- Antiochos d'Ascalon
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Antiochos d'Ascalon, en grec ancien Ἀντίοχος Antiokhos (v.-124–-127 / v.-69), philosophe grec d'abord académicien, puis critique de l'école de Philon de Larisse. En latin (la Grèce est sous domination romaine depuis -146) : Antiochus Ascalonius. Il est le fondateur du moyen-platonisme (thèse contestée)[1] et de la V° Académie platonicienne, éclectique.
Sommaire
Biographie
Né entre 140 et 130 av. J.-C. à Ascalon, en Palestine, aujourd'hui Ashkelon, en Israël, Antiochos eut pour maîtres Mnésarque, un philosophe stoïcien, et Philon de Larisse, un philosophe platonicien. Il séjourna à Alexandrie où il forma Eudore d'Alexandrie, puis à Athènes où il enseigna en tant que treizième et dernier recteur, scolarque, de l'Académie de Platon en -86, le temps que les troupes de Sylla pillent Athènes. Il ouvrit sa propre école à Athènes. Cicéron et Varron firent partie de ses élèves en (-79) à Athènes. Il fut également l'ami de Lucullus. Il accompagna Lucullus (109-57 av. J.-C.) en Syrie, son pays natal. Selon Plutarque, il assista à la bataille de Trigranocerte contre Tigrane II le Grand, roi d'Arménie. Il mourut en -69.
Philosophie
Il s'opposa à l'attitude critique de la Moyenne Académie, celle de Carnéade, sceptique. Il se rapprocha du stoïcisme, il restaure les notions stoïciennes de représentation compréhensive et d'assentiment.
- "Tu n'ignores pas, je pense, ce qu'Antiochus a écrit contre l'opinion de Philon [de Larissa]. (...) Philon, comme Antiochus l'a montré, verse dans la thèse même qu'il redoutait,... il abolit le critère du connu et de l'inconnu" (Cicéron, Académiques, I, § 13 ; II, 18)
Contre son prédécesseur Philon de Larissa, il voulait revenir à l'Ancienne Académie, celle de Xénocrate et Polémon.
D'autre part, il aboutit à un syncrétisme ou à un éclectisme. Il cherche le consensus entre philosophes. Pour lui, Platoniciens, Aristotéliciens et Stoïciens soutiennent approximativement les mêmes thèses.
- "Selon Antiochus, en effet, les Stoïciens sont d'accord avec les Péripatéticiens sur les choses, mais différent dans les mots." (Cicéron, De la nature des dieux, I, 16).
Selon M. Baltes, la doctrine de l'analogie des vertus corporelles et morales remonte à Antiochos d'Ascalon[2].
Œuvres attribuées à Antiochos d'Ascalon
- Sosus
- Kanonika
- Peri teôn
Bibliographie
Fragments d'Antiochos d'Ascalon
- Cicéron, De la nature des dieux, Académiques, Des termes extrêmes des biens et des maux, Tusculanes.
- Sextus Empiricus, Contre les professeurs
- Anthony A. Long et David N. Sedley édi., Les philosophes hellénistiques (1987), trad., t. III.
Études sur Antiochos d'Ascalon
- Algra, K., J. Barnes, J. Mansfeld and M. Schofield (eds.), 1999. The Cambridge History of Hellenistic Philosophy, Cambridge: Cambridge University Press.
- Barnes, J., 1989. “Antiochus of Ascalon”, in Philosophia Togata: Essays on Philosophy and Roman Society, M. Griffin and J. Barnes (eds.), Oxford: Oxford University Press.
- Dillon, J., The Middle Platonists, 2° éd., Ithaca: Cornell University Press, 1996. Chap. 2.
- Glucker, J., Antiochus and the Late Academy, Göttingen: Vandenhoeck & Ruprecht, 1978.
- Striker, G., “Academics fighting Academics”, in Inwood and Mansfeld, 1997.
- Tarrant, H., Scepticism or Platonism? The Philosophy of the Fourth Academy, Cambridge: Cambridge University Press, 1985.
Notes et références
- Voir Zambon, Porphyre et le moyen-platonisme, Vrin.
- M. Baltes, Timaios Lokros. Über die Natur des Kosmos und der Seele, Leyde, 1972, p. 219-220.
Catégories :- Philosophe de la Grèce antique
- Date de naissance inconnue (IIe siècle av. J.-C.)
- Date de décès inconnue (Ier siècle av. J.-C.)
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