- Diogène d'Œnoanda
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Diogène d'Œnoanda (ou Oinoanda) est un épicurien grec du IIe siècle qui a fait graver un résumé de la philosophie d'Épicure sur un portique de mur dans la ville antique de Œnoanda en Lycie (Asie Mineure - sud-ouest de nos jours en Turquie). Les fragments du mur retrouvé, qui s'étendait initialement sur 80 mètres, constituent une importante source de la philosophie épicurienne.
Sommaire
Biographie
On ne sait rien de la vie de Diogène à part le peu d'informations qu'il nous révèle. Il était assez riche pour acquérir une grande étendue de terre dans la ville d'Œnoanda et y construire une place afin d'y graver son inscription. Celle-ci a été datée de la fin du IIe siècle par des méthodes épigraphiques et linguistiques . Ayant trouvé la paix par la pratique de la doctrine d'Épicure, il nous dit que dans sa vieillesse, il a été poussé à "aider ceux qui viendront après nous" et "donc à donner les remèdes du salut par le biais de ce porche".
Les inscriptions
Diogène a construit une place rectangulaire entourée d'un portique, et décorée de statues. Sur l'un des côtés les plus petits, il a dressé un portail, avec peut-être son mausolée sur le côté opposé. Sur les deux grands côtés, il a inscrit une longue liste de doctrines épicuriennes. L'inscription était haute de 2,37 mètres et s'étendait sur environ 80 mètres. Elle comprenait environ 25 000 mots et occupait une surface d'environ 260 mètres carrés.
Elle a été découverte en 1884 par Maurice Holleaux et Pierre Paris[1], et le contenu des 64 premiers fragments a été publié en 1892. Depuis, d'autres fragments ont été découverts, notamment par Martin Ferguson Smith. Un quart de l'inscription a peut-être été récupéré.
L'inscription comprend trois traités écrits par Diogène, ainsi que diverses lettres et maximes:
- Un Traité sur l'éthique, qui décrit la façon dont le plaisir est l'objectif de la vie, comment la vertu est un moyen d'y parvenir, et explique comment atteindre la vie heureuse.
- Un Traité sur la physique, qui a de nombreux parallèles avec Lucrèce, et inclut des discussions sur les rêves, les Dieux, et contient un conte de l'origine de l'homme et l'invention de l'habillement, de la parole et l'écriture.
- Un Traité sur la vieillesse, qui semble avoir défendu la vieillesse contre les ricanements des jeunes, seule une petite partie de ce traité ayant survécu.
- Lettres de Diogène à ses amis, qui comprend une lettre adressée à un certain Antipater concernant la doctrine épicurienne d'innombrables mondes.
- Maximes épicuriennes, une collection de proverbes d'Épicure et d'autres éminents épicuriens, qui a été ajouté à la fin du traité sur l'éthique.
- Les lettres d'Épicure, qui comprend une lettre d'Épicure à la mère sur le thème des rêves.
Références
- En français
- Alexandre Étienne et Dominic O'Meara, La Philosophie épicurienne sur pierre, Les fragments de Diogène d'Œnoanda, éditions universitaires de Fribourg, 1996, (ISBN 2204054828)
- En anglais
- Mark P.O. Morford, The Roman Philosophers: From the Time of Cato the Censor to the Death of Marcus Aurelius, Routledge, 2002, (ISBN 0415188520)
- John Undershell Powell et Eric Arthur Barber, New Chapters in the History of Greek Literature: Recent Discoveries in Greek Poetry and Prose of the Fourth and Following Centuries BC, Clarendon Press, 1921
- Giovanni Reale, A History of Ancient Philosophy: The Schools of the Imperial Age, SUNY Press, 1990, (ISBN 0791401294)
- Martin Ferguson Smith, Lucretius, On the Nature of Things, Hackett, 2001, (ISBN 1591023203)
Bibliographie
- Michel Onfray, Les Sagesses antiques. Contre-histoire de la philosophie, tome I, Grasset, 2006 (ISBN 2-246-64791-6), p. 295-304.
Notes et références
- Louis Robert, « Un oracle gravé à Oinoanda », CRAI, 115-3, 1971, p. 599 Lire en ligne
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Diogenes of Oenoanda » (voir la liste des auteurs)
Liens externes
- Photos de fragments du mur
- The Epicurean Inscription (Abridged) Traduction par Martin Ferguson Smith, at Epicurus.info
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