- Maximilien de Sully
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Maximilien de Béthune, duc de Sully
Pour les articles homonymes, voir Sully.Maximilien de Béthune, duc de Sully, pair de France, prince souverain d'Henrichemont et de Boisbelle, baron puis marquis de Rosny, marquis de Nogent-le-Rotrou, comte de Muret et de Villebon, vicomte de Meaux, (1559-1641) est un ministre d'Henri IV, roi de France et de Navarre.
Sommaire
Né le 13 décembre 1559 à Rosny-sur-Seine, près de Mantes, il appartient à la branche cadette, peu fortunée et calviniste, d'une famille descendante des comtes souverains d'Artois, apparentée aux comtes de Flandres. Second fils de François de Béthune et de Charlotte Dauvet, la mort de son frère aîné en 1575 fait de lui l’héritier du titre de Baron de Rosny. En 1572, élève au collège de Bourgogne, à Paris, il échappe au massacre de la Saint-Barthélémy. Il devient alors le compagnon du roi Henri III de Navarre, qu'il suit dans toutes ses guerres et aux côtés duquel il se distingue par son intrépidité. En 1576, il combat dans les armées protestantes en Hollande avec comme objectif de récupérer la Vicomté de Gand dont il n'avait pu hériter de son parrain, ce dernier étant un profond catholique.
En 1583, au château de Bontin, le seigneur de Rosny épouse Anne de Courtenay, une riche héritière. Des spéculations commerciales très heureuses, comme le commerce des chevaux pour l'armée, voire les dépouilles des villes prises par les Protestants l’enrichissent en peu de temps. En 1580, il devient chambellan ordinaire, puis membre du Conseil de Navarre. Il est chargé de négocier avec Henri III de France, afin de poursuivre une lutte commune contre la Ligue des Guise. Mais le traité de Nemours en 1585 rapproche le roi de France des Guise au dépens du roi de Navarre. En 1587, il combat à côté d'Henri de Navarre à Coutras, puis devant Paris, ensuite à Arques en 1589, puis à Ivry en 1590 où il est blessé. Il est de nouveau blessé à Chartres en 1591. Devenu veuf, il épouse en 1592 Rachel de Cochefilet, fille de Jacques de Cochefilet seigneur de Vaucelas. Entre temps le roi de France a été assassiné, laissant le trône au roi de Navarre qui devient Henri IV de France et fera de Sully son ministre des finances.
Le ministre
En 1593, Sully conseille au nouveau roi de se convertir au catholicisme, afin de pacifier le royaume, mais refuse lui-même d’abjurer. Il négocie alors le ralliement de quelques chefs de la Ligue (marquis de Villars, duc de Guise). Lors du siège d'Amiens en 1597, il y joue un rôle essentiel à la tête de l’artillerie.
Henri IV comprend vite qu'il ne peut confier les finances du royaume qu'à l'homme qui administre si bien ses propres affaires. Il le nomme en 1596 au Conseil des Finances puis, vers 1598, surintendant des finances. Sully remet alors de l'ordre dans les comptes, en créant en 1601, une Chambre de justice destinée à lutter contre les malversations financières.
Sully a de brillants conseillers, comme l'économiste Barthélemy de Laffemas, qui développe les manufactures, l'artisanat, et donne un coup de pouce à l'histoire de la soie par la plantation de millions de mûriers.
Il fait rentrer un arriéré fiscal considérable, paie des dettes écrasantes (près de 30 millions de livres), suffit aux dépenses des guerres en Espagne et en Savoie, et à l'achat des places qui restent encore aux mains des chefs ligueurs. En 1598, il fait annuler tous les anoblissements décrétés depuis 20 ans. Il supprime les petits offices de finances et judiciaires. Il crée de grands approvisionnements de guerre, lutte contre l'abus et les prodigalités et amasse un trésor (30 millions) tout en diminuant les impôts. Il fait restituer au roi une partie du domaine royal qui avait été aliénée. L’arrivée en Europe des métaux précieux américains, depuis le début du siècle, a permis à Sully comme à ses prédécesseurs de bénéficier de rentrées fiscales, mais lui va équilibrer le budget et faire des économies. Il se fait nommer gouverneur de la Bastille en 1602, où il entrepose une partie du trésor royal qui s'élève à 12 millions de livres.
