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Louis IV Henri de Bourbon-Condé
Pour les articles homonymes, voir Louis Henri de Bourbon.Pour les articles homonymes, voir Louis de Bourbon-Condé.Louis IV Henri de Bourbon-Condé Dynastie Maison de Condé Naissance 18 août 1692
VersaillesDécès 27 janvier 1740
ChantillyPays Royaume de France Titre Prince de Condé
(1710 - 1740)
Prince du sangAutres fonctions Grand maître de France (1710)
Chef du Conseil de Régence (1715)
Principal ministre de Louis XV (1723-1726)Enfant de Louis III de Bourbon-Condé (1668-1710)
et de
Louise Françoise de Bourbon (1673-1743)Conjoint Marie Anne de Bourbon-Conti (1689-1720) (1)
Caroline von Hessen-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741) (2)Enfants Louis V Joseph de Bourbon-Condé (1736-1818) Louis IV Henri de Bourbon-Condé, né à Versailles le 18 août 1692 et mort à Chantilly le 27 janvier 1740, 7e prince de Condé (1710), duc de Bourbon, duc d'Enghien et duc de Guise, pair de France, duc de Bellegarde et comte de Sancerre (1710-1740).
Même après qu’il fut devenu prince de Condé en 1710, on l’appela « Monsieur le Duc », la maison de Condé ayant renoncé au titre de « Monsieur le Prince », au profit de la maison d'Orléans.
Sommaire
Biographie
Fils de Louis III de Condé et de Louise Françoise de Bourbon, dite « Mademoiselle de Nantes », fille légitimée de Louis XIV, il devint aîné de sa branche en 1710. À la mort du duc de Berry en mai 1714, il passa en huitième rang dans l’ordre de succession, derrière le dauphin (futur Louis XV), le roi d’Espagne, le prince des Asturies, l’infant Philippe, l’infant Ferdinand, le duc d’Orléans et son fils le duc de Chartres.
En 1713, il épousa Marie Anne de Bourbon-Conti (1689-1720), fille du Grand Conti. Il n’eut pas d’enfants de ce premier mariage.
Le 23 juillet 1728 à Sarry, il épousa Caroline von Hessen-Rheinfels-Rotenburg (1714-1741), (fille d’Ernest Léopold de Hesse-Rheinfels-Rotenburg) dont il eut entre autres Louis V Joseph de Bourbon-Condé (1736-1818), 8e prince de Condé.
Chef du Conseil de Régence (1715-1723)
Le testament de son grand-père le roi Louis XIV lui donnait une place au Conseil de régence dès qu’il aurait atteint sa majorité (24 ans). Le 2 septembre 1715, après la mort du roi, se tint une séance solennelle dans la grand chambre du Parlement de Paris, réunissant les cours souveraines, les princes du sang et les ducs et pairs. C’était la coutume pour proclamer la Régence. Il fut donné lecture du testament de Louis XIV et de l’édit d’août 1714 relatif au droit de succession des bâtards. Le duc d’Orléans se fit proclamer régent par les gens du roi. Il réclama l’admission immédiate du duc de Bourbon au Conseil, avec le titre de chef. Le duc de Bourbon, grand maître de France, réclama également que le commandement des troupes, attribué par Louis XIV au duc du Maine, fût confié au régent. Bourbon et Maine s’échauffèrent beaucoup, mais le duc d’Orléans et lui obtinrent gain de cause.
Par la suite, M. le Duc s’employa à diminuer le rang des bâtards. En août 1716, accompagné de son frère le comte de Charolais et de son cousin le prince de Conti, il demanda à Louis XV un lit de justice pour abolir les dispositions de 1714. Le 1er juillet 1717, le Conseil de régence révoqua l’édit de 1714 et la déclaration du 23 mai 1715. Néanmoins, les bâtards conservaient leurs privilèges, notamment la préséance sur les ducs et pairs. À la suite du lit de justice du 26 août 1718, les bâtards perdirent leurs honneurs, et le duc de Bourbon s’arrogea la surintendance de l’éducation de Louis XV à la place du duc du Maine.
