- Antoine Vollon
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Antoine Vollon, né à Lyon le 20 avril 1833 et mort à Paris le 27 août 1900, est un peintre français réaliste.
Classé dans la catégorie des pré-impressionnistes, artiste contemporain de Courbet, Vollon est cité par Émile Zola lui-même. Avant tout maître des natures mortes, Antoine Vollon a aussi peint des ports, des paysages marins et des pêcheurs.
Biographie
Antoine Vollon débute sa carrière à Lyon, où il apprend la gravure sur métaux et fréquente les Beaux-Arts. Il est l'élève par ailleurs d'Augustin Théodule Ribot. L’artiste maîtrise ensuite rapidement la peinture à l'huile et s’intéresse à l’eau-forte, mais développe vite une attention particulière pour les natures mortes : des poissons de mer, des courges et des coupes de fruits sont autant de thèmes qu’il décline avec envie, mais pas seulement. Tout ce qui relève plus ou moins d’un défi autant technique qu’artistique capte son attention et son regard avisé, de la représentation d’armures (pour les reflets du métal et le rendu des volumes) jusqu’au cochon pendu et vidé (pour les variations de teintes des chairs mises à nu).
En 1859, le jeune peintre se rend à Paris et y rencontre évidemment de nombreux artistes, notamment le sculpteur Carpeaux, Lucien Guitry qui deviendront des amis proches. Il devient également l'un des amis d’Alexandre Dumas fils, qui l’accueille chez lui sur la côte normande.Antoine Vollon séjourne ensuite à Trouville puis, décidément très inspiré par les stations balnéaires, il finit par s’installer en 1863, année de son mariage, dans un corps de ferme à Mers-les-Bains, petit village de pêcheurs situé sur le littoral picard. L’artiste demeurera à Mers-les-Bains jusqu’en 1882, laissant ensuite la maison à son fils Alexis Vollon (1865-1940), également peintre et Grand Prix de Rome. Il expose au Salon de 1878 le portrait d'un Espagnol avec un chien à ses pieds qui est reproduit par la presse de l'époque.
Antoine Vollon résida également à Bessancourt, en région parisienne et passe à la postérité en donnant son nom à une rue du 12e arrondissement de Paris, la rue Antoine Vollon, ainsi qu’à une place à Lyon, sa ville natale.
Il eut pour élèves Hortense Dury, qui deviendra peintre de fleurs sous le nom de Dury-Vasselon, et Victor Vincelet. Parmi les peintres provençaux qui se réclamèrent de lui, il faut citer au premier chef Jean-Baptiste Olive ( 1848-1936) qui, présenté à Vollon par son ami le peintre Robert Mols, résida à Mers les Bains deux mois durant en 1878; la facture de ses natures mortes se ressent de l'influence Vollonienne. Trois séjours d'hiver à Marseille (1879, 80 et 82) attirent dans son atelier du Vieux-Port nombres d'étudiants des Beaux-Arts déçus par l'enseignement officiel et qui, dès lors, le proclameront leur "patron"voire leur "père". C'est le cas d'Etienne Martin qui lui consacrera en 1823 un vibrant hommage (son père, Paul Martin, avait organisé en 1882 une exposition au succès retentissant de 18 œuvres de Vollon), de Raymond Allègre, Théophile Mayan et de Joseph Garibaldi qui courut en Août 1900 au chevet de son maître pour l'assister tout un mois jusqu'à ses derniers instants.
Sources: Etienne Martin, "Antoine Vollon Peintre", Académie des Lettres,Sciences et Beaux-Arts de Marseille, 1923 Franck Baille et Magali Raynaud, "Jean-Baptiste Olive, Prisme de Lumière", Fondation Regards de Provence, 2008 p.18-25.
Œuvre
Considéré comme un artiste productif, fougueux et particulièrement doué, Antoine Vollon a une préférence marquée pour les effets de lumière, et ses grands ciels tourmentés fascinent ses contemporains.
Ses œuvres sont aujourd’hui présentées dans des musées du monde entier (Amsterdam, Londres, Washington, New York, Boston…) et figurent aussi dans de grandes collections privées. Certaines se trouvent aussi en France, à Paris (musée d'Orsay), comme son autoportrait qui a transité par le Musée du Luxembourg et celui du Louvre; à Lyon; mais aussi à Amiens; Rouen ou encore Dieppe. Le musée de cette ville côtière de Normandie abrite deux toiles de Vollon, Femmes du Pollet à Dieppe et Poissons de mer.
