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Manoel de Oliveira
Manoel de Oliveira à la Cinémathèque Française le 3 juillet 2008
Données clés Nom de naissance Manoel Cândido Pinto de Oliveira Naissance 11 décembre 1908
Porto, PortugalNationalité Portugais Profession réalisateur Films notables Non, ou la vaine gloire de commander,
Val Abraham,
InquiétudeManoel de Oliveira est un réalisateur portugais, né Manoel Cândido Pinto de Oliveira le 11 décembre 1908 à Porto (Portugal). Il est le premier réalisateur centenaire en activité[1].
Sommaire
Biographie
Sa jeunesse
Manoel Cândido Pinto de Oliveira est né le 11 décembre 1908 dans une famille de la bourgeoisie industrielle de Porto. Il s'est intéressé au cinéma dès son plus jeune âge grâce à son père qui appréciait cet art et l'emmenait souvent voir les films de Charlie Chaplin et Max Linder. Il a étudié au Colégio Universal de Porto, puis dans un collège Jésuite en Galice.
Jeune homme très sportif, il excelle en natation, athlétisme et course automobile. À l'âge de 19 ans, il fréquente l'école d'acteur de Reno Lupo et tourne comme acteur dans quelques films, son rôle le plus important restant celui de A Canção de Lisboa, le premier film parlant portugais, en 1933. A cette époque, Manoel de Oliveira possède déjà sa première caméra, offerte par son père en 1929, une caméra portative Kinamo, avec laquelle il commence à tourner son premier film Douro, faina fluvial, un court métrage documentaire muet qui met en relation le fleuve Douro et la vie des marins. Ce film tourné de 1927 à 1929, sorti en 1931, a été critiqué par certains à cause de son aspect naturaliste ; mais, dans ce film d'une grande maturité on voit déjà, chez Oliveira, une âme de poète réaliste.
Son arrivée sur le devant de la scène
C'est avec son premier long métrage, Aniki Bóbó en 1942, contant le quotidien de quelques enfants des quartiers populaires de Porto et annonçant le néoréalisme italien, que Manoel de Oliveira parvient à se faire reconnaître. À la suite de la sortie de ce film, Manoel de Oliveira ressent le besoin de partir en Allemagne pour connaître de nouveaux horizons, mais aussi pour échapper à la vie au Portugal qui était très dure puisque le pays vivait sous la très rigide dictature salazariste.
En Allemagne, il étudie la couleur et "les procédés techniques". À la suite de quoi, il reprend la caméra pour réaliser un nouvel essai sur Porto, le Peintre et la Ville en 1956. Conjuguant caméra subjective et "cinéma direct", représentation de la ville et reflets des tableaux d'Antonio Cruz, ce film instaure la naissance d'un nouveau courant dans le documentaire. Puis, il réalise Le Mystère du printemps ( O Acto da Primavera) en 1962, fondé sur un texte du XVIe siècle, Auto de Paixão de Francisco Vaz de Guimarães que les paysans de Curalha interprètent chaque année, en plein air, durant la semaine sainte. Selon Raphaël Bassan, « c'est une œuvre de transition où fiction et documentaire se côtoient pour piéger certaines données culturelles et sociales de la région ». L'un de ses deux derniers courts métrages, La Chasse en 1963 est une parabole sur la solidarité. Il avait, dit-il, « des intentions cachées touchant la dictature ». Après ce film, le gouvernement portugais l'empêche à nouveau de tourner jusqu'en 1971, année où sort Le Passé et le Présent, son troisième long métrage, une satire sur la société bourgeoise du Portugal, adaptation de la pièce de Vicente Sanches. Il poursuit, avec une autre adaptation tirée celle-ci d'un roman de José Régio, Benilde, ou la Vierge Mère (1974) qui raconte l'histoire d'une jeune femme qui tombe enceinte tout en restant vierge, se référant au récit évangélique de la conception de Jésus.
Depuis ces films, il a un rythme de réalisation beaucoup plus régulier, souvent avec des films de type romantique ou d'amour impossible. Ainsi, connaît-on bien le film Amour de perdition en 1978, l'un de ses plus beaux films, adapté d'un roman de Camilo Castelo Branco, un des grands auteurs du romantisme portugais. Narrant l'histoire, à la fin du XVIIIe siècle, d'un amour désespéré entre deux jeunes personnes appartenant à des familles ennemies, l'adaptation de Manoel de Oliveira tente de faire découvrir au public la mentalité portugaise de l'époque.