Premier ministre (1723-1726)
Le 2 décembre 1723, à la mort du duc d’Orléans, le duc de Bourbon demanda immédiatement au roi sa succession comme premier ministre. Sur l’approbation de Fleury, Louis XV accepta. Il s’engagea néanmoins à ne jamais consulter Bourbon en l’absence de Fleury. Laid, grand et borgne, le duc de Bourbon passait pour « peu esprité », selon l’expression de l’époque. Le cardinal de Bernis écrivit dans ses Mémoires au sujet du premier ministre :
- « Si la probité et les bonnes intentions avaient suffi pour remplir ce poste important, M. le Duc aurait pu espérer d’y réussir : mais les grands talents lui manquaient, et souvent les bons conseils. »
Il était de caractère inconstant et emporté. Il s’était grandement enrichi (plus de 20 millions de livres) grâce au « système de Law ». Cela lui permettait de mener grand train à Chantilly où il entretenait un magnifique équipage de vénerie. Louis XV y passa un mois, du 30 juin au 1er août 1724, chassant presque tous les jours. Il y revint en 1725, y passant cette fois-ci deux mois (du 8 juin au 8 août).
La maîtresse de M. le Duc, la marquise de Prie, avait beaucoup d’influence sur lui. Elle se contentait néanmoins, pour l’essentiel, de protéger les arts et les lettres. De fait, Bourbon abandonna une partie des affaires à Fleury, en particulier les affaires religieuses, et notamment la querelle de la bulle Unigenitus.
Sa première tâche réelle fut de trouver une femme pour le jeune roi, désormais capable de procréer. Or, sa fiancée, l’Infante-Reine, était encore en bas âge. Le nouveau duc d’Orléans était donc le premier dans l’ordre de succession, et le duc de Bourbon ne voulait pas courir le risque de le voir monter sur le trône. À la fin du février 1725, Louis XV dut s’aliter pour avoir trop mangé et chassé. Affolé, le duc de Bourbon résolut de lui trouver sans délai une nouvelle fiancée. On l’entendit marmonner : « S’il en réchappe, il faut le marier. » Le 1er mars, l’Infante-Reine fut renvoyée. Refusant la princesse de Lorraine parce qu'elle était la nièce du feu régent, ne pouvant imposer sa propre soeur, M. le Duc - soumis à madame de Prie - passa en revue les candidates et arrêta son choix sur une princesse obscure , en exil, et casi-vieille fille dont on espérait que la reconnaissance serait un soutien qui permettrait de conserver le pouvoir, Marie Leszczyńska. Fleury , indifférent , s'inclina et le mariage fut célébré dans le courant de l’année.
Après deux ans d’exercice, le duc de Bourbon se trouvait détesté de tous. Suite à l’effondrement du système de Law, il fallait assainir les finances, exercice qui rendait peu populaire, même s’il était en réalité conduit par le financier Joseph Paris Duverney. Un lit de justice fut nécessaire, le 8 juin 1725, pour faire enregistrer par le parlement de Paris les mesures fiscales indispensables.
La disgrâce et l'exil
M. le Duc finit par prendre ombrage de la présence continuelle de Fleury lors de ses entretiens avec le Roi. À la fin de 1725, il demanda à la reine de l’aider. Reconnaissante du rôle joué dans son mariage, celle-ci accepta. Elle fit appeler Louis XV qui, arrivant dans ses appartement, y trouva le duc de Bourbon qui se mit à lui parler d’affaires en multipliant les allusions hostiles à Fleury. Louis XV resta impassible. M. le Duc finit par lui demander ce qu’il pensait des imputations qu’il avait formulées à l’encontre de l’évêque de Fréjus :
- — Rien, dit le roi.
- — Votre Majesté ne donne-t-elle aucun ordre ?
- — Que les choses demeurent comme elles sont.
- — J’ai donc eu le malheur de déplaire à Votre Majesté.
- — Oui.
- — Votre Majesté n’a plus de bontés pour moi ?
- — Non.
- — M. de Fréjus a seul la confiance de Votre Majesté ?
- — Oui.
Le duc de Bourbon se jeta alors aux pieds du roi en implorant son pardon, que Louis XV lui accorda d’un ton glacial avant de sortir. Fleury, ayant compris ce qui s’était passé en réalisant que le Roi était seul avec M. le Duc, quitta aussitôt Versailles en laissant une lettre dans laquelle il faisait valoir que « ses services lui paraissant désormais inutiles », il le suppliait « de lui laisser finir ses jours dans la retraite et préparer son salut auprès des sulpiciens d’Issy ». Le duc de Bourbon fut contraint d’écrire de sa main la lettre par laquelle il demandait à Fleury de revenir. M. le Duc resta nominalement au pouvoir jusqu’au 11 juin 1726, quand le roi l’exila à Chantilly, à la satisfaction de l’opinion.
Voir aussi
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