- MAS 49
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Le Fusil semi-automatique Mle 1949 équipa les forces militaires françaises à partir de 1950 et sa version MAS 49/56 sert jusqu'aux années 1990 environ. Né d'un prototype développé en 1938, il remplaça le MAS 36 avant de laisser sa place au FAMAS. Il s'en trouve encore un certain nombre dans les armureries de la Gendarmerie nationale et dans certaines anciennes colonies françaises.
Sommaire
Histoire et carrière militaire
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les armes semi-automatiques (tels les Garand ou les SKS) étaient en passe de supplanter les vieux fusils à verrou. Soucieux de ne pas laisser la France se faire dépasser dans ce domaine, le Ministère des Armées chargea dès 1944 la Manufacture d'armes de Saint-Étienne de concevoir une arme de ce type. Pour réaliser cet objectif, elle reprit largement le design du fusil MAS 38-40 qui était déjà prêt au début de la Seconde Guerre mondiale : 50 MAS 40 de pré-série, à magasin de 5 cartouches, avaient été livrés pendant l'hiver 1940. L'Occupation, à partir de juillet 1940, avait interrompu ce développement.
Après la Libération, un prototype nouveau de fusil semi-automatique fut élaboré à Saint Étienne, mais toujours à partir de l'architecture du MAS 38-40. L'amélioration essentielle par rapport au MAS 40 était un chargeur amovible contenant 10 cartouches. Les premiers MAS 44 furent livrés en 1945. 6200 MAS 44 puis 44A furent distribués aux Commandos de marine combattant alors le Viêt-Minh.
En 1949, la version définitive du nouveau fusil de la MAS entra officiellement en service sous la dénomination de « Fusil Semi-Automatique MAS 1949 », ou FSA MAS 49. Il remplaça progressivement les MAS 36, bien qu'un nombre important de ces derniers soient restés en service, notamment après leur modernisation en 1951 (qui donna le MAS 36/51). Son baptême du feu eut lieu durant la Guerre d'Indochine, à l'occasion de laquelle il acquit une bonne réputation parmi les troupes qui l'utilisèrent. Après la défaite française de 1954 en Indochine, un certain nombre de fusils équipèrent le Cambodge et le Viêt Nam. Un petit nombre furent exportés en Syrie dans les années 1950. Le FSA Mle 49 connut donc la Guerre du Viêt Nam et la Guerre du Liban.
Malgré sa qualité, le MAS 1949 restait une arme relativement longue et la MAS fut chargée quelques années plus tard de créer une version plus légère et moins encombrante. Ce fut fait en 1956, avec l'entrée en service du MAS 49/56, sorte de variante « carabine » du FSA 49. Cette nouvelle arme équipait une partie des soldats participant à la Guerre d'Algérie et une fois de plus ces derniers en furent très satisfaits.
Le FSA MAS 49/56 remplaça par la suite la totalité des FSA 49 et des MAS 36/51 encore en service pour devenir l'arme standard de l'infanterie française, complétée par le pistolet mitrailleur MAT 49. Après la fabrication de 276 000 FSA, il resta en service pendant que le Famas faisait son apparition et plusieurs unités d'infrastructure en disposaient encore dans les années 1990. Le MAS 49/56 fut ainsi fourni au soldats et gendarmes des pays suivants :
- Bénin
- Burkina Faso
- Cameroun
- République centrafricaine
- Comores
- Djibouti
- République du Congo
- Gabon
- Algérie
- Maroc
- Mauritanie
- Tunisie
- Tchad
- Côte d'Ivoire
- Guinée
- Madagascar
- Mali
- Niger
- Sénégal
- Togo
Caractéristiques communes MAS 49 et 49/56
Le MAS-49 est une arme à fonctionnement semi-automatique. Son mode de fonctionnement interne repose sur l'adduction directe dans la culasse mobile des gaz prélevés sur la partie supérieure du canon. Ce système classique de nos jours (par exemple sur le fusil M16 réglementaire américain) avait été mis au point pour la première fois en France en 1901 (Fusil d'Essai B1) par l'ingénieur d'armement Rossignol. L'adduction directe des gaz dans la culasse mobile permet une grande simplicité du mécanisme. L'alimentation manuelle de la première cartouche se fait grâce à une poignée d'armement placée sur la droite de la culasse mobile. Pour les cartouches suivantes, la culasse mobile éjecte automatiquement l'étui qui vient d'être tiré puis se reporte vers l'avant grâce au ressort récupérateur. Ce retour vers l'avant extrait une nouvelle cartouche du chargeur et l'introduit dans la chambre de l'arme. Ce mécanisme simple et éprouvé fait des MAS 49 et 49/56 des fusils fiables et ne demandant pas un entretien excessif. Le démontage de l'ensemble des pièces de culasse, aux fins de nettoyage, s'effectue en quelques secondes.
