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Absolutisme
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« L’absolutisme est un grand type de régime politique dans lequel le détenteur d'une puissance attachée à sa personne, concentre en ses mains tous les pouvoirs, gouverne sans aucun contrôle »[1][2]. Dès lors, ce terme sera utilisé dans tous les livres d'histoire pour caractériser la nature du pouvoir politique dans la France d’Ancien Régime, entre la Renaissance et la Révolution. En effet, c'est de « pouvoir absolu » (poder absoluto), expressions utilisées à propos de la France et de l’Espagne, que dérive le néologisme absolutisme.
Sommaire
La notion d'absolutisme
Pouvoir « absolu », puissance « absolue », roi « absolu » le roi détient tous les pouvoirs qu’ils soient législatif, judiciaire ou exécutif : voilà des locutions souvent déclinées, notamment par les contemporains de Louis XIII et de Louis XIV, pour qualifier la nature de l’autorité exercée depuis le Conseil d'en haut. En voici un exemple : après la mort de Richelieu, les officiers de Valence présentent un mémoire pour obtenir l’abolition de la transaction qu’ils ont été contraints de passer en 1642 en présence et, selon les termes de ce mémoire, par le commandement absolu de Mgr le cardinal de Richelieu, dont il est notoire que le respect et l’autorité ne « pouvoit point recevoir de contradiction dans le royaume ». Dans son édition de 1732, le Dictionnaire de Trévoux, au mot « absolu » indique : « Souverain, indépendant. Prince absolu. Il signifie sans réserve, sans restriction ». En latin absolutus, participe passé de absolvere, signifie « détacher », « délier », avant même de signifier, par dérive sémantique, « acquitter », « absoudre ». En tant qu’adjectif, absolutus signifie « achevé », « parfait », « complet », « qui forme par soi-même un tout ». La monarchie absolue est toujours centralisatrice. La société est un corps dont le monarque est la tête. Il ne doit y avoir dans le corps social qu'un seul centre de décision.
Ainsi, on voit qualifier d'absolu le pouvoir de celui qui est « dé-lié », détaché de tous liens, celui qui ne connaît pas de limite externe à son pouvoir, celui qui jouit de la summa potestas, que l’on pourrait traduire par « pleine souveraineté ». Par extension, on a qualifie d’« absolutistes » les régimes politiques autoritaires.
Jacques Ellul révèle quatre caractéristiques communes au concept d'absolutisme[3]:
- « le pouvoir se conçoit lui-même comme étant sans limites, que ces limites soient externes (corps, droit, traités, morale...) ou internes (freins institutionnels). Le souverain absolu est maître des personnes et des biens.
- Le pouvoir se fonde sur une valeur absolue comme Dieu, mais cela peut aussi être la raison d'État. la raison d'être du pouvoir absolu échappe au contrôle. de fait, ce dernier ne s'explique pas et ne peut être critiqué.
- L'État représente le bien. Le prince a la connaissance de la vérité. Là où l'État règne, règnent à la fois bonheur des sujets et vérité. Il ne peut donc y avoir aucune opposition ni aucune discussion.
- Le pouvoir est stable et invariable. »
On voit que si l'on s'en tenait à ces définitions, en France l'absolutisme ne désignerait pas l'Ancien Régime, mais le régime de dictature exercé pendant la Révolution.
La monarchie absolue en France
En France, une monarchie absolue fut recherchée par le pouvoir royal. Cette recherche impliquait la suppression ou la limitation des autres formes de pouvoir ; celui de l'Église romaine, celui du clergé et de la noblesse ainsi que celui du parlement. Louis XIV a réussi à mettre en place cette forme d'absolutisme, en développant une conception qualifiée par la suite de monarchie absolue de droit divin. Le terme est utilisé dans son sens restrictif à la monarchie française (depuis le XVIIe siècle jusqu'à la chute de l'Ancien Régime) et aux despotismes éclairés du XVIIIe siècle.
