé et le petit passage qui porte aujourd'hui son nom. Au fur et à mesure, plusieurs éléments de décors intérieurs et extérieurs de maisons strasbourgeoises menacées de démolition sont réinstallés sur le site. C'est ainsi que les galeries en bois sculpté de style cartilage (1657) qui surplombent aujourd'hui la Cour des Maréchaux proviennent de l'ancien poële de la corporation des maréchaux qui fut démoli en 1936 dans la Grand-Rue. Le musée est agrandi en 1939, puis, après la guerre, restructuré en 1946. Le parcours complet voulu par Hans Haug est achevé en 1956.
Œuvres
Outre les peintres Witz, Baldung et Stoskopff, les sculpteurs Ivo Strigel et Nicolas Gerhaert de Leyde, le maître verrier Peter Hemmel d’Andlau, le musée présente de nombreux artistes anonymes issus notamment de l’école ou de l’entourage de Martin Schongauer et du « Maître du jardinet de paradis ». À côté des œuvres issues de la cathédrale de Strasbourg (sculptures, vitraux, etc.), le musée présente d’importants vestiges d’églises strasbourgeoises disparues ou transformées, telle l’ancienne église des Dominicains, actuel Temple Neuf (bombardée en 1870), l’église Saint-Pierre-le-Vieux (transformé à partir de 1867) et l’église Sainte-Madeleine (mutilée par un incendie en 1904 et bombardée en 1944). De remarquables autres témoignages proviennent des églises gothiques de Wissembourg et Mutzig (vitraux) et de l’église romane d’Eschau (cloître, fonts baptismaux). Des retables, statues, croix processionnelles et tentures offrent un panorama complet de la production artistique dévotionnelle de la région et de cette époque.
Jardin médiéval
Créé en 1937 par Hans Haug, ce petit jardin s'inspire de la tradition des peintres et graveurs du XVe siècle, s'appuyant également sur les préceptes avancés par le théologien Albert le Grand – qui enseigna aussi la philosophie à Strasbourg – dans son traité des plantes De vegetalibus libri septem, historiae naturalis pars XVIII[3]. Toutes déjà présentes à la fin du Moyen Âge, les plantes occupent neuf carrés regroupés en trois plates-bandes : plantes ornementales, médicinales, puis aromatiques et condimentaires.
Une collection de dalles funéraires se dresse sur le côté sud. Placée au centre, celle de Louis V de Lichtenberg (1471) est aussi la plus remarquable. Une cuve baptismale romane sculptée voisine avec une œuvre contemporaine, Les Cimetières des naufragés, une dalle installée en 1988 par l'artiste paysager écossais Ian Hamilton Finlay[4]. Bosquets, tilleul, treille et petit ruisseau contribuent à faire de ce lieu le « jardin des délices» voulu par son créateur.
Notes et références
- P.J. Fargès-Méricourt, Description de la ville de Strasbourg, Levrault, Strasbourg, 1840, p. 58.
- Gilles Pudlowski, « Hans Haug », Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Plon, Paris, 2010, p. 337
- Bernard Vogler, Elizabeth Loeb-Darcagne et Christophe Hamm (phot.), « Mignonne, allons voir si la rose... », in Strasbourg secret, Les Beaux Jours, Paris, 2008, p. 27.
- p. 19 [1] Jardins du Bas-Rhin, 2008,
Voir aussi
Bibliographie
- Victor Beyer, La sculpture médiévale du Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Édition des musées de la ville, Strasbourg, 1956, 71 p.
- Cécile Dupeux, Musée de l'Œuvre Notre-Dame (Strasbourg, France), Musées de Strasbourg, 1999, 95 p. (ISBN 2866562232)
- Florian Kleinefenn et Cécile Dupeux, Figures du musée de l'œuvre Notre-Dame, Musées de Strasbourg, 2005, 158 p. (ISBN 2901833799)
Liens externes
- Présentation du Musée sur le site des Musées de Strasbourg
- Musée de l'Œuvre Notre-Dame (dossier de préparation à la visite constitué par le Service éducatif des Musées de Strasbourg, 2005, 89 p.)
- Œuvres choisies
Catégories :- Musée de Strasbourg
- Musée d'art d'Alsace
- Musée fondé en 1931
- Label musée de France, Bas-Rhin
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