Il utilise les cartouches de conception française de 7,5 mm 1929C, les mêmes que celles du fusil mitrailleur Mle 1924-29, de l’arme automatique modèle 1952 et du fusil MAS-36. Le chargeur amovible utilisé sur les MAS 49 et 49/56 contient dix cartouches. En outre, des clips de cinq cartouches de MAS-36 peuvent également être employés pour le rechargement.
Concernant sa conception générale, le FSA 49 s'inscrit assez largement dans la continuité des MAS-36. Le dessin général de ce dernier est quasiment repris à l'identique, les différences concernant uniquement les mécanismes de fonctionnement internes. Il a donc une allure assez imposante et un poids relativement important, ce qui motivera le développement du FSA-49/56.
Il dispose d'un canon d'une longueur importante de 58 centimètres qui maintient la précision aux grandes distances. La hausse a œilleton est pleinement réglable non seulement en hauteur mais en dérive. Elle est donc très améliorée par rapport à celle du MAS 36. Par ailleurs tous les FSA 49 et 49/56 sont munis, sur le côté gauche du boîtier de culasse, d'un rail en relief qui permet l'installation immédiate d'une lunette télescopique réglementaire . À noter que ces dernières étaient la dotation standard des tireurs d'élite de l'infanterie française et de la Légion Étrangère avant l'entrée en service des FR-F1.
En outre, les MAS-49 et 49/56 peuvent mettre en œuvre différents types de grenades à tir courbe, anti-char comme anti-infanterie. Pour ce faire, les MAS 49 disposent d'une alidade de visée repliable placée sur le côté de la bouche du canon et graduée de 200 à 1200 mètres. Les grenades sont enclenchées à la sortie du canon, et des munitions spéciales (dites "à feuillettes") sont tirées pour les lancer.
Du point de vue de la sécurité, les MAS 49 introduisent un bouton poussoir permettant de bloquer la détente de l'arme, ce dont ne disposaient pas les MAS 36. Ils sont donc les premiers fusils militaires français à disposer d'une sécurité.
Le MAS 49 de tireur d'élite
Dès l'origine le FSA 49 peut être livré avec une lunette de tir. Il est attribué en priorité aux tireurs d'élite et restera dans ce rôle jusqu'à l'apparition du FSA 49-56 de tireur d'élite puis du FR-F1.
Le FSA 49 de tireur d'élite ne diffère du FSA 49 de base que par la présence d'une lunette de tir Mle 1953 fabriquée par l' Atelier de Construction de Puteaux sous le nom d'APX SOM 806L. Un sabot de crosse et un appuie-joue complètent l'adaptation du MAS 49 à cette fonction.
Fiche Technique MAS 49
- Munition : 7,5 mm 1929C
- Fonctionnement : semi automatique par emprunt de gaz
- Longueur totale : 1075 mm
- Longueur du canon : 580 mm
- Masse à vide : 4,7 kg
- Capacité du chargeur : 10 cartouches
- Cadence de tir : 24 coups/minute
- Portée pratique : 200 mètres
- Portée pratique maximum : 600 mètres
Le MAS-49/56
Les modifications apportées par le MAS 49/56 portent principalement sur le design extérieur. Le besoin d'une arme plus maniable a conduit les ingénieurs de la MAS à raccourcir considérablement le garde main, qui laisse une partie importante du canon à découvert.
En outre, la taille de celui-ci a également été modérée de 5,5 centimètres. Concernant le tir des grenades, l'alidade a été placée sur la partie du canon dépassant du garde main, ce qui s'avère plus pratique et moins encombrant. Au final, le poids de l'arme a aussi été réduit de 600 grammes, alors que la longueur totale est passée de 1,1 à 1,02 mètre.
Le MAS 49/56 Police
Vers 1970, la Police nationale reçut quelques centaines de MAS 49/56 modifié pour tirer la 7,62 OTAN.
Le MAS 49/56 MSE
C'est un fusil de précision muni d'une crosse à appuie-joue réglable, d'une poignée-pistolet, d'un canon étoffé et d'une lunette. Le MAS 49/56 Modifié Saint-Étienne fut fabriqué par transformation d'armes neuves. Il est utilisé par le GIGN pour entraîner ses tireurs d'élite.
Photos
Les sites suivants proposent des photos des MAS 49
- armesfrancaises.free.fr, « MAS modèle 1949 de tireur d'élite »
- armesfrancaises.free.fr, « MAS modèle 1949-56 »
- armesfrancaises.free.fr, « MAS modèle 1949-56 de tireur d'élite »
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Catégories :- Fusil
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