Manifeste pour la culture wallonne

Manifeste pour la culture wallonne

Le 15 septembre 1983, quatre-vingts personnalités wallonnes connues et moins connues exigèrent la prise en compte d'une culture wallonne qu'ils voyaient mal gérée par la Communauté Wallonie-Bruxelles. Dans le cadre du fédéralisme belge, ils proposèrent un transfert des compétences culturelles, de l'enseignement et de la recherche à la Région wallonne. C'est le Manifeste pour une Wallonie maîtresse de sa culture, de son éducation et de sa recherche.

Ce Manifeste pour la culture wallonne se propose de définir la Wallonie comme distincte culturellement à la fois de Paris et de Bruxelles et pouvant constituer un pôle culturel important dans la Francophonie à l'instar du Québec et de la culture québécoise. Sur le plan politique, ce texte, avant tout culturel, renvoie soit à une volonté d'autonomie culturelle dans le cadre de l'État fédéral belge[1], soit de manière plus radicale, à l'indépendantisme wallon (bien que le texte du Manifeste ne donne aucune indication à suivre à ce propos).

Sommaire

Les textes

Le texte du Manifeste pour la culture wallonne est accessible depuis quelques sites Internet :

La première version de 1983 :
- sur le site de la revue Toudi
- MMW

La deuxième version de 2003 :
- sur le site de la revue Toudi
- en wallon normalisé et sa traduction en français
- traductions : walon normalisé, wallon du centre, allemand, néerlandais, italien et espagnol

Les deux sites proposent le texte lui-même pour chaque version. La proposition de décret qui est associée à la version de 2003 ainsi que les traductions en allemand, espagnol, italien et néerlandais sont disponibles depuis les deux sites. Une traduction en wallon du Centre (walon di Cente) se trouve sur le site du MMW. Les références à la manière dont la FGTB wallonne, le plus important syndicat de travailleurs en Wallonie, s'y est associée n'est consultable que dans le site de la revue Toudi.

Pour le texte de la réponse à l'Appel bruxellois, voir la section Le rebondissement de l'Appel bruxellois et la Réponse de cent Wallo(ne)s.

Ailleurs en Francophonie : Québec, Suisse romande, Afrique

Cette démarche wallonne trouve un écho dans d'autres parties de la Francophonie, comme au Québec qui se revendique d'une culture québécoise et en Suisse romande.

Les réactions

Le Manifeste pour la culture wallonne a été un élément dans la discussion sur le fédéralisme belge qui découpe trois communautés (linguistiques et culturelles) et trois Régions économiques. Chantal Kesteloot écrit : La brèche ouverte par le Manifeste va peser sur le champ politique. Les fêtes de wallonie, la fête de la communauté française sont autant d'occasions de s'exprimer pour les partisans et les adversaires de la Communauté...[2] Dans les milieux politiques et culturels concernés, le texte eut un retentissement certain et prolongé. Jacques Hislaire titre dans son journal Combien de cultures en Belgique? et imagine que les idées du manifeste vont conduire au morcellement de la Wallonie:Si le futur ministère de la Culture wallonne subventionne Julos Beaucarne pour des chansons dans le dialecte d'Ecaussines, il y aura discrimination pour tous les chanteurs qui s'expriment en sérésien, en verviétois ou en picard. [3], ce qui lui vaudra un droit de réponse d'un des signataires Jean-Jacques Andrien [4] Des cartes blanches se succèdent dans Le Soir, soit défavorables comme Jean-Pol Baras [5], comme Luc Dardenne et Jean-Pierre Dardenne [6] soit favorables comme le compte rendu du manifeste lui-même dans Le Soir du 16 septembre 1983. La Revue Nouvelle publie un numéro spécial en janvier 1984 intitulé Wallonie, autour d'un manifeste avec des articles favorables [7] ou défavorables [8]. En 1989, la controverse rebondit avec la parution dans Le Soir d'un manifeste favorable à la Communauté. Deux réactions wallonnes sont à pointer, l'une favorable de l'écrivain René Swennen [9]; l'autre défavorable du Prix Rossel 1984 Thierry Haumont [10] En 1992 deux revues publient de concert un numéro spécial également sur le thème intitulé La Wallonie et ses intellectuels [11]. En 2004, parlant de la belgitude de la La Belgique malgré tout (n° spécial célèbre de la Revue de l'ULB, 1980), dans Histoire de la littérature belge (1830-2000), Michel Biron écrit:

