- Léo Szilard
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Leó Szilárd
Leó Szilárd (11 février 1898 à Budapest– 30 mai 1964 à La Jolla en Californie) était un physicien hungaro-américain. Parmi les premiers à envisager les applications miltaires de l'énergie nucléaire dès 1933, il a participé au projet Manhattan.
Sommaire
Personnalité
Il était connu des ses collègues comme un penseur vif et excentrique, qui semblait aimer troubler les gens avec des questions étranges, parfois incongrues, mais souvent perspicaces.
Il excellait dans la prédiction politique. Enfant, il aurait prédit la Première Guerre mondiale avec plusieurs années d’avance. Lors de l’apparition des Nazis, il aurait annoncé qu’ils contrôleraient un jour l’Europe entière. En 1934, il aurait prévu les détails de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, il a pris l’habitude de vivre à l’hôtel avec une valise toujours prête. Selon ses dires, « il suffit de prendre le train le bon jour ». En effet, il quitta l’Allemagne pour se rendre à Vienne le jour de l’incendie du Reichstag, pressentant la fin de la démocratie à cette époque.
Biographie
Szilárd est né à Budapest au temps de la monarchie austro-hongroise. De 1908 à 1916, il est élève à la Reáliskola de cette ville. Il est admis comme étudiant à l’Université technique de Budapest en 1916 puis enrôlé dans l’armée austro-hongroise en 1917. Comme son compatriote et futur condisciple Edward Teller, il quitte Budapest en raison du numerus clausus imposé aux étudiants juifs et gagne l’Université technique de Berlin en 1919. Il y rencontrera Albert Einstein, Max Planck et Max von Laue. Il obtient son doctorat de physique en 1923 à l’Université Humboldt de Berlin.
Il est engagé comme assistant de von Laue à l’Institut de physique théorique de l’université de Berlin en 1924.
Spécialiste de thermodynamique, il travaille avec Einstein à la mise au point d’un réfrigérateur à absorption (brevet américain 1781541[1] daté du 11 novembre 1930).
Via Vienne, Leó Szilárd regagne Londres en 1933 pour échapper aux persécutions nazies. Là, il lit un article de Rutherford dans le Times qui le mène à concevoir l’idée de réaction nucléaire en chaîne. L’année suivante, il dépose un brevet sur ce sujet. Il a d’abord essayé de créer une réaction en chaîne avec du béryllium et de l’indium, sans succès.
En 1939, Leó Szilárd, qui craint la possibilité que l’Allemagne nazie fabrique une bombe nucléaire, prend l’initiative de demander à Albert Einstein d’écrire une lettre au président américain Franklin Roosevelt[2].
C’est en 1942 avec Enrico Fermi dans le cadre du Projet Manhattan visant à doter l’Amérique d’une bombe atomique, qu’il parvient à créer la première réaction en chaîne avec un réacteur utilisant du graphite et de l’uranium. Une des clefs du succès fut d’utiliser du graphite pur pour maîtriser la réaction. En effet, lors de ses expériences précédentes, il utilisait des briques de carbone, contenant en faible quantité du Bore (ce matériau absorbe les neutrons et est donc défavorable vis-à-vis d’une réaction en chaîne), cela modifiant la structure cristallographique du matériau (il devient moins friable). Ayant une formation de chimiste, il eut l’idée d’utiliser du graphite pur, très friable, et noircissant très vite leurs blouses blanches. Des photos en témoignent…
En 1943, il devient citoyen des États-Unis d’Amérique. En 1946, il est à l’origine du Comité d'urgence des scientifiques atomistes avec Albert Einstein.
Le Projet Manhattan
Il est probablement le premier scientifique à penser sérieusement à la bombe atomique. La possibilité d’une réaction nucléaire en chaîne lui serait apparue le 12 septembre 1933 alors qu’il attendait à un feu rouge sur Southampton Row à Bloomsbury. Cette idée lui serait venue en réaction à la virulente affirmation par Ernest Rutherford de l'impossibilité d’extraire de l’énergie nucléaire.
Szilárd a déposé avec Enrico Fermi le brevet du réacteur nucléaire. Il est d’ailleurs l’instigateur de la première lettre de Einstein à Roosevelt, le 2 août 1939, concernant les recherches des allemands sur la bombe nucléaire et qui mena au projet Manhattan. Il participe aux débuts du projet mais il est exclu de l’équipe de recherche après de multiples désaccords avec le général Leslie Richard Groves chargé de la direction du projet.
Après la guerre
En 1947, il se détourne de la physique pour s’intéresser à la biologie moléculaire et travaille avec Aaron Novick. Il passe les dernières années de sa vie à l’Institut Salk de San Diego.
Il a été lauréat de l’Atoms for Peace Award en 1959.
Il entama aussi aux États-Unis une carrière politique peu connue. Il fut cependant un des instigateurs du téléphone rouge.
Notes et références
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