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Mounet-Sully
Jean Sully Mounet, dit Mounet-Sully, né à Bergerac le 27 février 1841 et mort à Paris le 1er mars 1916, est un acteur français, tragédien.
Biographie
Issu d'une famille bourgeoise qui le destinait à devenir avocat, il préfèra suivre sa vocation et devenir acteur. Après un an d'études au Conservatoire, il débuta à l'Odéon en 1868, où il n'eut que de petits rôles.
Lors de la guerre de 1870, il fut affecté comme lieutenant en Dordogne. De retour à Paris, l'Odéon lui ferma ses portes. Grâce à l'appui de son ancien maître au Conservatoire, il entra alors à la Comédie-Française. Il y débuta le 4 juillet 1872 dans le rôle d'Oreste. Le public l'applaudit, mais la critique resta réservée, lui reprochant son jeu trop peu conventionnel.
Il joua ensuite les grands rôles du répertoire : Rodrigue dans Le Cid, Néron dans Britannicus, Hippolyte dans Phèdre, Orosmane dans Zaïre. La critique devint petit à petit plus enthousiaste. Il arriva à son apogée en 1881 dans Œdipe roi, joué dans le théâtre antique d'Orange, où le public subjugué eut une vision de ce que pouvait être la beauté antique.
En 1882, des soucis familiaux et une maladie des yeux le tinrent quelque temps éloigné de la scène, et son jeu s'en ressentit. Mais le succès revint peu après. En 1885, il met en scène une version plus moderne de Britannicus qui emporte l'adhésion du public. Il joue Néron, Marguerite Durand est Junie, Albert Lambert Britannicus. En 1886, il connut un nouveau triomphe en renouvelant le rôle d'Hamlet. Il eut ensuite de nombreux rôles, aussi bien dans le répertoire classique que moderne.
La Comédie-Française avait su apprécier ses qualités très tôt, et il en devint sociétaire dès 1874. Il en fut aussi le doyen à partir de 1894, après le départ de Got.
En 1914, lorsque la guerre éclata, son statut de doyen le conduisit à défendre les intérêts de la Comédie-Française alors qu'une partie de la troupe était mobilisée, et qu'il devenait difficile de jouer. Bien qu'âgé de plus de soixante-dix ans, il jouait encore de temps à autre. Ainsi, en avril 1915, on le vit dans un des rôles qui avait le plus contribué à son succès des années auparavant, celui de Polyeucte. Ce fut son dernier rôle.
Son jeu était servi par de remarquables qualités physiques: une stature imposante, des gestes harmonieux, un regard profond, une très belle voix. La grandeur de son jeu lui a permis de devenir un des tragédiens les plus renommés de son temps.
Il avait une haute idée de son art, et cherchait sans cesse à tendre vers la perfection. Il a ainsi renouvelé l'art du tragédien, qui n'avait pas connu un tel bouleversement depuis Talma. À l'encontre de Diderot et de son Paradoxe sur le Comédien, Mounet-Sully pensait que l'acteur devait abandonner sa personnalité en montant sur scène, pour se laisser entièrement absorber par son rôle.
Il est également l'auteur d'une pièce en cinq actes : La Buveuse de larmes, et de deux pièces en vers : Gygès et La vieillesse de Don Juan.
Il fut l'amant de Sarah Bernhardt.
Son frère, Paul Mounet, qui était docteur en médecine, est aussi devenu sociétaire de la Comédie-Française.
Théâtre
- 1872 : Andromaque de Jean Racine, mise en scène Émile Perrin, Comédie-Française - Oreste
- 1901 : Andromaque de Jean Racine, Comédie-Française - Oreste
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