«  On ne s'étonne guère (...) que la réaction la plus forte à la Belgique malgré tout soit venue de Wallonie. Elle prend la forme en 1983 d'un Manifeste pour la culture wallonne dans lequel plusieurs dizaines d'intellectuels et d'artistes wallons contestent l'hégémonie de Bruxelles. "Nous, signataires de ce texte (...) nous sommes et nous nous sentons être de Wallonie." Mis côté à côté, le manifeste wallon et La Belgique malgré tout paraissent antithétiques tant par la forme que le contenu. Aux soixante-huit "Je" du recueil de Jacques Sojcher s'oppose le "nous" du manifeste; au "nulle part" des écrivains bruxellois s'oppose "un seul et même territoire", celui de la Wallonie[12] »

Enfin le volume Histoire de la Wallonie déjà cité place le Manifeste de 1988 et celui qui lui fit écho en 2003 dans les événements importants de la Chronologie qu'il détaille [13] La presse en parla y compris en Flandre et à l'étranger [14]

Les réactions des adversaires du Manifeste insistèrent sur le fait qu'il préludait à un repli sur soi de la Wallonie, à la rupture de la solidarité francophone avec Bruxelles ou encore que les signataires cherchaient à se positionner avantageusement en fonction des évolutions institutionnelles. La récente Histoire de la littérature belge parue chez Fayard (Paris, 2003) estime que ce Manifeste s'oppose trait pour trait à l'idée de belgitude telle qu'elle avait été manifestée notamment dans le numéro spécial de la revue de l'ULB en 1980 intitulé La Belgique malgré tout.[réf. nécessaire] Notamment parce que les signataires du Manifeste faisaient entendre un "Nous" collectif là où les collaborateurs de la revue de l'ULB faisaient entendre autant de "je" individuels.[réf. nécessaire]

Les réactions furent d'ailleurs en général négatives. Y compris chez les hommes politiques peu soucieux de tenir compte d'une revendication semblant devoir déboucher logiquement sur la suppression de la Communauté française comme échelon institutionnel. Le directeur de La Revue Nouvelle, Michel Molitor, en janvier 1984 insista sur l'équivoque du texte, hésitant entre la quête d'une reconnaissance symbolique et l'exigence d'une modification institutionnelle.

Vingt ans plus tard, les partisans de cette vision reprirent le fil de leur réflexion et déposèrent un nouveau Manifeste, le 15 septembre 2003 au Président du Parlement wallon (Robert Collignon) à Namur, assorti d'une proposition de décret attribuant toutes les compétences en matière scolaire ou culturelle à la Wallonie.

Actuellement

La récente "Histoire de la Wallonie" parue aux éditions Privat (Toulouse, 2003), place la publication de ces deux textes au rang des événements qui comptent dans la chronologie qui clôt l'ouvrage (avec cependant une erreur: le deuxième Manifeste - Manifeste pour une Wallonie maîtresse de sa culture, de son éducation et de sa recherche - fut remis au Parlement wallon en 2003 et non en 2002).

Certains signataires du deuxième Manifeste se sont associés durablement pour créer le Mouvement du Manifeste Wallon afin de poursuivre l'élan de militantisme wallon inspiré par ces deux textes et ainsi faire aboutir de meilleures conditions de mise en œuvre pour la reconnaissance de la personne morale et culturelle de la Wallonie. C'est ainsi que l'année 2006 voit l'émergence d'un projet de constitution wallonne qui va largement dans ce sens.

La thématique du Manifeste

Elle est née par exemple du constat régulier, notamment dans les médias, d'un manque d'équilibre dans la représentation des forces vives et des faiblesses wallonnes. Il est courant d'entendre parler dans les médias du « chômage wallon », des « grèves wallonnes », mais en ce qui concerne les points positifs, il existe un autre "son de cloche" : « la championne belge de tennis » (Justine Henin), « les deux Palmes d'or des cinéastes belges » (les frères Dardenne), etc.

