- Maurice Edmond Sailland
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Curnonsky
Curnonsky, de son vrai nom Maurice Edmond Sailland était un gastronome, humoriste et critique culinaire français né à Angers le 12 octobre 1872 et mort le 22 juillet 1956.
Sommaire
Parcours
Orphelin de mère, abandonné par son père, il est élevé par sa grand-mère[1]. Il s'installe à Paris à 18 ans pour préparer l'École normale supérieure et devenir journaliste. Il commence à rédiger des articles pour des journaux comme La Vie Parisienne, Le Music-Hall illustré du matin ou Comédia, et s'invente son pseudonyme, mélange de russe et de latin qui signifie « pourquoi pas sky ? » (cur = pourquoi, non = pas)[2].
En complément de ses chroniques, il devient en 1895 un des « nègres » de Willy, le premier mari de Colette, et écrit des romans, comme Demi-Veuve, paru en 1899. C'est là qu'il rencontre Paul-Jean Toulet: les deux hommes sympathisent au point de devenir colocataires. Il prête aussi sa plume à la publicité naissante. Il serait notamment à l'origine du surnom du Bibendum qui restera attaché au bonhomme en pneus de Michelin[3].
À partir de 1921, il écrit avec son ami Marcel Rouff La France gastronomique, une collection de 28 recueils sur la cuisine régionale et sur les meilleurs restaurants de France.
En 1927, il est élu « prince des gastronomes » par la revue Le bon gîte et la bonne table, un titre qui lui reste attaché au XXIe siècle. En 1930, il fonde « L'Académie des gastronomes » et l'Académie de l'humour, avec Romain Coolus Il a écrit une cinquantaine d'ouvrages sur la cuisine. Membre de l’académie Rabelais, Chevalier de la Légion d’honneur en 1928, il est fait officier en 1938.
En 1933, avec le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié qui a entrepris un combat pour faire reconnaître les AOC, ii fonde l'Académie du vin de France. Il vint souvent sur place le retrouver à Châteauneuf-du-Pape. Ensemble, ils allaient déguster chez des amis, et ce grand amateur de châteauneuf-du-pape ne manquait jamais de parapher le « Livre d'Or ». Il écrivit sur l'un : « Ce nous est honneur de joye que d'annexer à nostre principauté de Gastronomie, le territoire de Châteauneuf-du-Pape et de nommer maître Prosper Quiot fournisseur attitré de nostre Cour »[4], et sur celui du Clos Saint-Pierre : « Nous attirons tout spécialement la bienveillante attention des Gastronomes, dipsodes et autres buveurs, nos frères et amis, sur la somptueuse magnificence du marc que l'on trouve en ceste amé et inclyte cité de Châteauneuf-du-Pape et qui nous a paru vrayment une Essence de Soleil »[5].
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il quitte Paris et s'installe dans une auberge de Riec-sur-Belon en Bretagne. Il retrouve son appartement parisien à la fin de la guerre et reprend son activité de journaliste. Il lance alors la revue Cuisine et vins de France, qui donnera naissance en 1953 à un monumental ouvrage du même nom, considéré comme la bible des recueils de recettes de cuisine.
En 1954, il fonde l'Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin (APCIG) avec quelques éminents confrères.
Le 22 juillet 1956, il meurt en tombant de la fenêtre de son appartement. Il est enterré dans le cimetière de Beauchamp (Val-d'Oise).
Postérité
Chaque année, l'Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin (APCIG), dont il a été, en 1954, un des fondateurs, remet le prix Amunategui-Curnonsky à un journaliste.
Ouvrages
- La France gastronomique. Guide des merveilles culinaires et des bonnes auberges françaises, avec Marcel Rouff, 1921
- Les recettes des provinces de France, 1930
- Le bien manger. Itinéraire gastronomique, Office d'Édition d'Art, 1931
- Dictionnaire de l'Académie de l'Humour français, Paris, Éditions de la Tournelle, 1934
- Les fines gueules de France, avec Pierre Andrieu, Firmin Didot, 1935
- Lyon capitale mondiale de la gastronomie, avec Marcel E. Grancher, Editions Lugdunum, Lyon, 1935
- Cuisine et vins de France, Larousse, 1953.
- Souvenirs littéraires et gastronomiques, 1958
- L’HERITAGE DE CURNONSKY, Édition Curnonska, Munich, 2007 :
- Tome I : CURNONSKY à la carte... (“Best french cuisine book in the World 2008” in the Gourmand Awards)
- Tome II : CURNONSKY en route...
- Tome III : CURNONSKY souvenirs gastronomiques...
Notes et références
- ↑ Portrait de Curnonsky sur le site de Radio-France
- ↑ Le pseudonyme de Curnonsky lui aurait été suggéré par Alphonse Allais, qui lui demanda : « Pourquoi pas Sky ? »
- ↑ Curnonsky, Prince des Gastronomes, par Sylvain Bertoldi, conservateur des archives d’Angers, sur le site de la ville d'Angers.
- ↑ Robert Bailly, op. cit., p. 137.
- ↑ Robert Bailly, op. cit., p. 138, qui donne la date de 1939 pour cet hommage.
Bibliographie
- Robert Bailly, Histoire du vin en Vaucluse. Domaines viticoles historiques, Éd. F. Orta, Avignon, 1972.
Lien externe
- (fr) Biographie
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