- Anne-Rosalie Filleul
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Rosalie Filleul
Rosalie Filleul Autoportrait, vers 1780 Nom de naissance Anne-Rosalie Boquet Naissance 1753
ParisDécès 24 juin 1794
ParisNationalité France Activité(s) Peintre, pastelliste Maître Briard Rosalie Filleul, née Anne-Rosalie Boquet, en 1753 à Paris où elle périt guillotinée le 6 messidor an II, est une peintre et pastelliste française. Elle fut aussi concierge du château de la Muette.
Fille de Blaise Boquet, peintre ornemaniste et marchand d’éventails, Rosalie Filleul appartenait par sa mère à la famille des Hallé. Elle était aussi la nièce de Louis-René Boquet, dessinateur de costumes de scène dont elle a réalisé le portrait. Amie d’Élisabeth Vigée-Le Brun qui évoque sa beauté dans ses Mémoires, elle suivit avec elle les leçons de Briard, et se spécialisa dans le portrait et les natures mortes. Reçue « par mérite » à l’Académie de Saint-Luc avec un portrait d’Eisen en 1773, elle exposa ses œuvres aux salons de 1774 à 1777, bénéficiant d’une critique assez favorable. Le portrait de sa mère aujourd’hui chez ses descendants avait été très remarqué. Si son dessin avait beaucoup de correction, on trouvait toutefois de la « dureté » à son coloris.
Portraitiste de cour et concierge
En 1777, elle épousa Louis Filleul de Besne, écuyer du roi, qui possédait le charge lucrative de concierge du château royal de la Muette. La jeune Mme Filleul vécut dès lors avec son mari à l’hôtel dit de Travers, dont les jardins ouvraient sur le parc de la Muette, une résidence que Marie-Antoinette appréciait tout particulièrement. Ayant été remarquée de la souveraine, qui venait à la Muette pour se rapprocher de la duchesse de Polignac, son amie, Mme Filleul fut appelée à portraiturer plusieurs membres de la famille royale. Malheureusement, la plupart de ces portraits, placés au Garde Meuble, ont disparu avec la Révolution, et on ne conserve aujourd’hui que ceux des enfants de la comtesse d’Artois qui goûtait beaucoup son talent. Dans une lettre à Benjamin Franklin, son ami, qu’elle voyait à Passy, elle marquait son attachement à la princesse dont elle désirait recevoir des nouvelles fraîches.
À cette époque, elle menait une existence dorée, cultivait des relations brillantes et recevait des commandes de portraits. Le marquis de Cubières et son amie Mme de Bonneuil, la famille Sorin de Bonne, Franklin lui-même, probablement Houdon qui avait sculpté son visage au moment de son mariage, posèrent tour à tour pour elle. Quand son mari tomba gravement malade en 1786 puis mourut deux ans plus tard, elle obtint de la reine de pouvoir le remplacer dans l’exercice de la charge de concierge de la Muette, une activité qui devait cesser avec la Révolution.
Mme Filleul qui obtint de conserver son logement de fonction, continua néanmoins de peindre tant à l’huile qu’au pastel, et elle a également réalisé quelques jolies miniatures dont un portrait de son amie Marguerite-Émilie Chalgrin, fille de Joseph Vernet qui vint habiter à l’hôtel de Travers. Elle a probablement également peint son amant, M. Croze de Magnan, directeur des Eaux de Passy, avec lequel elle demeura en relation jusqu’à sa mort.
La Terreur
Favorables à la Révolution dans sa version constitutionnelle, les deux femmes pensaient n’avoir rien à redouter des événements. Elles prirent des risques, ainsi Mme Filleul décida-t-elle de porter le deuil le jour des rois (1794). Plus grave, elle disposait, selon un usage consacré, de meubles de rebut qui provenaient du château de la Muette. Or ces meubles étaient revêtus de la marque royale, et elle commit l’imprudence, au plus fort de la Terreur, de confier à un brocanteur certains d’entre eux à la vente. Dénoncée au Comité de sûreté générale, elle fit l’objet d’une surveillance spéciale par le policier Blache qui chercha à la prendre en flagrant délit chez son brocanteur. Les fais avérés, des perquisitions suivirent, et Mme Filleul, entraînant son amie Mme Chalgrin dans son malheur, fut, pour cause de vol et recel d’objets appartenant à la République, condamnée à la peine de mort au Tribunal révolutionnaire. Malgré l’intervention de Carle Vernet en faveur de Mme Chalgrin sa sœur, celle-ci fut également reconnue coupable et condamnée, et les deux femmes furent décapitées avec leurs prétendus complices place du Trône-Renversé.
Bibliographie
- Olivier Blanc, Portraits de femmes, artistes et modèles à l’époque de Marie-Antoinette, Paris, Carpentier, 2006.
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