L'incivisme ordinaire

« Nous en avons assez de l'incivisme ordinaire qui culpabilise les Wallons et paralyse leurs énergies. »

À titre d'exemple, un véritable discours "antiwallon" a fait l'objet d'une publication de José Fontaine, professeur et journaliste, signataire des deux Manifestes, intitulée « Le discours antiwallon » (voir Liens externes). Ce genre d'étude permet de prendre conscience d'un véritable dénigrement des potentialités wallonnes de la part de personnes douées de compétences reconnues et respectées. Le terme d'incivisme ordinaire traduit ce climat incessant de mépris latent à l'égard de la Wallonie dont le résultat déstabilise à la longue même les hommes appelés au Pouvoir.

Citons ce témoignage éloquent et récent de Christian Napen, conseiller parlementaire wallon, auteur d'une Carte blanche dans le journal Le Soir du 12 juin 2006 :

« Des difficultés, quelquefois longtemps méconnues, surgissent dès le début d'un itinéraire existentiel wallon. II y a d'abord l'histoire scolaire. Grâce à elle et à ses omissions. (…) Bref, je ne savais rien de l'existence d'un Mouvement wallon. (…) Le processus régionaliste ne fut d'abord pour moi, et pour nombre de mes contemporains, qu'un article 59 bis de la Constitution instituant les Communautés et sur lequel, obligés, nous glosions sans le moindre fondement dans l'éther de nos examens de droit. Je demeure convaincu qu'aucun d'entre nous ne comprenait à ce moment ce que cet article signifiait réellement. (…)

Car enfin, comment peut-on être Wallon quand on s'inscrit dans un système fédéral imposé au rythme des exigences institutionnelles flamandes ? Comment peut-on être Wallon quand la loyauté fédérale est, dans ce pays, une vertu essentiellement pratiquée en français ? Comment peut-on être Wallon quand, de Flandre, on fustige une Wallonie proche des pires moments traversés par l'Allemagne de l'Est ? (…) Comment peut-on être Wallon quand les bulletins de santé régionaux se succèdent pour atteindre des apothéoses en appelant, pour le salut de la Wallonie, à des électrochocs de plus en plus puissants ? Comment peut-on être Wallon quand on manque cruellement d'une identité qui s'étiole parce que les WalIons ne sont maîtres ni de leur destinée culturelle ni de la scolarité de leurs enfants ?

Comment peut-on être Wallon quand, à peine avions-nous entendu pour la énième fois un appel pathétique au redressement wallon, que le plan Marshall était éclipsé par la saga d'un grand prix de F1 qui fut une fois encore l'occasion d'un déballage de plus à mettre au passif du « mal wallon » ? Comment peut-on-être Wallon quand les Wallons eux-mêmes refusent leur identité ? Oui à la culture française et partant à la nation francophone, mais la Wallonie, mon bon monsieur, vous ne trouvez pas que ça fait produit du terroir ?

Marre d'être orphelin de cette fierté que ma « wallonitude » étouffe inexorablement. Marre des fins de règne qui n'en finissent pas d'en finir. Marre de me dire que c'est éminemment plus facile d'être Corse, Catalan ou Breton que d'être Wallon. Marre de ne pas avoir répondu à cette question : comment peut-on être Wallon ? Et pourtant, je suis convaincu qu'il faut que cette réponse ne tarde pas. »

L'enseignement

« La Wallonie paie donc, au propre comme au figuré, pour que l'école francophone fasse abstraction d'elle. Cela, elle ne le veut plus. »

« L’absence de la Wallonie comme telle dans les cursus scolaires aggrave ce manque de repères identifiants. Comment un jeune Wallon peut-il comprendre les enjeux actuels s’il ne dispose d’un enseignement des faits qui ont marqué l’histoire récente du pays. En termes d’éducation citoyenne, n’est-il pas pertinent de comprendre comment fonctionne la Région dans le contexte belge et comment les luttes sociales et politiques expliquent le fédéralisme aujourd’hui ?