Genèse et bases théoriques
- Il faut remonter à la période suivant la fin du Moyen Âge et surtout à la Renaissance pour trouver les fondements de l'absolutisme en France. Le pouvoir royal a en effet renforcé sa légitimité et son administration à partir de la fin de la guerre de Cent Ans. Ainsi François Ier peut imposer son autorité sur les domaines religieux et financiers. Ainsi, le concordat de Bologne est imposé malgré l'opposition du Parlement. En ce qui concerne l'impôt, le roi de France arrive à se passer de l'avis des contribuables, même en pays d'États. Les villes ou l'Église sont obligés de payer, de consentir des prêts jamais remboursés. Il soumet aussi les parlements à son autorité supérieure. François Ier se considère bien comme un monarque « absolu » mais il n'est pas assez puissant pour remettre en cause les privilèges médiévaux. L'apparition d'une bureaucratie « d'offices » caractérise aussi la mise en place de l'absolutisme durant cette période. Les officiers servent « à retenir les peuples dans leur devoir » dira Richelieu[4].
- Au XVIe siècle, Jean Bodin est un des premiers théoriciens de l'absolutisme. Dans les Six livres de la République (1576), il construit une théorie de la « république », dans le sens romain de la « chose publique », c'est-à-dire de l'État. Pour lui, la république est la communauté humaine où apparaît la souveraineté. La souveraineté implique nécessairement le pouvoir de faire la loi, tous les autres pouvoirs découlant de celui-ci. La monarchie de droit divin est la meilleure incarnation de la souveraineté. Jean Bodin distingue l'absolutisme de la tyrannie. Il critique ceux qui veulent faire de l'État la propriété du monarque. Il voit deux limites à la monarchie absolue : à l'intérieur, le respect des lois fondamentales ; à l'extérieur, le respect des traités conclus et le droit commun à l'ensemble des hommes[5].
- À partir du XVIIe siècle, on assiste à l'épanouissement de l'absolutisme. Dans la première moitié du XVIIe siècle, les périodes de régence constituent des moments difficiles pour le pouvoir royal. Il faut l'action énergique d'un Richelieu pour mater les pouvoirs féodaux. En 1614, à la demande des États Généraux, le principe du pouvoir de droit divin entre parmi les lois fondamentales du royaume de France. Le roi détient une puissance parfaite et entière qu'il ne partage avec personne. L'absolutisme est, au sens strict, pour cette période, la négation de la féodalité.
- L'un des théoriciens de l'absolutisme est alors Pierre de Bérulle. Dans la dédicace de son Discours de l'État et des grandeurs de Jésus, adressée à Louis XIII en 1623, il écrit :
- « un monarque est un Dieu selon le langage de l'écriture : un Dieu non par essence mais par puissance ; un Dieu non par nature mais par grâce ; un Dieu non pour toujours mais pour un temps. Un Dieu non pour le Ciel mais pour la Terre. Un Dieu non subsistant, mais dépendant de celui qui est le subsistant par soi-même ; qui étant le Dieu des Dieux, fait les rois Dieux en ressemblance, en puissance et en qualité, Dieux visibles, images du Dieu invisible. » Les doctrines de l'absolutisme servent, au XVIIe siècle surtout, à expliquer et justifier la pratique de l'État autoritaire.
- Richelieu est un des grands penseurs de l'absolutisme. Sa pensée est essentiellement fondée sur l'idée que la puissance est la seule chose nécessaire à l'État. Et comme la personne du roi se confond avec l'État, celui-ci, d'une part, ne doit supporter aucune opposition et, d'autre part, ne doit partager son pouvoir avec personne. Le seul motif à l'action du roi est la raison d'État ; l'intérêt de l'État prime sur tous les autres. « La puissance étant une des choses la plus nécessaire à la grandeur des Rois et au bonheur de leur gouvernement, ceux qui ont la principale conduite d'un État sont obligés particulièrement de ne rien omettre qui puisse contribuer à rendre leur Maître si autorisé, qu'il soit, par ce moyen, considéré de tout le monde... »[6]. Le seul devoir du roi est de suivre ce qui est raison pour l'État. Richelieu comprend bien que de tels principes ouvrent la voie à des abus. Mais c'est un moindre mal car les abus d'un pouvoir fort ne font souffrir que des particuliers, alors que c'est l'ensemble d'une société que met en danger un pouvoir faible. Cependant, l'idée de raison d'État n'a pas été inventée par Richelieu, mais semble avoir été mise au jour par un juriste italien, Botero, dans son œuvre Della ragione di Stato publiée en 1589 et traduite en français dès 1599.
