- Cysticercose
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La cysticercose , ou neurocysticercose, est la plus fréquente des infections parasitaires du système nerveux central dans le monde entier. Il est provoqué par les larves d’un ver plat, Taenia solium normalement retrouvées dans le porc. Les larves, appelées cysticerci ( pluriel de cysticercus), se transforment en kystes dans l’organisme. Si ces vers sont retrouvés dans l’intestin, elles provoquent une maladie différente qui s'appelle le taeniasis, qui est traitée dans les articles Taenia solium et de Taenia saginata.
Sommaire
Cycle parasitaire
La cysticercose se produit quand des oeufs de Taenia solium pénètrent dans l'estomac avec de la nourriture ou de l'eau contaminées par des matières fécales humaines infectées. En outre, les personnes porteuses de ténias adultes dans l’intestin (teniasis) peuvent s’autoinfecter elles-mêmes par la cysticercose en vomissant, ce qui refoule des œufs dans l'estomac[réf. nécessaire]. Quand les œufs reviennent dans les intestins, les vers éclosent et migrent dans les muscles squelettiques, le cœur, l’œil et même le cerveau et moelle épinière. Une fois en place, ils forment de petits kystes encapsulés contenant le ver.
Symptômes
Dans les muscles, les kystes provoquent un œdème ou créent des nodules sous la peau. Si les kystes se forment dans l'œil, ils peuvent altérer la vision en flottant dans le globe oculaire et entraîner une cécité par œdème et décollement de la rétine. Les lésions cardiaques peuvent provoquer des troubles du rythme ou une défaillance cardiaque (rare). Les symptômes les plus dangereux sont le résultat de l'enkystement dans le système nerveux central.
Selon le département des maladies parasitaires des Centers for Disease Control and Prevention, dans la neurocysticercose (cysticercose du cerveau), les crises d’épilepsie, et les céphalées sont les symptômes les plus fréquents. Cependant, la confusion, le déficit d'attention aux gens et à leur entourage, les troubles de l'équilibre, la dilatation des ventricules du cerveau (appelée hydrocéphalie) peuvent également se produire. Souvent, il y a peu de symptômes jusqu'à ce que le parasite meure[1]. Quand le parasite meurt, le système immunitaire de l’hôte détecte les débris du ver et les attaque, entraînant de l’œdème et une cicatrisation. C'est ce qui provoque la plupart des symptômes observés. Les lésions de la moelle épinière peuvent conduire à la perte partielle de la commande motrice, à l’altération de l’état général, et également à la paralysie. Quand la mort se produit, elle est le plus souvent due à l’atteinte du cerveau avec pour résultat l’hydrocéphalie, l’œdème cérébral, la compression du cerveau, ou les crises epileptiques[2].
Diagnostic
La neurocysticercose est difficile à diagnostiquer à sa phase initiale et peut ne devenir évidente qu’au début des premiers symptômes neurologiques, ou quand un scanner, ou une IRM du cerveau, est pratiqué pour une raison quelconque.
La recherche d’Anticorps ou la biopsie de la zone atteinte peuvent être nécessaires pour affirmer le diagnostic.
Traitement
Des médicaments antiparasitaires tel que le Praziquantel et l’Albendazole peuvent être utilisés pour traiter la neurocysticercose. Les Stéroïdes et les médicaments anti-inflammatoires sont également souvent prescrit en complément pour réduire l’œdème cérébral qui résulte des attaques du système immunitaire contre les vers morts. La question de savoir si les patients tirent bénéfice du traitement est encore controversée, parce que les cysticerques vivants ne provoquent pas de crises d’épilepsie ; seuls les parasites morts ou mourants suscitent une réponse inflammatoire et des crises. En théorie, donc, le traitement d'un patient avec des drogues qui tuent les parasites vivants peut induire des crises chez quelqu'un qui était auparavant en bonne santé et ne présentait pas de crise ; de même, traiter quelqu'un qui présente des crises peut n’avoir aucun effet positif parce que les parasites sont déjà morts et qu’aucune amélioration ne peut être espérée. Une méta-analyse de 11 essais cliniques suggère qu'il y a probablement un léger avantage pour les patients qui ont des lésions actives, mais aucun avantage pour ceux qui ont seulement des lésions mortes ou inactives[3].
Si le kyste est localisé dans certains endroits, tels que l'œil ou le cerveau, les stéroïdes peuvent être prescrits quelques jours avant le traitement antiparasitaire, afin d'éviter les problèmes provoqués par l’œdème. Si l’œdème et la réaction immunitaire ne sont pas jugulés, le traitement lui-même peut avoir des conséquences mortelles, ainsi le médicament est-il donné à faible dose pendant plusieurs jours. Parfois la chirurgie peut être nécessaire pour enlever la zone infectée ou les kystes, mais ceci peut être impossible quand ils sont situés dans des régions dont l'accès chirurgical est difficile ou dangereux. En outre, il existe des médicaments pouvant traiter certains symptômes, tels que les crises ou les troubles du rythme cardiaque sans atteindre les vers.
Si les cysticerques sont calcifiés dans le cerveau, ou s'il y a seulement une lésion, le traitement n'est pas indiqué[1]
Prévention
Il est possible de prévenir l'infection par le T.solium en évitant la consommation de porc insuffisamment cuit et de nourriture ou d’eau contaminée par les déjections humaines. Une attention particulière devrait accordée aux règles d’hygiène là où elles sont défectueuses et aux lois qui rendent obligatoire l’inspection des viandes. La congélation du porc infesté pendant une période prolongée tuera également les cysticerques.
Si une personne est déjà atteinte du T.solium , elle peut éviter la cysticercose en traitant précocement l'infection dans l’intestin, en n'ingérant pas ses propres matières fécales, et en évitant les vomissements, toutes circonstances qui introduisent des œufs dans l'estomac pour qu'ils deviennent des cysticerques dans l’intestin.
Références
- fact sheet Centers for Disease Control and Prevention Division of Parasitic Diseases
- Sorvillo FJ, DeGiorgio C, Waterman SH, « Deaths from cysticercosis, United States », dans Emerg Infect Dis, vol. 13, no 2, 2007, p. 230–5 [texte intégral]
- Del Brutto OH, Roos KL, Coffey CS, Garcia HH, « Meta-analysis: Cysticidal drugs for neurocysticercosis: albendazole and praziquantel », dans Ann Intern Med, vol. 145, no 1, 2006, p. 43–51
The webpage of a network of scientists and professionals aiming to control Taenia solium in Mexico. http://www-lab.biomedicas.unam.mx/cistimex/ http://www.taeniasolium.unam.mx/
Catégories :- Parasite (nom scientifique)
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