La proposition du sénateur Destexhe pour « mieux connaître notre passé commun » et le projet de décret de Maria Arena visant à « donner du sens à l’histoire enseignée dans nos écoles » seront-ils à même d’y remédier ? Force est de constater que la Communauté française de Belgique, qui dispose de l’enseignement dans ses compétences, n’est pas faite pour éclaircir le paysage symbolique d’une Wallonie en mal de compréhension d’elle-même. Cette Communauté, indépendamment du lien nécessaire de solidarité qu’elle préserve entre les Régions wallonne et bruxelloise, entretient un dessein culturel mort-né.

Cette institution exprime en fait l’objectif des héritiers de la bourgeoisie de 1830 qui a jadis construit l’État belge unitaire sur une base francophone. Les Flamands ayant refusé de s’intégrer à ce modèle, la Communauté française poursuit le rêve belge sans eux. Il en résulte une idéologie qui réduit la Belgique à une capitale, Bruxelles, et une province, la Wallonie, dont le nom et les aspirations s’effacent dans cet État résiduaire. C’est ainsi qu’est né dans les années 1970 le concept de « belgitude » auquel le monde francophone subventionné tente de se conformer, faute de mieux. » (Carte blanche de Jean Pirotte, Historien, professeur émérite à l’UCL et président de la Fondation wallonne, 4 mars 2008)

Les médias

« La Wallonie paie donc, au propre comme au figuré, pour que les médias francophones l'ignorent. Cela, elle ne le veut plus. »

Christian Napen, toujours lui, s'exprime nettement à ce sujet : « Comment peut-on être Wallon quand les grands médias francophones pratiquent un parisianisme à la belge et abordent la Wallonie tantôt comme une réserve folklorique, tantôt comme une réalité calamiteuse et gangrenée par le clientélisme et le chômage ? »

Il est vrai qu'avec les débuts de la Communauté française de Belgique, il fallait s'enquérir auprès de la population wallonne d'un regain de légitimité, c'est ainsi qu'est née l'émission Télétourisme, véritable véhicule culturel au service de la Wallonie issu du ventre de la RTBF. Passé les années de consolidation, et comme le producteur de cette émission le signalait lui-même à sa retraite en évoquant son parcours, les moyens techniques diminuèrent et l'intérêt de la RTBF pour la Wallonie se cantonna à remuer des enquêtes pour ajuster ses cibles au pouvoir d'achat bien catégorisé.

En effet, l'évolution du paysage médiatique francophone belge devait aboutir au démantèlement des antennes régionales, à la disparition des émissions cultes, à la mise en valeur d'une "proximité" qui n'a plus rien d'une complicité avec les auditeurs. Cette étape, la restructuration de la Radio-Télévision belge francophone, fut baptisée "Plan Magellan" et fustigiée par la population wallonne et bruxelloise. De nombreux sites, des pétitions, des articles jallonnèrent Internet pour dénoncer l'impéritie de l'administration bruxelloise vis-à-vis de la Wallonie et des auditeurs bruxellois. Un rapport particulièrement précis, fait par un professionnel du secteur, Dominique Nahoé à l'époque cadre à la RTBF, permet de très bien se rendre compte des enjeux de cette restructuration. Le bilan est noir, décevant, et le rapport sans ambiguïté : la Wallonie le paie cher dans les deux sens du terme (voir Liens externes).

La représentation de l'image de la Wallonie à l'étranger

« La Wallonie paie donc, au propre comme au figuré, pour être absente de ces grands forums internationaux que sont les sommets francophones. Cela, elle ne le veut plus. »

C'est patent notamment dans les grands sommets de la Francophonie où la Wallonie consacre pourtant une part importante de ses ressources (juste après la France).