- Pendant la minorité de Louis XIV, c'est le cardinal de Mazarin qui affronte le soulèvement de la Fronde : les Condé attisent la révolte et le peuple parisien s'agite. Le jeune Louis XIV doit subir l'humiliation de la fuite dans la nuit (« la nuit des rois »). Il gardera toute sa vie un profond ressentiment contre la noblesse frondeuse. Il fut aussi éduqué par Mazarin dans l'idéologie absolutiste selon laquelle le pouvoir ne se partage pas. Omer Talon, qui fut avocat général au parlement de Paris pendant la Fronde (1648-1652) se considère comme le grand-prêtre d'une religion royale dont il se voulut le plus fidèle serviteur. Lors du lit de justice du 18 mai 1643, qui inaugure le règne de Louis XIV, Omer Talon déclare, agenouillé devant le jeune roi :
- « Sire, le siège de votre majesté nous représente le trône du Dieu vivant. Les ordres du royaume vous rendent honneur et respect comme à une divinité visible. »
- La conception de Louis XIV est inspirée de celle de Richelieu mais s'en distingue cependant car, pour Richelieu, le roi doit être entouré par une équipe de gouvernement homogène, dirigée par un principal ministre que le roi doit soutenir contre tous. Louis XIV, lui, pense que le roi incarne seul le pouvoir et doit donc seul l'exercer. « C'est à la tête seulement qu'il appartient de délibérer et de résoudre, et toutes les fonctions des autres membres ne consistent que dans l'exécution des commandements qui leur sont donnés »[7] Il est le seul à connaître la raison d'État, à laquelle il obéit. En effet, la raison d'État est un « mystère divin » ; seul le roi peut la connaître parce qu'il y a un « mystère de la monarchie »[8]. C'est la forme la plus pure de l'absolutisme. Cependant, il faut préciser que Louis XIV n'aurait jamais dit « L'État c'est moi » et que cette formule lui aurait été attribuée pour condamner sa volonté de gouverner seul.
- Bossuet fonde sa théorie de la monarchie absolue à la fois sur la théologie et sur le pragmatisme. Dans sa Politique tirée des propres paroles de l'Écriture sainte (III, 3e proposition), il explique qu'« il y a quelque chose de religieux dans le respect qu'on rend au prince. Le service de Dieu et le respect pour les rois sont choses unies [...]. Aussi Dieu a-t-il mis dans les princes quelque chose de divin. » Ceci signifie que quelle que soit la forme du gouvernement, elle est bonne ; et le prince est ministre de Dieu pour le bien. Toute révolte contre le souverain est donc une révolte contre Dieu lui-même même si le prince n'est pas chrétien car toute autorité vient de Dieu. De plus, selon lui, l'essence du pouvoir est d'être autoritaire.
Limites et critiques de l'absolutisme français
Les monarchies absolues sont souvent très limitées au niveau de l'exécution.
- Le roi de France doit respecter des règles qui limitent son pouvoir : il doit appliquer les Lois fondamentales du royaume de France qui sont une constitution non écrite.
Pour la succession, le roi ne peut pas choisir son héritier car les principes de l'hérédité, de la primogéniture masculine et de colatéralité masculine des Lois Fondamentales s'imposent à tous. Il ne peut pas non plus abdiquer. La royauté devient effective avec l'intronisation du candidat par les douze pairs de France (6 laïques et 6 ecclésiastiques) lors de la cérémonie du sacre au cours de laquelle il prononce le serment de protéger les oeuvres de l'église et de maintenir et défendre les coutumes et les droits de ses peuples. Ainsi, il se doit d'être catholique selon le principe de catholicité du roi, créée véritablement en 1593. Le domaine royal est inaliénable. Le roi ne peut ni l'aliéner, ni l'accroître en prenant ou reprenant ce qui relève du domaine privé, excepté avec une motif et une procédure légale, c'est le principe de l'indisponibilité du royaume. Représentant de l'État, le roi dispose du pouvoir de traiter avec les puissances étrangères, de déclarer la guerre, de lever des hommes d'armes, d'émettre de la monnaie, d'accueillir et de naturaliser des étrangers. En matière législative, il n'a pas le pouvoir de changer les lois civiles dont la source est coutumière, canonique et jurisprudentielle. Le roi ne peut rien contre la coutume. Elle ne peut être modifiée autoritairement. Ainsi, il peut peu à peu réduire l'indépendance des villes, des seigneuries, le rôle politique de l'Église pas les statuts coutumiers ; il peut révoquer les privilèges concédés par un de ses prédécesseurs, mais non les privilèges coutumiers. Le roi peut essayer de les user, de les rogner par des mesures indirectes, il ne peut rien directement. Le parlement ne manque pas de le rappeler: " En même temps, Sire, que nous reconnaissons que vous êtes le seul maître, seul législateur (...) nous croyons de notre devoir de vous présenter qu'il y a des lois aussi anciennes que la Monarchie qui sont fixes et invariables, dont le dépôt vous a été transmis par la couronne ; vous promettez à votre sacre de les exécuter... C'est à la stabilité de ces lois que nous sommes redevables de vous avoir pour maître"[9].
