- Monastère de Kykkos
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Le monastère de Kykkos (en grec : Ιερά Μονή Κύκκου), à 20 km à l'ouest de Pedoulas, est le plus riche et un des plus célèbres monastères de Chypre.
Dédié à la Sainte-Vierge, il est fondé à la fin du XIe siècle[1] par l'empereur byzantin Alexis Ier Comnène (1081 - 1118). Le monastère se situe à une hauteur de 1 318 mètres en face du massif Troodos. Il ne reste rien du monastère initial victime à plusieurs reprises d'incendies. Le premier président de Chypre, l'archevêque Makarios III, débute sa carrière ecclésiastique dans ce monastère comme moine en 1926[2]. Attaché à ce lieu, il demanda à y être enterré après sa mort survenue en 1977 ; sa tombe se situe à 3 km à l'ouest du monastère et reste un lieu de visite[3].
Histoire
Selon la légende, un vertueux ermite appelé Esaias vivait dans une grotte de la montagne de Kykkos. Un jour, le gouverneur byzantin de l'île Doux Manuel Voutoumites, qui passait l'été dans un village de Marathasa à cause de la chaleur de la saison, alla dans la forêt pour chasser. Perdu dans la forêt, il rencontra le moine Esaias et lui demanda de lui montrer le chemin pour en sortir. L'ermite qui n'était pas intéressé par les choses de ce bas-monde ne voulut pas répondre à ses questions.
Voutoumites, excédé par l'indifférence du moine, le mit en garde et le malmena. Peu de temps après, quand il revint à Nicosie, il tomba malade d'une maladie incurable du nom de léthargie. Dans ces terribles moments, il se rappela comment il avait traité inhumainement l'ermite Esaias et demanda à Dieu de le guérir pour qu'il puisse aller demander pardon personnellement à l'ermite. Et le temps passa. Mais Dieu apparut à l'ermite et lui révéla que cela était la volonté divine puis il lui conseilla de demander à Voutoumites d'apporter l'icône de la Vierge peinte par Saint Luc à Chypre.
L'icône était gardée dans le palais impérial de Constantinople. Quand Voutoumites entendit le souhait de l'ermite, il fut décontenancé car il considérait la chose comme impossible. Puis Esaias lui expliqua qu'il s'agissait de la volonté divine, et ils partirent ensemble à Constantinople pour réaliser leur destin.
Le temps passait et Voutoumites ne trouvait pas la bonne opportunité de se présenter devant l'empereur pour lui demander l'icône. Pour cette raison, il fournit à Esaias d'autres icônes et autres choses nécessaires et le renvoya à Chypre lui disant qu'il rencontrerait bientôt l'empereur. Mais, par la volonté divine, la fille de l'empereur tomba malade de la même maladie incurable qui touchait Voutoumites. Ce dernier saisit l'opportunité et alla voir l'empereur Alexis III Ange. Il lui raconta son expérience personnelle avec le moine Esaias et lui assura que sa fille serait guérie s'il envoyait la sainte icône de la Vierge à Chypre. En désespoir de cause, l'empereur qui n'avait d'alternative accepta. Sa fille alla mieux instantanément. Mais l'empereur ne voulait pas se séparer de l'icône et appela son meilleur peintre pour qu'il peigne une exacte réplique de l'icône destinée à être envoyée à Chypre.
Le soir venu, la Mère de Dieu (Theotokos) apparut elle-même en rêve à l'empereur et lui dit que son souhait était que son icône soit envoyée à Chypre et que la copie soit gardée par l'empereur. Le jour suivant, le bateau royal transportant l'icône partit pour Chypre où Esaias patientait. Pendant la procession depuis la côte vers le Massif Troodos, les arbres participant à la cérémonie de bienvenue auraient ployé troncs et branches. Avec la bénédiction de l'empereur Alexis Ier Comnène, une église et un monastère furent construits à l'endroit où fut déposer l'icône de la Vierge.
Selon une autre légende plus populaire, un oiseau à la voix humaine vola autour du site chantant :
«
Montagnes de Kykkou, Kykkou, Kykkos
Un monastère sur ce site doit être construit
Une fille d'or doit y entrer
Et jamais n'en ressortir»
La "fille d'or" étant sans doute l'icône de la Vierge.
Notes et références
- World & Nation, The Minnesota Daily, Associated Press (February 10, 1997). Consulté le 2008-04-24.
- Archbishop Makarios of Cyprus, Time Magazine (Monday, Mar. 19, 1956). Consulté le 2008-04-24.
- Makarios to Be Buried Near His Monastery, The New York Times, Reuters (August 8, 1977, Monday). Consulté le 2008-04-24.
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