- Moteur de fusée
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Moteur-fusée
Les moteurs-fusées sont des moteurs à réaction utilisés sur les fusées ; presque tous sont prévus pour fonctionner aussi bien hors de l'atmosphère terrestre qu'au niveau du sol ou de la mer. Pour ce faire, ils embarquent leur comburant en plus de leur carburant.
Il existe deux grandes catégories de moteurs-fusées :
- moteurs-fusées à ergols solides ;
- moteurs-fusées à ergols liquides.
Sommaire
Histoire
Si le principe de propulsion par transformation d'énergie chimique en énergie cinétique est connu depuis l'antiquité et les pièces d'artifice propulsées par poudre à canon depuis le IXème siècle av. J.C., les moteurs à ergols liquides ne sont connus que depuis la fin du XIXème siècle. Ce n'est que dans les années qui suivirent la Seconde guerre mondiale que les moteurs à poudre et à ergols liquides prirent leur énorme importance, pour la propulsion de missiles et de fusées spatiales. Depuis, on n'a cessé de les perfectionner et aujourd'hui leur emploi reste primordial pour la propulsion spatiale. Afin de pallier leur défauts, on recherche actuellement des solutions alternatives, par exemple pour la propulsion de sondes spatiales ou l'accélération atmosphérique par d'autres moteurs, plus ou moins proches : superstato, moteur ionique ou VASIMR.
Principe de fonctionnement
Le moteur-fusée est le type de moteur au principe de fonctionnement le plus simple : deux ergols brûlent dans une chambre de combustion, sont accélérés par une tuyère de Laval et sont éjectés à grande vitesse par une tuyère.
Plusieurs caractéristiques s'appliquent aux moteurs-fusée :
- L'Impulsion spécifique, s'exprime en seconde et signifie pendant combien de secondes un kilogramme d'ergol fournit une poussée de un kilogramme-force, soit 9,80665 Newton.
- Le débit massique, correspondant à la masse d'ergols consommée par unité de temps.
- La poussée, mesuré en Newton et calculée ainsi :
où:
- débit massique en kg/s
- vitesse d'éjection effective en m/s
- vitesse réelle de sortie en m/s
- aire du flux à la sortie en m²
- pression statique de sortie en Pascal
- pression ambiante en Pascal
- La vitesse d'éjection des gaz, dont dépend directement la vitesse atteinte par le véhicule.
où: Ve = vitesse de sortie du flux, m/s T = température absolue du flux, K R = Constante universelle des gaz parfaits = 8314.5 J/(kmol·K) M = masse moléculaire des ergols, kg/kmol k = cp / cv = Capacité thermique massique cp = Capacité thermique massique du gaz à pression constante cv = Capacité thermique massique à volume constant Pe = pression de sortie en Pascal P = pression interne du flux en Pascal - Le rapport poids/poussée, qui représente le poids du moteur sur sa poussée. Plus le moteur est léger et plus sa poussée est importante et plus est avantageux est son rapport.
On note également les hautes conditions de pressions (10-200 Bars), de température (jusqu'à plus de 3000 °C) et de corrosion qui règnent à l'intérieur du moteur. Ceci nécessite l'utilisation de matériaux résistants tel que l'acier inoxydable.
Moteur à ergols solides
Il s'agit du modèle le plus simple et nécessitant très peu de moyens et de soins, les ergols solides pouvant êtres entreposés plusieurs années, faciles à transporter et peu chers. Pour toutes ces raisons, on le retrouve dans la plupart des missiles tactiques et balistiques et dans les propulseurs d'appoint. On utilise le terme de propergol pour désigner un mélange oxydant/réducteur autonome de ce type de moteur. La combustion se déroule idéalement en couches parallèles. La géométrie initiale du bloc de propergol fixe alors la loi d'évolution de surface du bloc, donc sa loi de débit et de poussée. Les géométries les plus courantes sont :
- à combustion frontale : le bloc brule "en cigarette", c’est-à-dire avec une surface de combustion faible en regard du volume mais constante ;
- avec un canal : un canal est pratiqué dans l'axe du bloc et la combustion évolue radialement. Le canal peut être axisymétrique ou présenter un motif particulier, en étoile, en U ou rond.
Les propergols les plus courants sont:
- poudre noire, très souvent utilisée dans la construction amateur.
- Monergol à base de nitrocellulose, amélioré par l'ajout d'aluminium.
- Nitrate d'ammonium, souvent mélangé avec de la poudre d'aluminium.
- Perchlorate d'ammonium
- Zinc-Soufre
D'autres combinaisons peuvent êtres réalisés, dans la plupart des cas, avec un ou plusieurs des éléments cités ci-dessus.