Les édits, les ordonnances et les lettres patentes ne portent que sur le droit public: ce sont presque toujours des règlements d'administration publique. En matière administrative, il nomme les ministres, les gouverneurs militaires, les intendants, etc.. En matière judiciaire, la justice est exercée en son nom par une multitude de juridictions dont le degré supérieur est constitué par les parlements régionaux ou les cours souveraines, qui sont ses plus féroces contrepouvoirs (ils ont mené à la Révolution). Le roi peut exceptionnellement retenir sa justice, soit en appelant une cause pour la juger souverainement devant son conseil, soit en donnant un ordre comme celui d'arrêter, de gracier, d'emprisonner ou d'assigner à résidence un particulier avec une lettre de cachet. En matière fiscale, les impôts et les taxes ne sont pas un tribut payé par des peuples vaincus; ils sont consentis et ne peuvent pas être augmentés sans la réunion des États Généraux.
- Louis XIV gouvernait sans premier ministre et décidait seul, tout en prenant les conseils de son chancelier, de ses ministres et de ses secrétaires d'état.
Malgré tous les efforts entrepris par le roi Soleil, la monarchie française du XVIIe siècle ne fut jamais absolue. Le royaume de France est l'un des plus peuplés d'Europe et l'administration n'est pas suffisante pour imposer un pouvoir sans limite. Les décisions royales se heurtent à la société de corps : sous l'Ancien Régime, les provinces, les villes, les corporations et ordres disposent de privilèges que le souverain doit respecter. Le clergé a par exemple ses propres tribunaux et ses propres procédures judiciaires. Depuis le Moyen Âge, les libertés (entendons les franchises et les exemptions collectives) autorisent un grand nombre de Français à disposer de droits particuliers. Les sujets ne parlent pas tous la même langue, n'ont pas les mêmes mesures... L'absence de moyens d'action efficaces est aussi un frein à l'absolutisme royal: absence de moyens de communication rapides, petit nombre des représentants du roi, faiblesse de la police, faiblesse des ressources... Les états généraux et provinciaux sont réunis en temps de crise et sont une tribune pour les représentants des trois ordres. Ces institutions vont à l'encontre des visées absolutistes de Louis XIV. C'est pourquoi les états généraux n'ont jamais été réunis sous son règne.
- Au XVIIIe siècle, l'absolutisme est surtout critiqué par les philosophes des Lumières tels que Denis Diderot ou encore Jean-Jacques Rousseau. Cependant, certains philosophes acceptent une forme d'absolutisme, le despotisme éclairé. Dans ce cadre, l'Etat absolu est soumis à la raison (des Lumières) qui doit tout gouverner. Le despote éclairé utilise son autorité absolue pour faire aboutir les réformes nécessaires au progrès et conformes au bonheur terrestre des individus. Les gouvernés sont perçus comme incapables de saisir le sens du progrès. Il faut donc procéder de façon autoritaire. Les princes, éclairés par les philosophes, doivent faire exécuter leurs plans par une administration efficace. L'absolutisme éclairé conduit à une rationalisation des moyens du pouvoir, à une réduction du pouvoir de l'aristocratie.