En 1981, il tourne Francisca, tiré d'un roman de Agustina Bessa-Luís. Ce film conclut la tétralogie des Amours frustrées. « Un masochisme révélateur de la psychologie portugaise au cours des âges parcourt les quatre opus de ce cycle »(Raphaël Bassan). Puis il tourne, entre autres, en 1985, Le Soulier de satin d'après Paul Claudel, en 1990 Non, ou la vaine gloire de commander, en 1993 Val Abraham, à nouveau, d'après un roman de Agustina Bessa-Luís. En 1995, il réalise Le Couvent, avec Catherine Deneuve et John Malkovich film tiré encore une fois d'un roman de Agustina Bessa-Luís, As terras dos riscos.
Après ses cent ans
En 2008 Christophe Colomb, l'énigme évoque, avec émotion et humour, l'histoire de Christophe Colomb. Puis Singularités d'une jeune fille blonde, adapté d'un conte de Eça de Queiroz, auteur réaliste portugais du XIXe siècle, sort en salle en septembre 2009.
En 2010, Manoel De Olivera est à Cannes pour la présentation de L'Étrange Affaire Angélica qui concourt dans la catégorie Un certain regard.
Il est alors le réalisateur en activité le plus âgé au monde et le seul à avoir commencé sa carrière à l'époque du cinéma muet. Il a reçu lors du Festival de Cannes 2008, l'année de ses 100 ans, sa première Palme d'or, une Palme d'or pour l'ensemble de son œuvre. Cette récompense lui a été remise par son ami Michel Piccoli. Ému par cette distinction, il a déclaré : « J'apprécie énormément de la recevoir de cette façon-là parce je n'aime pas trop la compétition, c'est-à-dire gagner contre mes collègues ; c'est une belle façon de recevoir un prix ».
Quant à sa prodigalité et sa longévité : « Cesser de travailler, c'est mourir. Si on m'enlève le cinéma, je meurs ».
Filmographie
- Longs métrages
- 1942 : Aniki Bóbó
- 1963 : Le Mystère du printemps (Acto de Primavera)
- 1972 : Le Passé et le présent (O Passado e o Presente)
- 1975 : Benilde ou la Vierge Mère (Benilde ou a Virgem Mãe)
- 1979 : Amour de perdition (Amor de Perdição)
- 1981 : Francisca
- 1982 : La Visite (Visita ou Memórias e Confissões)
- 1985 : Le Soulier de satin
- 1986 : Mon cas (O meu caso)
- 1988 : Les Cannibales (Os Canibais)
- 1990 : Non, ou la vaine gloire de commander ('Non', ou A Vã Glória de Mandar)
- 1991 : La Divine Comédie (A Divina Comédia)
- 1992 : Le Jour du désespoir (O Dia do Desespero)
- 1993 : Val Abraham (Vale Abraão)
- 1994 : La Cassette (A Caixa)
- 1995 : Le Couvent (O Convento)
- 1996 : Party
- 1997 : Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo)
- 1998 : Inquiétude (Inquietude)
- 1999 : La Lettre
- 2000 : Parole et Utopie (Palavra e Utopia)
- 2001 : Je rentre à la maison
- 2001 : Porto de mon enfance (Porto da Minha Infância)
- 2002 : Le Principe de l'incertitude (O Princípio da Incerteza)
- 2003 : Un film parlé (Um Filme Falado)
- 2004 : Le Cinquième Empire (O Quinto Império - Ontem Como Hoje)
- 2005 : Le Miroir magique (Espelho Mágico)
- 2006 : Belle toujours
- 2008 : Christophe Colomb, l'énigme (Cristóvão Colombo - O Enigma)
- 2009 : Singularités d'une jeune fille blonde (Singularidades de uma Rapariga Loura)
- 2010 : L'Étrange Affaire Angélica (O estranho caso de Angélica)
- 2011 : Gebo et l'ombre[2]
- Courts et moyens métrages
- 1931 : Douro, Faina Fluvial (muet)
- 1932 : Estátuas de Lisboa
- 1932 : Hulha branca (Houille blanche)
- 1938 : Miramar, Praia das Rosas
- 1938 : Já Se Fabricam Automóveis em Portugal
- 1941 : Famalicão
- 1956 : Le Peintre et la ville (O Pintor e a Cidade)
- 1964 : Vila verdinho
- 1964 : A Caça
- 1965 : As Pinturas do Meu Irmão Júlio
- 1966 : O Pão (documentaire)
- 1983 : Nice - À propos de Jean Vigo
- 1983 : Lisboa Cultural (documentaire TV)
- 2002 : Momento
- 2005 : Do Visível ao Invisível
- 2006 : O Improvável Não é Impossível
- 2007 : Chacun son cinéma (Film collectif; Manoel de Oliveira : Rencontre unique, 3 min)
Notes
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Manoel de Oliveira sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Article et interview du réalisateur
- Cannes 2008 dans Le Point
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