- Marcel Van
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Marcel Van, né le 15 mars 1928 à Ngam Giao (Viêt Nam), et décédé le 10 juillet 1959, était un religieux rédemptoriste vietnamien. Durant sa vie, il a eu des dialogues avec sainte Thérèse de Lisieux avec Jésus et avec la Vierge Marie. Il fut un « apôtre de l'amour » qui a poursuivi l'enseignement de la « petite voie » donnée par sœur Thérèse. Sa cause de béatification est actuellement en cours.
Sommaire
Biographie
Enfance (1928-1935)
Né dans une famille profondément chrétienne, Van est baptisé le lendemain de sa naissance, sous le patronage de saint Joachim. Durant son enfance, il fait montre d'un caractère joyeux et espiègle. À l'âge de 3 ans déjà, il exprime le désir de devenir saint. En 1932 naît sa sœur Anne-Marie Tê. On envoie alors le petit Joachim Van demeurer chez sa tante, parce qu'il accapare un peu trop sa petite sœur. Il reviendra chez ses parents vers l'âge de 6 ans.
Parce qu'il souhaite faire sa première communion, le curé l'envoie au catéchisme. Van, bien éduqué par sa mère, fait sa première communion 6 mois plus tard malgré son jeune âge.
Ce jour béni, il demande deux grâces à Jésus :
- De garder son cœur pur afin de l'aimer de tout son cœur
- Accorder à tous les hommes une foi solide et parfaite
Peu après, Van commence l'école, mais il doit arrêter après 2 mois, à cause d'un épuisement dû à la grande sévérité du maître.
À la cure de Huu-Bang (1935-1941)
Sa mère conduit Van chez l'abbé Joseph Nha, à la cure de Huu-Bang, pour qu'il puisse se préparer à devenir prêtre. Van est autorisé à communier tous les jours, permission déjà donnée par le curé de Ngam-Giao. Cela suscite l'admiration de ses petits camarades, mais rend les catéchistes jaloux. L'un d'eux, le maître Vinh, lui rend la vie particulièrement dure. Il tente par deux fois de le violer, le bat, l'empêche de communier, le prive de nourriture et tente même de l'empêcher de réciter son chapelet. Courageusement Van résiste, en s'appuyant sur une inébranlable confiance en la Vierge Marie. « Grâce à elle », écrit-il, « le démon n'a jamais réussi à me vaincre ». Finalement, Vinh est chassé de la cure avec quelques autres catéchistes, ce qui laisse un court répit à Van.
En 1938, des inondations provoquent une famine dans la région. Van est contraint d’effectuer de durs travaux à la cure. De plus, sa famille tombe dans la misère à cause des inondations et ne peut plus supporter financièrement l’éducation de son fils. Elle confie alors l'entière responsabilité de l’enfant à l’abbé Nha, qui se met à l’exploiter comme son boy. À 12 ans, après avoir obtenu son certificat d’études primaires, l’abbé Nha arrête la formation de Van.
Van finit par prendre la fuite. Il erre durant un certain temps, manque même d'être vendu, et finit par aller retrouver sa famille. Sa mère le ramène à la cure de Huu-Bang. Là, il s'associe avec d'autres jeunes pour former une sorte de ligue de résistance pour combattre les mauvaises mœurs de certains catéchistes.
Au petit séminaire (1942-1943)
En décembre 1941, Van apprend qu'il est accepté au petit séminaire de Lan-Song, tenu par les Dominicains. Quelques mois plus tard, le petit séminaire doit fermer car il a été bombardé par les Japonais. Van a la chance de pouvoir poursuivre ses études à la cure de la paroisse Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus de Quang-Uyên. C'est là qu'il découvre durant l'été 1942 l'autobiographie de la carmélite de Lisieux Histoire d'une âme, après avoir prié la Sainte Vierge, lui demandant de l'éclairer. En effet, Van ressent en son cœur un désir ardent de devenir un saint mais connaît sa faiblesse. La sainteté lui semble impossible à réaliser. Est-ce une tentation du démon ? Ce livre va être pour lui une révélation. Oui la sainteté est possible même pour les petits. À travers ce livre il rencontre pour la première fois la spiritualité de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face, qu'il choisit alors comme sœur spirituelle. Peu de temps après, Van reçoit une grâce insigne. Thérèse commence alors à entretenir des dialogues avec Van. Elle lui enseigne la petite voie, ce qui fut une révélation pour Van, qui avait toujours son désir de sainteté, mais croyait que cela exigeait des prouesses extraordinaires dont il n'était pas capable. Thérèse lui demande aussi de prier pour les Français.