Pour donner un exemple de la complexité réelle (au-delà des informations de base données plus haut), dans le cas, très médiatisé, des propulseurs d'appoint de la navette spatiale américaine, la mixture d'ergol dans chaque moteur de propulseur consiste en (% massiques) :
- 69,6 % de perchlorate d'ammonium - le comburant / oxydant
- 16 % d'aluminium - le carburant
- 12,04 % de polymère qui permet de lier les deux composants
- 1,96 % d'un agent de nettoyage époxy
- 0,4 % d'oxyde de fer - catalyseur
Moteur à ergols liquides
Article détaillé : Moteur-fusée à ergols liquides.Ces moteurs utilisent des ergols stockés dans des réservoirs séparés, qui sont injectés dans une chambre de combustion puis éjectés par la tuyère, générant la poussée. Beaucoup plus performants que les modèles à ergols solides, ils sont néanmoins complexes à concevoir, à fabriquer et à utiliser. A l'heure actuelle, pratiquement tout les moteurs de fusées et de vaisseaux habités sont de ce type. Un autre avantage des moteurs à ergols liquides est leur facilité de contrôle de la combustion, en effet, on peut régler la poussée et les éteindre et rallumer plusieurs fois de suite. Cette dernière caractéristique les rend très utiles pour les moteurs vernier.
Exemples : Soyouz, booster d'Energia.
Les principaux couples d'ergols sont :
- acide nitrique-kérosène
- hydrogène liquide-oxygène liquide (LOX)
- LOX-kérosène
- peroxyde d'hydrogène
- oxygène-hydrazine
- peroxyde d'azote-kérosène
- peroxyde d'azote-hydrazine
- peroxyde d'azote-1,1-diméthylhydrazine
Le refroidissement du moteur peut se faire de trois manières : soit par circulation d'un ergol (généralement le carburant) autour du moteur (premiers modèles), soit par pulvérisation interne du comburant sur la paroi (moteurs de dimensions réduites), soit en utilisant ces deux possibilités (moteurs principaux). Souvent, ces moteurs utilisent des ergols cryogéniques, liquides, stockés à très basses températures. Le seul couple d'ergols de ce type utilisé en situation réelle est Oxygène liquide (LOX)/ Hydrogène liquide (LH2).
Chambre de combustion
La chambre de combustion est la partie où les ergols sont injectés et brulés. C'est également là que le refroidissement interne est réalisé. Ses dimensions dépendent du couple d'ergols et du type d'injecteurs.
Tuyère de Laval
La tuyère de Laval est la partie située entre la chambre de combustion et la tuyère. Elle sert à accélérer les gaz jusqu'à la vitesse du son.
Tuyère
La tuyère est la partie où les gaz accélèrent et sortent du moteur. Sa forme caractéristique est due au besoin d'adapter la pression du flux de sortie à la pression ambiante, pour de raisons de stabilité de combustion et de poussée. Cependant, en gagnant de l'altitude, le diamètre de sortie devrait s'élargir, ce qui est difficile à faire avec une configuration classique. Pour contrer ce problème, un nouveau type de tuyère est développée : la tuyère à compensation d'altitude. Ce genre de tuyère à la particularité de laisser un large espace aux gaz, leur permettant de 'coller' aux changements de pression.
Moteurs à ergols hypergoliques
Les ergols hypergoliques ont la particularité de s'embraser spontanément lorsqu'ils sont mis en contact, ce qui permet de simplifier une partie du moteur, car le dispositif d'allumage devient alors superflu.
Exemple : le moteur de remontée du module lunaire du programme Apollo, les moteurs de manœuvre de la navette spatiale.
Moteurs à lithergols
Ces moteurs utilisent un ergol solide et un autre liquide, généralement un carburant solide et un comburant liquide. On peut citer dans cette catégorie le moteur du vaisseau SpaceShipOne.
Moteurs à monergol
Les moteurs à monergol n'utilisent pour leur fonctionnement qu'un seul ergol, celui-ci à la particularité de s'auto-enflammer en présence d'un catalyseur ou d'une source de chaleur. Quelques moteurs fonctionnant principalement au Peroxyde d'hydrogène ont vus le jour aux débuts de l'ère spatiale, ils sont encore utilisés dans la construction amateur.
Moteurs à triergols
Ce type de moteur utilise non pas deux ergols mais trois afin d'optimiser le compromis entre la poussée et le volume des réservoirs, cette configuration n'est pas opérationnelle. On peut citer par exemple le RD-701 russe, fonctionnant au mélange LOX-LH2-kérosène, qui devait équiper l'avion spatial MAKS.
Moteurs-fusée nucléaires
Article détaillé : Propulsion nucléaire thermique.La propulsion nucléaire spatiale applique la fission nucléaire aux moteurs-fusée, ils pourraient produire une poussée considérable et de longue durée. Aucun moteur de ce type n'a été utilisé.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Calcul des performances d'un moteur en fonction du couple d'ergols
- Site très complet sur différents modèles
- Plus d'informations sur les tuyères 'aerospike' et classiques
- Plus d'informations sur le RD-701
- Moteur à tuyère à compensation d'altitude
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