Même s’il semble qu’aujourd’hui le nom d’Antoine Vollon ne soit évocateur que chez les connaisseurs, celui-ci a connu le succès de son vivant, il appartenait à la catégorie dite des « Princes de l’art français » et il lui fut souvent rendu hommage. Alexandre Dumas fils était un grand collectionneur de son œuvre, ainsi que de riches Américains, comme Henry Frick ou William Merritt Chase. Il était aussi officier de la Légion d'honneur et fut élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1897.
Redécouverte du peintre et de son œuvre
En 2001, un touriste indique à un bénévole du musée des enfants du Vieux Tréport au Tréport, en Normandie, qu’Antoine Vollon avait bien été propriétaire d’une maison à Mers-les-Bains, sur la côte picarde, c’est-à-dire à trois kilomètres du port normand. Des recherches sont alors entreprises dans les archives du cadastre de cette dernière commune par un conseiller municipal, qui y retrouve la trace du passage d’Antoine Vollon et prend la mesure de l’ampleur du personnage. La commune picarde découvre ainsi ce lien avec l’artiste et pour y faire référence, donne son nom en 2004 à un nouveau lotissement.
Ce qui intéressait l’artiste dans cette résidence balnéaire était justement la proximité avec la mer, qui bien sûr servait son intérêt pour les paysages marins, mais surtout le fournissait pour les natures mortes de poissons. Vollon a aussi peint des paysages du port du Tréport vus de Mers-les-Bains, s’est intéressé aux bateaux de pêche et fait quelques portraits de pêcheurs.
La galerie Wildenstein à New York a organisé une exposition rétrospective en 2004 qui a remporté un grand succès. Le catalogue de l'exposition exprime la conviction que Vollon, qui était surnommé « Le Chardin du XIXe siècle » à son époque, n'a pas encore retrouvé la place qu'il mérite.
Œuvres
- Armures, Paris, musée d’Orsay
- Avant-port de Dieppe, Dieppe, Château-Musée
- Basse-cour, Marseille, musée Grobet-Labadié
- Chien noir et blanc, Marseille, musée Grobet-Labadié
- Curiosités, Paris, musée d’Orsay
- Fruits et objets d’art sur une table. L’aiguière de François Ier, Paris, musée du Louvre département des Peintures
- Nature morte à l'aiguière, 32 X 40,5, collection privée
- La Seine à Bercy, Bourg-en-Bresse, musée de Brou
- Le Singe du peintre, Rouen, musée des beaux-arts
- Les Femmes du Pollet, Dieppe, Château-Musée
- Les Œufs, Lyon, musée des beaux-arts
- Maison au bord de l’eau, Caen, musée des beaux-arts
- Nature morte, Valenciennes, musée des beaux-arts
- Nature morte aux poissons, Grenoble, Musée de Grenoble
- Nature-morte au panier de fleurs, Paris, musée du Louvre département des Peintures
- Objets anciens, Lyon, musée des beaux-arts
- Paysage, Beauvais, musée départemental de l’Oise
- Paysage, Marseille, musée Grobet-Labadié
- Petit Singe, Marseille, musée Grobet-Labadié
- Poissons de mer, Paris, musée d’Orsay
- Portrait de l’artiste, Paris, musée d’Orsay
- Portrait d’homme, Paris, musée national Jean-Jacques Henner
- Scène de carnaval, Lyon, musée des beaux-arts
- Temps d’orage, Marseille, musée Grobet-Labadié
- Une vallée, Lyon, musée des beaux-arts
- Vapeur au large de Dieppe, Dieppe, Château-Musée
- Vase de fleurs, Lille, musée des beaux-arts
- Vue d’Anvers, ou le port d’Anvers, Paris, musée d’Orsay
Illustrations
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Nature morte au violon et au macaque (1864)
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Femme du Pollet à Dieppe (1876), Gemeentemuseum de La Haye
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Après l'orage (vers 1877), Brooklyn Museum
Liens externes
- Antoine Vollon dans la base joconde
Catégories :- Peintre français
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