Dans cette première rencontre de 1942 sur la colline proche de Quang-Uyên, Thérèse lui parle de Dieu, de son amour, de sa paternité et l'invite à converser avec Dieu comme le feraient deux amis. Dieu en effet s'intéresse même aux petites choses de la vie quotidienne. Van qui relate cet évènement dans son autobiographie explique que l'ensemble de l'enseignement qu'il a reçu de Thérèse est un développement de ce qu'elle lui a dit ce jour-là sur la colline.
Quelque temps plus tard, il a une vision de saint Alphonse Marie de Liguori, fondateur des rédemptoristes. Mais Van ne le connaissant pas encore, croit que c'est Notre-Dame des douleurs qui lui est apparue. En juin 1943, Van est chassé du petit séminaire et retourne à la cure de Huu-Bang, puis pour un bref séjour dans sa famille.
Chez les Rédemptoristes (1944-1959)
En juin 1944, Van est reçu au couvent des Rédemptoristes de Hanoï. Il y arrive le 16 juillet, mais on le renvoie presqu'aussi vite estimant, à cause de sa petite taille, qu'il n'a que 12 ans (il en a 16 !). Trois mois plus tard, il est admis en communauté, et entre au noviciat le 17 octobre. Il y reçoit le nom de Marcel. C'est alors que commenceront ses dialogues avec Jésus. Le 14 novembre 1945, il reçoit lors de ses dialogues avec le Christ une "prière compassion pour la France"[1]. À la demande de ses supérieurs, Van écrira le récit de son enfance, ainsi que ses colloques avec Jésus, Marie et Thérèse.
En juillet 1954, après les accords de Genève, le Viêt-Nam est coupé en deux. Marcel Van qui est au Sud, demande à retourner au Nord, maintenant devenu communiste. Il est arrêté, le 7 mai 1955, jugé et condamné à 15 ans de travaux forcés.
Il meurt d’épuisement et de maladie le 10 juillet 1959 à l'âge de 31 ans, selon ce qu’il avait écrit à son supérieur en décembre 1949 : « Qui peut connaître la force de l'amour, qui peut en connaître la douceur... Viendra un jour où je mourrai, mais je mourrai consumé par l'amour. »
Béatification
Le procès de béatification de Marcel Van est ouvert le 26 mars 1997 au diocèse de Belley-Ars. Le Cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân en est le premier postulateur[2]. L'acteur de la cause de béatification de Marcel Van est l'association « Les Amis de Van »[3]
Bibliographie
- Père Gilles Berceville, Marcel Van, ou l'infini pauvreté de l'Amour, Éditions de l'Emmanuel, 2009.
- Œuvres Complètes
- Tome 1 Autobiographie, Saint-Paul/Les Amis de Van, 2000
- Tome 2 Colloques, Saint-Paul/Les Amis de Van, 2001
- Tome 3 Correspondances, Saint-Paul Éditions Religieuses/Les Amis de Van, 2006
- Père Antonio Boucher C.Ss.R, Petite histoire de Van, Saint-Paul/Les Amis de Van, 2001
- Alain d'Orange, Van, petit frère de Van Revue Vianney n°80, Mission Thérésienne, juin 2004
- Collectif, Quel est ton secret, petit Van ?,Saint-Paul/Les Amis de Van, 2000
Notes et références
Voir aussi
Liens externes
Catégories :- Naissance en 1928
- Décès en 1959
- Rédemptoriste
- Religieux vietnamien
- Vénérable catholique
- Titulaire du certificat d’études primaires
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