Montesquieu s'en prend de deux manières à l'absolutisme. Dans les lettres persanes, il raille l'autorité absolue du roi: "D'ailleurs ce roi est un grand magicien : il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets ; il les fait penser comme il veut."[10] Dans l'esprit des lois, il déclare que le pouvoir exécutif, législatif et judiciaire ne peuvent être concentrés dans les mains de la même classe sociale. Dans l'Encyclopédie, l'article portant sur l'autorité politique critique l'absolutisme. La remise en cause du système politique prend une tournure radicale en 1789 lorsque les députés se déclarent Assemblée nationale et qu'ils rédigent par la suite une constitution, la première de l'histoire du pays. On passe alors à un régime de monarchie constitutionnelle. Le mot "absolutisme" a été forgé sous la Révolution française, de même que l'expression "Ancien Régime". Il fut alors chargé d'un sens négatif et systématiquement opposé à l'œuvre de la République. Les journées d'octobre 1789 ramènent le roi à Paris ; la cour est déstructurée et Versailles cesse d'être le lieu de l'absolutisme. Quelques années plus tard, les objets du sacre et les symboles royaux sont détruits par les révolutionnaires. La monarchie absolue de droit divin a vécu.
L'absolutisme dans le reste de l'Europe
Les monarques les plus représentatifs du pouvoir absolu sont Charles III d'Espagne [11] et Frédéric II de Prusse, ce dernier étant l'exemple le plus fréquemment évoqué de despote éclairé. La Maison de Savoie a également pratiqué cette forme de pouvoir et les résidences des Savoie autour de Turin en sont l'illustration architecturale. L'absolutisme relève davantage de la pratique du pouvoir que d'une doctrine politique.
On a parfois présenté le philosophe Thomas Hobbes comme le théoricien du pouvoir absolu. En réalité, il s'est essentiellement attaché à étudier les rapports de l'homme avec le pouvoir, dégageant de là l'idée de droits imprescriptibles qui seront à l'origine de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
La justification de l'absolutisme en Angleterre
En Angleterre, les Stuarts ont essayé de rogner les droits politiques du Parlement. Jacques Ier tente à plusieurs reprises de gouverner sans convoquer le Parlement qui a en principe un droit de regard sur la levée de nouveaux impôts. Dans ses discours et ses écrits, il rappelle que son pouvoir est de droit divin. Son absolutisme s'exprime également dans le domaine de la religion. Il souhaite imposer l'anglicanisme à tous ses sujets, persécutant les puritains et les catholiques. Son fils Charles Ier continue le projet absolutiste. La guerre civile qui marque la fin de son règne aboutit à la première révolution anglaise : Charles Ier perd le combat et se trouve décapité. Après la parenthèse républicaine d'Olivier Cromwell, la monarchie est restaurée. C'est pendant la période mouvementée de la fin de la dynastie Stuart que le philosophe Thomas Hobbes se fait le théoricien de l'absolutisme. Il cherche à fonder l'absolutisme sur autre chose que Dieu ou la tradition. Dans son principal ouvrage, le Léviathan, il identifie le pouvoir souverain au pouvoir absolu. Il pense que sans l'instauration d'un pouvoir absolu, la société n'est pas viable. Pour lui, le monarque le plus absolu, n'a pas plus de pouvoir que l'assemblée souveraine élue de manière démocratique. La seule différence est que le roi exerce son pouvoir autrement et dans de meilleures conditions qu'une assemblée. Il est donc plus efficace. Le pouvoir du souverain ne vient pas d'un pacte que celui-ci aurait conclu avec le peuple car ce pacte limiterait immanquablement le pouvoir royal. Il vient pour Hobbes d'un pacte que les particuliers ont conclu entre eux. Chaque homme autorise le roi à gouverner à condition que les autres en fassent autant. Les particuliers s'étant désistés du droit de gouverner, il y a un transfert de compétence vers le souverain sans obligation réciproque. de ce fait, le pouvoir du souverain est absolu et n'a d'autres limites que la puissance même de l'État.[12]. Hobbes pense aussi que la finalité du pouvoir justifie l'absolutisme. La fin de toute société civile et la protection et la conservation de tous ces membres. Les citoyens sont donc censés avoir accordé au souverain autant de pouvoir que nécessaire pour assurer cette conservation. Hobbes pense qu'un pouvoir limité serait incapable d'assurer la paix civile. Il va même jusqu'à affirmer que le droit d'agir selon leur conscience doit être enlever aux individus car l'exercice de ce droit risque d'être une source de dissension incessante[13]. Cependant Hobbes pose une limite à l'absolutisme. Puisque la justification de celui-ci est la préservation de la vie, les citoyens n'ont pas à obéir à un souverain qui leur commande de se tuer. En effet, les hommes ne se sont pas dessaisis du droit à défendre leur vie lorsque celle-ci est en péril.
