- Louise de Vaudémont
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Louise de Lorraine-Vaudémont
Louise de Lorraine-Vaudémont (née le 30 avril 1553 au château de Nomeny - morte à Moulins le 29 janvier 1601), est issue de la branche de Vaudémont, branche cadette de la maison de Lorraine et est cousine des Guise. Elle fut reine de France de 1575 à 1589, à la suite de son mariage avec Henri III de France.
Sommaire
Les jeunes années
Cousine germaine du duc Charles III de Lorraine, elle est le premier enfant de Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont et duc de Mercoeur, ancien régent des duchés et de Marguerite d'Egmont, issue d'une grande famille des Pays-Bas. Elle est l'aînée des quatorze enfants que son père eut de trois lits successifs.
Elle n'avait qu'un an lorsque mourut sa mère, Marguerite d'Egmont. La seconde épouse de son père, Jeanne de Savoie-Nemours, fut pour elle une belle-mère pleine d'attention, qui lui fit donner une solide instruction classique et l'introduisit à la cour de Nancy à l'âge de dix ans.
La troisième épouse de son père, Catherine de Lorraine-Aumale, de seulement trois ans plus âgée qu'elle, fut, en revanche, d'une méchanceté avérée envers elle et ses demis frères et sœurs issus du second lit de son père.
À vingt ans, grande, blonde au teint blanc, aux yeux brun clair très doux, voilés par une légère myopie, la silhouette fine et racée, Louise de Lorraine-Vaudémont était belle, d'une beauté délicate et émouvante.
La demande en mariage d'Henri III
À l'automne 1573, elle fut remarquée à la cour de Charles III de Lorraine et de son épouse Claude de France par le frère de cette dernière, le nouveau roi de Pologne Henri de Valois (le futur roi de France Henri III) de passage à Nancy, en route pour Cracovie, la capitale de son nouveau royaume.
Il était alors tout à sa passion pour Marie de Clèves, épouse d'Henri de Bourbon prince de Condé. Mais, après la mort de la princesse de Condé, peu de temps après son retour de Pologne, devant se marier pour assurer sa descendance et voulant couper court aux entreprises matrimoniales de sa mère Catherine de Médicis, qui souhaitait le marier à une princesse étrangère, il se souvint de la douce et modeste jeune fille rencontrée « en passant par la Lorraine » et qui ressemblait physiquement à la chère disparue.
En janvier 1575, il envoya en Lorraine deux hommes de confiance, Philippe Hurault de Cheverny, son futur chancelier et Michel Du Guast, marquis de Montgauger, porter sa demande en mariage. Louise, qui s'était rendue à un pèlerinage à Saint-Nicolas-de-Port, était absente lorsque les émissaires du roi se présentèrent devant son père.
Celui-ci n'attendit pas de l'avoir consultée pour donner son consentement.
Lorsqu'à son retour, on fit part à Louise de la volonté du roi de l'épouser, elle crut d'abord que l'on se moquait d'elle. Ce mariage surprit également l'entourage du roi, étonna la cour et le pays tout entier car le parti est modeste pour un roi de France.
Henri III, hésitant à l'idée d'aliéner sa liberté, redoutait une femme dominatrice. Il choisit donc Louise, dont il était sûr qu'elle serait une épouse tendre et réservée. Ce choix déçut Catherine de Médicis et l'inquiéta car leurs relations furent difficiles au début. Mais la reine-mère finit par apprécier sa douceur et son humilité.
La reine de France
Le roi tenait pour donner plus de solennité à son mariage à le jumeler avec son sacre prévu pour le 13 février. Il décida que les noces auraient lieu deux jours plus tard. Ainsi, le 15 février 1575, le mariage de Louise de Lorraine-Vaudémont avec le roi de France Henri III fut célébré dans la cathédrale de Reims. À la fin du mois, ils entrèrent ensemble dans la capitale qu'Henri avait quitté un an et demi plus tôt pour s'en aller occuper le trône de Pologne. Louise était désormais reine de France.
Louise, jeune femme douce et vertueuse, voua d'emblée à son mari un profond amour qui ne se démentirait jamais, malgré les difficultés, les épreuves, les infidélités et la mort. Louise de Lorraine fut une personne pieuse et très simple. Elle souffrit terriblement des conflits qui opposèrent sa famille - la maison de Guise, la maison de Lorraine et en particulier son frère Philippe-Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur - à son mari durant les guerres de religion.