La paulette est instauré en 1604, pour instituer l'hérédité des offices et augmenter les recettes de l'État.
En 1599, il est nommé Grand maître de l'artillerie et Grand voyer de France, il contrôle alors toutes les voies de communication. Les routes principales sont retracées, remblayées, pavées. En prévision des besoins en constructions et de la marine, il fait planter des ormes aux bords des routes (les fameux ormes de Sully).
Il encourage surtout l'agriculture en répétant une phrase devenue célèbre « Pâturage et labourage sont les deux mamelles dont la France est alimentée, les vraies mines et trésors du Pérou ». Dans ce but, il proclame la liberté du commerce des grains, et abolit un grand nombre de péages qui sont autant de barrières entre les provinces, il ouvre de grandes voies de communication, et il fait creuser plusieurs canaux, notamment le canal de Briare qui relie la Seine à la Loire, commencé en 1604 et terminé en 1642.
Il va pousser les paysans à produire plus que nécessaire afin de vendre aux autres pays, pour cela, il fait augmenter la surface cultivée, fait assécher des marais. Afin de les protéger du fisc, il interdit la saisie des instruments de labour et leur procure une remise sur les arriérés de la taille. Il va aussi faire cesser la dévastation des forêts, étendre la culture de la vigne...
Comme surintendant des fortifications il fait établir un arsenal et fortifie les frontières. En 1606, il est créé duc et pair de Sully.
La mise à l'écart
Il était devenu impopulaire, même parmi les protestants, et auprès des paysans qu'il dut accabler d'impôts pour faire face aux dépenses en vue de la guerre contre l'Espagne à laquelle il avait poussé.
Après l'assassinat d'Henri IV en 1610, il est nommé membre du Conseil de régence et prépare le budget de 1611. En complet désaccord avec la régente Marie de Médicis, il démissionne de ses charges de surintendant des finances et de gouverneur de La Bastille (1611) ; il conserve cependant le gouvernement du Poitou. En 1616, il abandonne la majeure partie de ces fonctions. Il va vivre désormais loin de la cour, d'abord sur ses terres de Sully et ensuite surtout en Quercy, tantôt à Figeac tantôt sur sa seigneurie de Montricoux, à quelques lieues de Montauban. Il se consacre à la rédaction de ses mémoires, mais reste très actif sur le plan politique et religieux. Son fils François de Béthune, comte d'Orval est le gouverneur de Figeac, place de sureté calviniste. Il épouse Jacqueline de Caumont, fille du marquis de la Force, qui commande la défense militaire de Montauban en 1621.
En 1621, il intervient en conciliateur et intercède en modérateur dans les luttes entre les protestants français et la royauté, après les 96 jours du siège de Montauban par Louis XIII, en 1627-1628 lors du siège de La Rochelle et avant la reddition de Montauban. Proche du réseau diplomatique de Richelieu, il est nommé maréchal de France en 1634. Il décède au château de Villebon (Eure-et-Loir) le 22 décembre 1641. Son tombeau est à Nogent-le-Rotrou.
Alliances et descendance
Maximilien de Béthune fit deux mariages:
- en 1583, Anne de Courtenay (1564-1589) dont il eut un fils Maximilien II de Béthune qui continua la lignée;
- en 1592, Rachel Cochefilet (1562-1659) dont il eut un fils et deux filles : François de Béthune, duc d'Orval ; Marguerite qui épousa Henri II de Rohan ; Louise qui épousa Alexandre de Lévis Mirepoix, maréchal de la Foi
Citation
- « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France ».
"Économies royales" (œuvre parue entre 1594 et 1597).
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Barbiche et Ségolène de Dainville-Barbiche, Sully, l'homme et ses fidèles, Paris, Fayard, 1997
- Marie Madeleine Martin, Sully, Éditions du conquistador, 1958
- Germán A. de la Reza, La invención de la paz. De la República cristiana del duque de Sully a la Sociedad de naciones de Simón Bolívar, Siglo XXI Editores, México, 2009 (170 p.). ISBN 978-607-03-0054-7
Précédé par Maximilien de Béthune, duc de Sully Suivi par Nicolas de Harlay sieur de Sancy Surintendant
des financesGuillaume de L'Aubespine
Pierre Jeannin
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