En philosophie
Selon Bruno Latour, le contraire du relativisme n’est pas l’universalisme, mais l’absolutisme.
La monarchie absolue de nos jours
Régimes politiques dans le monde ██ Républiques à régime présidentiel
██ Républiques à régime présidentiel liées à un régime parlementaire
██ Républiques à régime semi-présidentiel
██ Républiques à régime parlementaire
██ Républiques dont la constitution n'accorde le droit à gouverner qu'à un parti unique
██ Monarchies constitutionnelles à régime parlementaire dans lesquelles le monarque n'exerce pas le pouvoir
██ Monarchies constitutionnelles dans lesquelles le monarque exerce le pouvoir, souvent avec un parlement disposant de faibles pouvoirs
Mai 2009Liste des états ayant actuellement pour régime une monarchie absolue:
Annexes
Bibliographie
sources historiques
- Jacques-Bénigne Bossuet, Politique tirée des propres paroles de l'Écriture Sainte, 1709.
- Jacques Ier Stuart, Basilikon doron (Du don royal), 1599
Études
- Guillaume Bernard, Introduction à l'histoire du droit et des institutions, Studyrama, 2004 disponible sur [1]
- François Bluche, Louis XIV
- Richard Bonney, L'absolutisme, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1989
- Fanny Cosandey et Robert Descimon, L'absolutisme en France, histoire et historiographie, Seuil, coll. « Points Seuil », 2002
- Joël Cornette
- L'Affirmation de l'État absolu, 1498-1652, Hachette, 2006 ; Absolutisme et Lumières, 1652-1787, Hachette, 2005
- La Monarchie absolue, de la Renaissance aux Lumières, La Documentation photographique, 2007
- Robert Derathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps,Vrin, 1995; disponible sur [2]
- Domenico Felice (éd.), Dispotismo. Genesi e sviluppi di un concetto filosofico-politico, 2 tt., Liguori, 2001-2002
- Domenico Felice, Oppressione e libertà. Filosofia e anatomia del dispotismo nel pensiero di Montesquieu, ETS 2000
- Bertrand de Jouvenel, Du pouvoir
Articles connexes
- Architecture baroque sur le lien entre l'absolutisme et l'architecture des XVIIe et XVIIIe siècles
- Autoritarisme
- Empereur
- Monarchie constitutionnelle
- Monarque
- Constitution
- Monarchie > Monarchie absolue de droit divin
- Politique
- Société d'Ancien Régime
Lien externe
Notes et références
- ↑ Henri Morel, article « Absolutisme » dans Dictionnaire de philosophie politique, 1996, p. ?[précision nécessaire]... Comme catégorie, le mot absolutisme » a été inventé longtemps après le système de pouvoir qu'il est censé définir; C'est en effet, en 1797, que Châteaubriand l'utilise, pour la première fois, et il ne sera mentionné pour la première fois dans le Dictionnaire de l'académie française qu'en 1878
- ↑ Guillaume Bernard, Introduction à l'histoire du droit et des institutions, p 269?[précision nécessaire] Studyrama, 2004
- ↑ Dans l'article Absolutisme de l'encyclopaedia universalis, DVD, 2007
- ↑ Y a-t-il un État de la Renaissance ?
- ↑ La théorie de l'absolutisme au XVIe siècle
- ↑ Cardinal de Richelieu, Testament politique, (peu avant 1642)
- ↑ Louis XIV, Mémoires
- ↑ La théorie de l'absolutisme au XVIIe siècle
- ↑ Remontrances du Parlement de Paris (1718)
- ↑ Montesquieu, Les lettres persanes, Lettre XXIV
- ↑ lire aussi Restauration de l'absolutisme en Espagne (période historique, XIXe).
- ↑ Robert Derathé, Jean-Jacques Rousseau et la science politique de son temps, p 308 et 309, Paris,Vrin, 1995
- ↑ Hobbes, De corpore politico, par II, cap. V
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