Son amour pour son mari résista aux rumeurs de dissolution du mariage, comme en mai 1584. Henri lui-aussi fut très attaché et ne négligea jamais sa femme, quoiqu'il fût souvent infidèle, ce dont la reine souffrit. Le roi aimait les femmes depuis sa jeunesse, mais il n'eut jamais de maîtresse en titre et s'efforça de cacher à sa femme ses écarts. Dans les épreuves de la fin du règne, les époux se rapprochèrent. La véritable souffrance de la reine lui venait de sa stérilité.
Elle fit de nombreuses fausses couches - il semble que Louise de Lorraine ait été enceinte au début de son mariage, mais la fausse couche qu'elle fit en mai 1575 fut lourde de conséquence - et malgré de nombreux pèlerinages, n'eut jamais d'enfants. Elle n'eut plus, par la suite, que de faux espoirs. Pourtant, le couple royal ne renonça que très tardivement à l'idée d'avoir des enfants. De 1579 à 1586, ils multiplièrent les pèlerinages, en particulier à Chartres, et les cures thermales dans l'espoir d'avoir un héritier.
Bien que l'on pût lui reprocher son infidélité, son mari aima son épouse sincèrement, ce qui fut réciproque. Louise était toujours auprès du roi. Elle fut plus étroitement associée à la vie de son époux qu'aucune autre reine. Elle paraissait à ses côtés dans nombre de cérémonies, fêtes et festins officiels. Sans se mêler directement de politique, elle participa parfois au Conseil du roi, comme ce fut le cas le 2 décembre 1576. Elle était présente dans sa chambre lorsqu'il recevait des ambassadeurs, elle figura en bonne place à la séance d'ouverture des États Généraux et participa avec lui le 31 mai 1578 à la pose de la première pierre du futur Pont Neuf.
La veuve digne
Après l'assassinat de son époux par le moine Jacques Clément, le 1er août 1589, Louise était désespérée et prit un deuil qu'elle ne quitterait pas, le deuil en blanc des reines - elle se voile de blanc - d'où son surnom de « Reine Blanche ». Dès 1589, elle est titrée duchesse de Berry. Elle s'employa dès lors à réhabiliter la mémoire de son mari, excommunié par le pape après l'assassinat du cardinal de Guise. Dès le 6 septembre 1589, un mois à peine après la mort du roi, elle demanda justice à Henri IV. Le 1er octobre 1589, elle entreprit des démarches à Rome afin de réhabiliter Henri III. Le 20 janvier 1594, au cours d'une cérémonie à Mantes, la reine douairière vint solennellement demander justice au roi Henri IV.
Elle habita pendant 11 ans le château de Chenonceau, qu'elle avait reçu en héritage de sa belle-mère Catherine de Médicis. Elle installa sa chambre au deuxième étage, dont elle fit peindre les murs de noir. Le décor était plutôt funèbre avec les attributs ordinairement réservés au deuil : croix, pelles et pioches de l'inhumation, cornes d'abondance déversant des larmes. Ce décor noir et argent était reproduit sur le tentures du lit et des fenêtres. Très pieuse elle installe auprès d'elle un "couvent" de sœurs cloitrées dans les combles du château, un système de porte à pont levis séparant la partie "couvent" de la partie "château" Mais ce château étant couvert de créances et n'ayant pas elle-même une énorme pension, elle le légua à sa nièce, la fille unique de son frère, la duchesse de Vendôme (femme de César de Vendôme, fils illégitime d'Henri IV et de Gabrielle d'Estrée). Elle mourut au château de Moulins, le 29 janvier 1601 et tous ses biens furent distribués ou servirent à payer ses dettes.
En septembre 1603, une bulle pontificale ordonne la construction d'un couvent de Capucines à Paris afin d'y inhumer Louise de Lorraine, ce qui sera fait le 20 mars 1608. Ses restes se trouvent aujourd'hui dans la crypte de la basilique de Saint-Denis.
Bibliographie
- Jacqueline Boucher, Deux épouses et reines à la fin du XVIe siècle : Louise de Lorraine et Marguerite de France, Presses universitaires de Saint-Étienne, 1998. 413 p.
- Chantal CLEMENT, Louise De Lorraine-Vaudemont Reine De France, La Plume du temps, 2002.
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