Marino Getaldic

Marin Getaldić.

Marin Getaldić ou Ghetaldi, homme politique, mathématicien et physicien italien, né le 2 octobre 1568 à Raguse (aujourd'hui Dubrovnik en Croatie), mort le 11 avril en 1626 à Raguse.

Ce fut l'un des très rares élèves de François Viète avec Jacques Aleaume et l'écossais Alexander Anderson. Ghetaldi est un des mathématiciens à l'origine de l'émergence de l'algèbre nouvelle.

Biographie

Né dans une famille patricienne et nombreuse, originaire d'Italie, il fut un des élèves de Clavius, à Rome. Il rencontra Galileo Galilée à Padoue, avec lequel il demeura en correspondance régulière. Élève de Michel Coignet, ami de Grinberg et d'Alexander Anderson, il fut également celui de François Viète dont il édita des œuvres. Il passa deux ans en Angleterre, vers 1600, où il se rendit en compagnie de Marin Gucetich de Gozzi. Proposé à un poste de professeur de mathématiques à l'université de Louvain, qu'il déclina, il revint à Rome vers 1603, puis Raguse, où il fit partie du grand et du petit conseil de la république. On le retrouve parmi les envoyés de Raguse auprès de Constantinople, en 1606, et à Venise, en 1607.

Parallèlement à l'édition de quelques uns des travaux de François Viète, qu'il compléta, il publia sept ouvrages annonçant les découvertes de Pierre Fermat et de Girard Desargues. Émule d'Apollonius de Perga, il rédigea deux livres à sa gloire. On lui doit encore des expériences sur la densité des matériaux et la fabrication de verres teintés^[1]

On connaît de lui ce témoignage émouvant à propos de Viète :

« Me trouvant à Paris pour d'autres affaires personnelles, j'ai voulu, avant de partir pour l'Italie, lui faire visite. Sa connaissance m'a prouvé qu'il était non moins affable que savant. Non seulement il m'a montré beaucoup de ses ouvrages encore inédits, mais il me les a confiés, afin que je les visse dans ma maison et à ma commodité. J'ai pu ainsi étudier plusieurs traités de son algèbre nouvelle, qui m'ont ouvert une lumière telle qu'il me paraît voir une foule de choses sans lesquelles je me considérerais comme aveugle. Lettre à Coignet, le 15 février 1600.^[2] »

De sa vie privée on sait qu'il fut marié à Maria Sorkočević (morte en couche), dont il eut trois filles, Anica, Franica et Maria. Quelques auteurs dont Maximilien Marie^[3] dans son Histoire des sciences mathématiques et physiques affirment qu'une mission dont il fut chargé près du Sultan interrompit ses travaux et qu'il ne revint pas de Constantinople.

Œuvres

On connait sept livres de Ghetaldi  :

• Promotus Archimedus (1603) Rome
• Nonnullae propositiones de parabola (1603) Rome
• Variorum problematum colletio, (1607) Venise, pamphlet contenant 42 problèmes mathématiques
• Apollonius redivivus seu restituta Apollonii Pergaei inclinationum geometria (1607)
• Supplementum Apollonii Galli (1612)
• Apollonius redivivus seu restitutae Apollonü Pergaei de inclinationibus geometriae, liber secundus (1613)
• De resolutione et compositione mathematica posthume (1630)

On lui doit la construction d'un miroir parabolique conservé au musée maritime de Londres ainsi qu'en 1604 la construction d'une tour Pozvizd, faisant partie du système de fortification de Raguse.

Retentissement

Ses travaux furent tenus en grande estime par l'anglais Edmond Halley et le hollandais Christian Huygens. Une grotte de Raguse, où il menait ses expériences sur les miroirs, porte son nom.

Notes et références

Bibliographies

• A. Favaro, Marino Ghetaldi, Amici e corrisponsdenti di Galileo, Firenze, 1983, vol 2, pp. 911-934
• L. Maieru, Marino Ghetaldi's "Nonnullae propositiones de parabola", Arch. Hist. Exact Sci., n°40 (3), 1989, pp. 207-245.
• P.D. Napolitani, The geometrization of physical reality : specific gravity in Ghetaldi and Galileo, Boll. Storia Sci. Mat., n° 8 (2), 1988, pp. 139-237

Voir aussi

Liens internes

• François Viète
• République de Raguse
• Dubrovnik
• Dalmatie

Liens externes

• Les grands hommes de Croatie
• Le projet Galileo
• Quelques portraits de Marin Ghetaldi
• (en) Sur les croates en Angleterre au temps de Ghetaldi

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