- Marc Antoine Jullien
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Marc Antoine Jullien, dit Jullien de la Drôme, né à Bourg-de-Péage, le 18 avril 1744, mort à Pizançon (Bourg-de-Péage), le 27 septembre 1821, était un homme politique français.
Ayant des prétentions littéraires, Marc Antoine Jullien se rend à Paris, où il achève ses études au collège de France. Ses succès lui valent la protection de personnages en crédit, parmi lesquelles Mably, qui le présente à la duchesse de Damville ; celle-ci le charge de l’éducation de son petit-fils, le prince de Léon.
Vers 1774, il épouse Rosalie Ducrolay (morte en 1820), fille d'un négociant de Pontoise, avec laquelle il a deux fils[1]. Celle-ci a laissé une importante correspondance[2]publiée par son arrière-petit-fils, Édouard Lockroy, en 1881[3].
Il salue avec enthousiasme la Révolution et entretient une active correspondance avec ses compatriotes du Dauphiné, où transparaissent ses sentiments sur les événements parisiens. Cela lui vaut une réputation de patriote, dans le département de la Drôme, qui l’élit député suppléant à l’Assemblée législative (1791) et président de l’assemblée électorale du département (1792).
Le 5 septembre 1792, il est élu député de la Drôme à la Convention, le 1er sur 9 avec 395 voix sur 468. Siégeant sur les bancs de la Montagne, il dirige sa première motion contre le général de Montesquiou, que « tous les soldats de son armée regardaient comme un traître ». Le 26 décembre 1792, il prononce un discours véhément, plusieurs fois interrompu par des cris, pour appuyer la motion de Duhem, qui avait demandé que Louis XVI soit jugé sans désemparer, mais l’Assemblée passe à l’ordre du jour. Lors du procès de Louis XVI, il vote pour la mort sans appel ni sursis, assurant, au troisième appel : « J’ai toujours haï les rois, et mon humanité éclairée a écouté la voix de la justice éternelle ; c’est elle qui m’ordonne de prononcer la mort contre Louis Capet ». Adversaire des Girondins, il réplique à Lanjuinais, qui attaquait les auteurs de la révolution du 31 mai, qu’il calomnie les habitants de Paris.
Dénoncé par Tallien et Carrier après le 9-Thermidor comme l’agent et le protégé de Robespierre parce qu’un de ses fils avait été membre du Comité exécutif de l’instruction publique (en fait, Jullien fils est responsable de leur rappel, à l’un et à l’autre, au printemps 1794), la Convention ne donne pas suite à ces accusations.
Après la session, Jullien vit à l’écart des affaires publiques. Résidant à Paris, il se consacre à la littérature et à la poésie, publiant quelques opuscules dans le Mercure en 1802 et en 1803.
Sous la Restauration, il se retire dans ses propriétés de la Drôme. Ayant refusé de signer l’Acte additionnel durant les Cent-Jours, il échappe en 1816 à la loi contre les régicides, et son exil se borne à quelques mois de résidence surveillée à Barcelonnette.
Il meurt accidentellement le 27 septembre 1821 en tombant d’un balcon.
Sources
- Alphonse de Beauchamp, Biographie moderne, p. 175.
- Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des Parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Bourloton, 1889, tome III, (de Jouvenel à Kable) p. 447.
Notes et références
- Jullien de Paris est le cadet.
- Voir Marie-Louise Jacquot-Hustache, Le moi et l'histoire dans les correspondance de Rosalie Jullien, 1794-1799, Université Lumière-Lyon II, 1992
- Journal d'une Bourgeoise de Paris pendant la Révolution, 1791-1793, Paris, Calmann-Lévy, 1881.
Lien externe
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k469419/f2.image.r=rosalie+jullien.langFR
Catégories :- Ancien député de la Drôme
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