Lors des États généraux de la culture, un article à ce sujet paraissait dans La Libre Belgique du 16 février 2005. Patrick Colpé, directeur du Théâtre de Namur, y dressait un bilan fort noir : « Nous manquons de notoriété à l'étranger alors que c'est essentiel pour nous faire vivre et pour faire tourner plus longtemps nos spectacles, dit-il. Je fréquente beaucoup de programmateurs, on n'existe pas ou alors en Division 2 ou 3, c'est-à-dire avec des petites formes, pas chères. Le théâtre des Doms et le centre Wallo-Brux à Paris n'atteignent pas encore leurs buts. » Il ajoute que les moyens - rares - sont « dispersés » : « Où est l'excellence, où est la différence ? Chez nous, tout est ramené vers le bas via le budget. On nous vend avec le blanc-bleu-belge. Il n'y a pas de stratégie ». Et de dire qu'il se voit comme « un Calimero qui sent la frite, coincé dans ma réserve d'Indiens. Les jeunes metteurs en scène étant la mayonnaise ».

La reconnaissance des œuvres de l'esprit

« La Wallonie paie donc, au propre comme au figuré, pour que les œuvres de l'esprit qu'elle produit ne lui soient ni attribuées ni reconnues. Et cela, elle ne le veut plus. »

« La Wallonie vit par ailleurs dans un véritable déficit symbolique. Les Wallons ont rarement qualifié de « wallons » les fleurons de leur patrimoine, préférant les attribuer à la Belgique à la réussite de laquelle ils étaient flattés de s’identifier. N’ont-ils pas largement contribué à construire, sur base de leur prospérité économique et par solidarité avec tous les travailleurs, une sécurité sociale belge ? Celle-là même que le mouvement flamand veut s’approprier, accusant les Wallons d’en tirer profit ! » (Jean Pirotte, journal Le Soir du 04/03/2008)

Les services d'aide à la population

« La Wallonie paie donc, au propre comme au figuré, pour que les Wallons et, plus particulièrement, les femmes, voient leur épanouissement entravé par le piètre exercice des missions sociales remplies par la Communauté. Et cela, elle ne le veut plus. »

La subsidiation de la Communauté française de Belgique relève toujours d'un exercice de haute voltige, le sous-financement chronique occasionne des difficultés croissantes pour le maintien des services proposés à la population qui, finalement, ne sont pas toujours à la mesure des attentes. Cette réflexion a amené plusieurs personnes à considérer cette Communauté française comme inapte à poursuivre ses missions, d'où l'appel à une alternative institutionnelle.

La reconnaissance des personnalités sportives

« La Wallonie paie donc, au propre comme au, figuré, pour que se développe un sport dont les acteurs wallons ne sont pas présentés comme tels. Et cela, elle ne le veut plus. »

Le rebondissement de l'Appel bruxellois et la Réponse de cent Wallon(ne)s

Le journal Le Soir a publié le mercredi 20 décembre 2006 le texte d'un appel, intitulé Nous existons! présenté la veille à la presse, et signé par une centaine de personnalités bruxelloises de premier plan parmi lesquelles Mateo Alaluf, Jean-Baptiste Baronian, Philippe Van Parijs, Claude Javeau, Jacques De Decker, François Schuiten, Guy Haarscher, Jean-Marc Ferry, Benoît Dejemeppe, Benoît Peeters, Riccardo Petrella,Axelle Red, Claude Semal, Olivier Strebelle, Thierry Tinlot... qui réclament la prise en compte des intérêts des Bruxellois dans la perspective des négociations institutionnelles programmées pour l'année 2007. Le texte qui décrit une Région de Bruxelles-Capitale multiculturelle et complexe appelle les mandataires bruxellois à en défendre les intérêts quelles que soient leurs langues ou origines, au-delà des affrontements communautaires, les Bruxellois à signer l’appel et les négociateurs à accorder à Bruxelles, comme aux autres Régions, le pouvoir de forger son avenir,...comme foyer d'un dynamisme profitant aux trois régions du pays [15]. Le texte exige clairement plus de région (à base spatiale et non linguistique), et moins de communauté (à base linguistique), ce qui se réfère au système institutionnel belge actuel bien que l'appel Nous existons se place au-delà de l'institutionnel. A cet Appel, plus d'une centaine de personnalités wallonnes ont répondu affirmativement le 7 mai et notamment Lise Thiry, Nicole Malinconi, Paul Meyer, Caroline Lamarche, Jacques Dubois, Jean-Marie Klinkenberg, Guy Denis, Luc Courtois, Jean Germain, José Fontaine, Philippe Destatte, Jean Louvet, Nicolas Ancion, Jacques Brassinne de la Buissière, Jean-Claude Vandermeren secrétaire général de la FGTB wallonne, Armand Delcampe, directeur du théâtre Jean Vilar et du Festival de Spa... [1]. La liste complète des premiers signataires est à cette adresse [2] et le texte en son intégralité à celle-ci: [3]

