- Antoine Escalin des Aimars
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Antoine Escalin des Aimars, dit Polin, né et mort à La Garde-Adhémar (1498?-1578), est un militaire et noble français du XVIe siècle.
Il fut baron de La Garde-Adhémar, seigneur de Pierrelatte, Général des Galères du Roi de France, et commanditaire de la première Réale (vaisseau amiral de la flotte française).
Sommaire
Les origines d'Antoine Escalin
Longtemps, il a été question pour Antoine Escalin d'une naissance pauvre, sur un lit de paille, dans "une maison de vulgaire apparence"[1]. Mais il s'agit là d'une légende bâtie dès le XVIe siècle par le mémorialiste Brantôme [2].
Antoine Escalin est né dans une famille de petite notabilité de la Garde-Adhémar. Il fut l'oncle, par sa sœur, d'Etienne Deodel, évêque de Grasse, issu d'une grande et riche famille drômoise[3].
Devenu homme de guerre, après des premiers actes de bravoure, il est fait capitaine de Château-Dauphin (Pontgibaud, Auvergne) par ordonnance royale du 7 août 1536. En 1539, il est placé parmi les « cent gentilshommes ordinaires [de l’hostel de roi] »[4].
Il se fit remarquer par le lieutenant général du roi François Ier en Piémont, Guillaume du Bellay, seigneur de Langey et oncle du poète Joachim du Bellay. Le seigneur de Langey fit connaitre Antoine Escalin auprès du souverain français. Il fit forte impression en cour : M. de Rochas lui reconnaissait « une belle figure, une taille avantageuse, une tenue élégante, des manières simples et polies [qui] en firent aussitôt l’homme à la mode »[5].
François Ier décida alors de l'envoyer en ambassade auprès de Soliman II le Magnifique, à Constantinople, afin de nouer avec lui une alliance militaire contre Charles Quint, dès décembre 1541. Suite à la défaite de Charles-quint au Siège d'Alger (1541)
L'ambassade à Constantinople et l'expédition aux côtés de Barberousse
Antoine Escalin se rend auprès de la Sublime Porte, porteur du projet de François Ier d'assaillir l'empereur Charles Quint de tous côtés, en « Ongrye », « Flandres », et « Espaigne »[6]. Il convainc ainsi Soliman II d'envoyer auprès de François Ier Kheir-el-Din, dit Barberousse, en 1543.
Devenu le 21 mai 1542 « lieutenant général en […] l’armée de mer du Levant » du roi de France par lettre de chancellerie royale, il se retrouve de fait placé à la tête d'une entreprise qui choque toute la Chrétienté. Parti au printemps 1543 de Constantinople vers les côtes françaises, accompagné d'au moins 110 galères turques[7] et de 27 000 hommes (Ottomans et de la Régence d'Alger), il arrive au large de Cannes en juillet 1543. Afin de détourner la colère de Barberousse, furieux d'observer que rien n'avait été préparé sur place pour le confort de ses hommes, il obtient de François Ier la possibilité de mener à bien le siège de Nice, qui doit servir d'exutoire à la colère barbaresque.
Suite à l'échec du siège de Nice, levé le 8 septembre 1543, il réquisitionne la ville de Toulon et en chasse les habitants : les hommes de Barberousse s'y installent jusqu'au printemps 1544.
Le chef barbaresque, plus furieux encore du fait que lui et ses hommes s'étaient vu refuser le droit de faire butin à Nice, exige d'Antoine Escalin qu'il le laisse rentrer auprès de son maitre, Soliman II, et qu'il l'accompagne. Antoine Escalin venait alors d'être nommé, en avril 1544, Général des Galères par le roi de France.
Cette dernière expédition à Constantinople nous est connue par un journal[8] que tint l'aumônier de la Réale, navire amiral d'Antoine Escalin, nommé Jérôme Maurand, originaire d'Antibes.
Les turcs pillèrent les côtes italiennes, avant que, par prudence, Antoine Escalin ne se détache de la flotte avec ses quelques bâtiments chrétiens afin de s'entretenir directement avec Soliman II avant l'arrivée de Barberousse à Constantinople. Il craignait que le rapport que ce dernier pourrait faire de son séjour en France n'entraine sur lui le courroux du sultan.
Les navires français quittèrent la capitale ottomane en septembre 1544.
Notes et références
- A. Lacroix, « La Garde ou le Polin », Histoire de l’arrondissement de Montélimar, Tome 4, Valence, éd. Chantemerle, 1874, p. 54
- Brantôme, OEuvres complètes, Paris, Ed. Mme Ve Jules Renouard, 1868, 139-150 pp.
- A. Lacroix, op. Cit., p. 70
- Lettre de François Ier datée du 20 juin 1539, Bibl. de Grenoble
- Le comte d’Allard, « Escalin, pâtre, ambassadeur et général des galères de France : recueil de documents concernant sa vie », Bulletin de la société d’archéologie et de statistiques de la Drôme, Valence, 1896, p. 22
- Antoine Escalin, Inventaire des pièces,Collection Moreau, vol. 778, Fol. 151-152, B.N.F.
- Inventaire des pièces, ibid., fol. 159 v°.
- H. Maurando, Itinerario di Hieronimo Maurando, 1546-1576, in Recueil Peiresc, Tome VIII, bibliothèque de Carpentras
Voir aussi
Bibliographie
- Yann BOUVIER, « Antoine Escalin des Aimars (1498?-1578) - De la Garde-Adhémar au siège de Nice, le parcours d'un Ambassadeur de François Ier », Recherches Régionales, Nice, Conseil Général des Alpes-Maritimes, n°188, Octobre-décembre 2007, 28 pp. Le site et les articles de l'auteur : 2yeuxet1plume.com
Liens externes
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