- Monstre de Rostov
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Andreï Tchikatilo
Andreï Romanovitch Tchikatilo (Андре́й Рома́нович Чикати́ло) ou Andrei Romanovich Chikatilo dans la translittération anglaise (né le 16 octobre, 1936 à Iablotchnoïe, village de la région de Soumy en Ukraine soviétique, et exécuté d'une balle dans la nuque le 14 février 1994), est un tueur en série ukrainien surnommé "Le monstre de Rostov".
Instituteur, père de deux enfants, il a assassiné des femmes et de nombreux enfants. Il était impuissant et ne pouvait obtenir une satisfaction sexuelle qu’en torturant et en assassinant des enfants. Il les mutilait puis consommait la chair de ses victimes, notamment les seins et les organes sexuels, de plus il enlevait les parties génitales et les yeux de ses victimes. Il est possible qu'il ait également ressenti un plaisir sexuel en mangeant ses victimes. Tchikatilo affirmait être dégoûté par ce qu'il appelait les "mœurs relâchées" de ses victimes.
Arrêté en 1990, à l'age de 54 ans, il est classé parmi les plus grands criminels du siècle : tueur, violeur, anthropophage, il se crédite de 55 assassinats alors que la justice, faute de preuves, n'en retint que 52 : 21 garçons de 8 à 16 ans , 14 fillettes appartenant à la même classe d'âge et 17 femmes adultes.
Condamné à mort le 15 octobre 1992 pour le meurtre de 52 femmes, enfants et adolescents entre 1978 et 1990, principalement dans la région de Rostov-sur-le-Don, Russie actuelle, il fut exécuté d'une balle dans la nuque le 14 février 1994.
Un film de 1995 intitulé Citizen X de Chris Gerolmo tente sous la forme d'une fiction de retracer le parcours du tueur en série ainsi que l'enquête qui a conduit à son arrestation.
Un autre film, Evilenko est sorti en 2004.
Le déroulement de l'enquête
Le 22 décembre 1978, Elena Zakotnova, une écolière de neuf ans, fut violée, poignardée et étranglée par Tchikatilo. On retrouva son cadavre deux jours plus tard au bord de la rivière Grouchevka, dans les faubourgs de la ville de Chakhty, dans la région de Rostov-sur-le-Don. L'enquête fut bâclée et, même si Tchikatilo fut soupçonné et interrogé, l'instruction s'orienta vers un autre suspect, Alexandre Kravtchenko, 26 ans, un criminel en liberté conditionnelle, condamné pour meurtre alors qu'il était encore mineur. A l'issue d'une garde à vue musclée, il avoua l'assassinat de la fillette. Malgré sa retractation ultérieure et les incohérences du dossier, il fut condamné à mort et exécuté[1].
Tchikatilo ne commit son deuxième meurtre qu'au bout de trois ans, le 3 septembre 1981. La victime fut une jeune prostituée de 17 ans, Larissa Tkatchenko. Encore neuf mois plus tard, le 12 juin 1982, ce fut le tour d'une fillette de 12 ans, Lioubov Biriouk[2].
La suite: 49 autres meurtres retenus par la justice (sans doute plus), tous perpétrés avec la même sauvagerie. Malgré les similitudes entre les assassinats, notamment le mode opératoire, les responsables soviétiques du parquet et de la milice refusèrent longtemps de considérer qu'il pouvait s'agir de l'oeuvre d'un seul tueur : pour l'idéologie officielle, les tueurs en série ne pouvaient exister dans la société socialiste[3]. Ce ne fut qu'avec la glasnost et la perestroïka gorbatchévienne, vers la fin des années 1980 que l'enquête s'orienta vers l'hypothèse d'un tueur unique. Le groupe sanguin du tueur, déterminé grâce à des analyses de sperme séché retrouvé sur le corps des victimes, fut alors correctement exploité. En tout plus de 165 000 prises de sang et 500 000 contrôles furent organisés.
En novembre 1992, un an après l'effondrement de l'URSS, Tchikatilo fut contrôlé près d'une gare ferroviaire peu de temps avant la découverte d'un nouveau corps. Cette fois, les enquêteurs russes ne le laissèrent pas échapper. Le 20 novembre 1992, Tchikatilo fut arrêté devant son domicile familial. Les enquêteurs découvrirent dans sa mallette un couteau de cuisine. Tchikatilo passa rapidement aux aveux : "Je suis persuadé que je souffre d'une espèce de maladie", expliquait-il pour se justifier.
Le procès de Tchikatilo s'ouvrit le 14 avril 1993. Dans le box des accusés séparé par des barreaux du reste de la salle (comme c'est la règle dans les prétoires russes pour les procès criminels), il coupait les plaidoiries par des soufflements d'impatience ou des bribes de phrases incohérentes. Il fut condamné à mort et exécuté le 14 février 1994.
Notes et références
- ↑ Cf. Чикатило, Андрей Романович (la page Wikipedia en russe)
- ↑ Ibid
- ↑ Voir notamment Le Monstre de Rostov et Tchikatilo: Camarade serial killer (cités dans la bibliographie)
Bibliographie
- Pierre Lorrain, Le Monstre de Rostov, enquête criminelle dans l'URSS du déclin, Fleuve Noir, Paris, 1993.
- Richard Lourie, Le Démon de Rostov, Flammarion, Paris, 1993.
- Robert Cullen, L'Ogre de Rostov, Pocket, Paris, 1999.
- Iryna Piliptchuk, Tchikatilo : Camarade serial killer, éd. Anne Carrière, Paris, 2006.
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