Liste des signataires de 1983

[NB: les liens externes renvoyant à certains signataires sont parfois en quelque sorte des avant-pages]

Maurice Abitol, Économiste; Jacques Aghion, Biologiste [4]; Paul André, Écrivain; Jean-Jacques Andrien, Cinéaste; Michel Antaki [5], Architecte-Urbaniste; Barbez Daniel, Auteur-Interprète[6]; Marc Baronheid, Ecrivain; Bernadette Bawin, Sociologue; Julos Beaucarne, Chanteur; André Blavier ; Maurice Bologne, Professeur honoraire; Aimée Bologne-Lemaire, Préfète honoraire; Bury Jacques, Professeur; Bya Joseph, Écrivain; Guy Cabay, Musicien; Capiau Jean, Directeur de galerie [7]; Chabot Jean-Pierre, Chanteur-Agent de développement; Chassard Jean-Pierre, Animateur-Formateur; Clara Alain, Licencié en histoire; Didier Comès, Dessinateur de B.D.; Daniel Alain, Réalisateur-TV; Guy Denis, Ecrivain; André-Joseph Dubois, Écrivain; Jacques Dubois, Professeur de Lettres; Francis Édeline, Poéticien; Fautré René-Louis, Fonctionnaire[8]; José Fontaine, Journaliste; Ita Gassel, Ethnologue; Léopold Genicot, Historien; Genicot Luc-Fr, Historien [9]; Geoffroy Jean-Luc, Animateur; Bernard Gillain, Journaliste; René Hainaux, Comédien [10]; Hartman, Chantal, Cinéaste; Thierry Haumont, Écrivain; René Hausman, Dessinateur; Hesbois Emile, Écrivain-Animateur; Steve Houben, Musicien[11]; Hourez Roland, Auteur dramatique, Imhauser Marcelle, Journaliste; Jean-Marie Klinkenberg, Professeur de Lettres, linguiste; Lambert Gérard, Economiste; André Lange, Chercheur en communication de masse; Patrick Leboutte, Etudiant; Paul Lefin, Responsable d'associations dialectales [12]; André Lenaerts, Comédien [13]; Jean Louvet Auteur dramatique; Martin Michel, Docteur en médecine; Paul Meyer (cinéaste), Cinéaste; Thierry Michel, Cinéaste; Philippe Minguet, Esthéticien; Mohimont Serge, Chanteur; Roger Mounège, Directeur de revue; Neys Robert, Journaliste [14]; Jacques Nihoul, Ingénieur physicien; Noël Pierre, Animateur-Formateur; Joseph Orban, Ecrivain; Christine Pireaux, Cinéaste; Jean Pirotte (historien) [15], Historien; Michel Quévit, Socio-économiste; Gabriel Ringlet, Prêtre, chargé de cours; André Romus, Journaliste et peintre; Jean-Claude Servais, Auteur de B.D.; Manu Simon Réalisateur Ciné/TV [16]; André Stas, Pataphysicien; Jean-Marie Tournemenne, Peintre[17]; Hadelin Trinon, Professeur; Vandevelde Charles, Architecte; Yvon Vandycke, Artiste peintre; José Verdin, Économiste; Verspeelt Liliane, Journaliste; Georges Viatour, Économiste; Michel Voiturier [18], Chroniqueur artistique; Jean-Claude Watrin, Chanteur.[19]

