- Michael Oakeshott
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Michael Oakeshott Philosophe occidental contemporaine Naissance 11 décembre 1901 Décès 19 décembre 1990 Nationalité Britannique École/tradition Conservatisme Principaux intérêts Histoire de la philosophie, Philosophie de la religion, Philosophie de l'histoire, Philosophie politique, Théologie, Politique Influencé par Platon, Aristote, Hobbes, Spinoza, Kant, Burke, Hegel, F. H. Bradley modifier Michael Joseph Oakeshott (Chelsfield, le 11 décembre 1901 - 19 décembre 1990) est un philosophe et historien britannique particulièrement intéressé dans la pensée politique, la philosophie de l'histoire, l'éducation, la religion, et l'esthétique. Il est maintenant considéré comme l'un des intellectuels conservateurs les plus significatifs du XXe siècle[1].
Sommaire
Biographie
Michael Oakeshott naît à Chelsfield. Il enseigné l’histoire moderne à Cambridge dès 1920 puis en 1949 la sciences politiques à London School of economics en remplaçant le professeur Harold Laski.
Pensée politique
Comme la plupart des conservateurs dont Burke, il se méfie d'une rationalité identifiée aux Lumières[2]. Cette critique du rationalisme est influencé de penseurs tel que Aristote, Montaigne et de Hayek.
Michael Oakeshott place un l’État limité (minimal) qui trouvera par la suite deux traductions, sociale et politique.
La première de ces traductions est au service de l’« association civile »[3]. Michael Oakeshott, se consacre donc à montrer combien Hobbes a formulé l'idiome moral qui fait le meilleur de la civilisation européenne et de la culture occidentale. Ce type de société fait vivre ensemble les individus, non par la force des coutumes, ni par la conciliation de l'autonomie individuelle à un but social commun, mais par leur libre accommodation les uns aux autres en fonction de règles qu'il dépend d'eux de reconnaitre et d'accepter. Ces vertus de la vie en société dont Michael Oakeshott suggère sont directement inspirés d'Aristote.
La deuxième traduction est la politique de la Foi, la politique du Scepticisme[4], de cette conception sceptique de la liberté et de l’égalité est sans doute la démocratie elle-même. C'est la justesse de l’idée qui fait du scepticisme le fondement de la démocratie. En effet, la fonction du gouvernement, préfigurant la pensée de Foucault[5], ne consiste pas réellement à guider les aspirations des volontés individuelles mais mieux à les arbitrer en cas de conflits. En conséquence, la politique ne vise pas à transformer l'homme à dicter l'horizon du bien, mais à les gouverner tel qu'ils sont[6]. C’est plutôt dans cette dernière tradition que se reconnaît Oakeshott, dans laquelle il classe John Locke, Spinoza, Blaise Pascal, Hobbes, David Hume, Montesquieu, Edmund Burke, Paine, Jeremy Bentham, Coleridge, Calhoun et Macauley. Ceci l’amènera naturellement à se définir comme conservateur :
« Etre conservateur, par conséquent, est préférer le familier à l’inconnu, préférer ce qui a déjà été utilisé à ce qui ne l’a jamais été, préférer le fait au mystère, le vrai au possible, le limité au flou, ce qui est proche plus que ce qui est distant, le suffisant à l’excédent, le convenable au parfait (…). »
Sa défense de la tradition est loin d'être traditionalisme : contrairement à Burke, Oakeshott est avant tout un individualiste[7].
Il partage une conception de l'action humaine proche de Ludwig von Mises et avec Friedrich Hayek, il a en commun, la compréhension dynamique de la société et des individus[8].
Toutefois, c'est un penseur libéral, mais il se définit comme conservateur par disposition.
Réception
Michael Oakeshott est un philosophe dont l’œuvre abondante est peu connue en France.
Le Chief Justice Rehnquist, l’un des juges les plus conservateurs de la cour Suprême des États-Unis le citait parmi ses références intellectuelles premières, et des philosophes comme John Rawls, Charles Taylor, ou John Pocock s’y réfèrent régulièrement.
Œuvres
- Rationalism in Politics and other Essays, Indianapolis, Liberty Fund, 1991.
- De la conduite humaine, PUF, 1995
- The Politics of Faith and the Politics of Scepticism, Yale Univ. Press, 1996.
- Experience and its Modes, Cambridge Univ. Press, 2002.
- Morale et politique dans l’Europe moderne de Michael Oakeshott, préface et traduction d’Olivier Sedeyn, Paris, Éditions Les Belles Lettres, Bibliothèque Classique de la Liberté, collection dirigée par Alain Laurent, 2006, 204 p.
Notes et références
- (en) Fuller, T. (1991) "The Work of Michael Oakeshott", Political Theory, Vol. 19 No. 3.
- Michael Oakeshott, Le rationalisme en politique, Cité, N° 14, Nouvelles guerres de religion ?, Guerres saintes, conflits ethniques, chocs des civilisations Grand article
- Alain Laurent, « Lu pour vous : Morale et politique dans l'Europe moderne »
- « Gouverner [pour la politique du Scepticisme] apparaît non comme la fondation des conditions du monde ou la promotion d’un Salus Populi indéfini par des moyens préétablis, mais comme l’activité, encadrée par une loi fondamentale, de protection des droits établis ; (…) La discussion politique y est représentée, non à l’occasion de déclarations d’inspiration divine ou même comme moyen pour arriver à la « vérité », mais comme un effort pour comprendre les différents points de vue et chercher un modus vivendi. »
- La politique de Michael Oakeshott Thibault Le Texier,
- Compte rendu par Jérémie Duhamel, Politique et sociétés, vol. 27, n° 1, 2008, p. 161-164.
- Oakeshott, Le scepticisme en politique par Quentin Perret, Présentation par l'éditeur
- Michael Oakeshott, Morale et politique dans l'Europe moderne, Recension de Christophe Piton (institut Hayek)
Liens externes
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