Bibliographie

  • Pol Vandromme, Les gribouilles du repli wallon, Marc Laudelout, Bruxelles, 1983.
  • Autour d’un manifeste n° spécial de La Revue Nouvelle, janvier 1984.
  • Culture et politique (ouvrage collectif), Institut Destrée, Charleroi, 1984.
  • Actualité du Manifeste (ouvrage collectif), Liège, 1985.
  • Hugues Dumont (directeur) Belgitude et crise de l'Etat belge (Actes du colloque des Facultés St Louis), Bruxelles, 1989 (publiés en 1991 par les Facultés St-Louis)
  • La Wallonie et ses intellectuels, publication commune (et ouvrage collectif) des Cahiers marxistes (n° 187) et TOUDI (n° 7), 1992 (avec notamment une intervention de Jean Louvet devant un congrès de la CGSP-enseignement à propos du manifeste wallon et le manifeste pour la Communauté française).
  • José Fontaine, Le citoyen déclassé, in TOUDI et Contradictions, Walhain, Quenast, 1995 (surtout le chapitre II La controverse sur l’identité et la culture wallonnes).
  • Belgique toujours grande et belle, in Revue de l’ULB, Bruxelles, 1998.
  • José Fontaine Four Definitions of Culture in Francophone Belgium, in Nationalism in Belgium, Macmillan, Londres, 1998.
  • La Wallonie est-elle invisible? in La Revue Nouvelle et TOUDI (juin 1999).
  • La revue TOUDI les deux numéros 58 (juin (2003) et 59/60 (octobre 2003)ce dernier reprenant plusieurs informations sur le Premier et le Deuxième Manifeste ainsi que l’étude (traduite) d’Annie Dauw)
  • Hervé Hasquin La Wallonie son histoire, Pire, Bruxelles, 1999.
  • Xavier Mabille, La Belgique depuis la Deuxième guerre mondiale, CRISP, BXL, 2003.
  • Histoire de la Wallonie Privat, Toulouse, 2004 (dont le dernier chapitre porte sur le problème soulevé par les deux manifestes wallons.

Références

  1. Chantal, Kesteloot, Histoire de la Wallonie, op. cit.
  2. Chantal Kesteloot, Un fédéralisme qui s'installe in B.Demoulin et JL Kupper, Histoire de la Wallonie, Privat, Toulouse, pp. 338-340, p. 339
  3. La Libre Belgique du 30 septembre 1983
  4. La libre Belgique, du 25/10/1983
  5. Défendre la culture de notre communauté, le 27 octobre 1983
  6. Un manifeste peut en cacher un autre, article du 19/12/1983
  7. Hervé Cnudde, Propos de Bruxelloisin La revue nouvelle, ibid
  8. Frédéric Moutard (pseudonyme de François Martou, Wallonie! Wallons-nous?', ibid
  9. Pour la solidarité entre la Wallonie et Bruxelles in Le Soir du 13/10/1989
  10. Contre le repli belge, in Le Soir du 4/10/89
  11. Cahiers marxistes numéro 187, novemebre 1992 et Toudi tome VII, 1992
  12. Michel Biron 1980. Jacques Sojcher publie La Belgique malgré tout in Histoire de la littérature belge (1830-2000), Fayard, Paris, 2003 pp. 489-497 [ISBN 2-213-61709-0].
  13. Histoire de la Wallonie,op. cit. pp. 393-401, p. 400 et p. 401
  14. entre autres De Manifest gaat een stap verder (Le manifeste fait un pas de plus) in De Standaard du 17/9/1983, La tragedia de la littératura belga in El païs du 26/12/83, la revue québécoise Possibles, Wallonië bestat en het leeft (La Wallonie existe et elle vit), in Knack, 24/41984, la revue culturelle parisienne Pandora, n° 11, mai, 1985, notamment une interview de Michel Quévit pp. 24-26, ou, plus récemment, Four definitions of culture in Francophone Belgium'', in Nationalism in Belgium, Macmillan, Londres, 1998 ainsi que Le Monde diplomatique octobre 2000, sous le titre Culture wallonne ou culture francophone.
  15. Texte de l'appel bruxellois Nous existons!

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