- Loc-Dieu
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Abbaye de Loc-Dieu
L'abbaye de Loc-Dieu est une abbaye cistercienne située à Martiel, à 9 km à l'ouest de Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) en France.
Dans une région de dolmens et de brigands, 13 moines viennent de l'abbaye de Dalon en Limousin pour fonder en 1123 la première abbaye dans l'esprit de Cîteaux en Rouergue. Le lieu choisi, quoique faisant partie du causse de Limogne, est géologiquement remarquable. Une poche d'argile lui vaut de l'eau et des grands bois, refuge idéal des détrousseurs de la voie toute proche allant de Rodez à Cahors. Lieu donc bien mal famé qui méritait le surnom de « locus diaboli », le lieu du diable. Les démêlés des moines et des brigands sont devenus légendaires. Avec la bénédiction de l'évêque de Rodez, l'endroit deviendra quelques années après « locus Dei », le lieu de Dieu, Loc-Dieu. L'abbaye, avec sa mère, ne se rattachera officiellement à l'ordre de Citeaux qu'en 1162.
Après les vicissitudes de la guerre des Albigeois, celles de la guerre de Cent Ans. En 1409, le Rouergue est dévasté, le cloître et la salle du chapitre incendiés. Heureusement l'immense abbatiale est intacte. Avec difficultés et grâce à deux familles,les Volonzac et les Firminhac qui lui donnèrent des abbés, le monastère reconstruit les bâtiments monastiques en les fortifiant massivement.
1793 est la dernière étape monastique de Loc-Dieu par sa vente aux enchères comme tous les biens d'église mais avec l'intégralité de son domaine. Le piètre état des bâtiments est la cause de ce traitement exceptionnel. Maltraitée par l'utilisation agricole qui en est faite, elle est rachetée en 1812 par la famille Cibiel de Villefranche-de-Rouergue dont les descendants l'occupent encore. Sauvée de la ruine, consolidée, elle offre encore aujourd'hui l'étonnant spectacle d'une forteresse, fermée d'un côté par l'église et abritant en son cœur une salle de chapitre et un cloître entourant une profusion de fleurs.
En 1940, dans la débâcle, les plus belles peintures du Louvre s'arrêtèrent à Loc-Dieu le temps d'un été. C'est ainsi que la Joconde, provisoirement rassurée, put conserver son énigmatique sourire.
Le parc, qui entoure l'abbaye, mélange, comme au temps des moines, agriculture, sylviculture et pisciculture. Sa particularité géologique et un micro-climat exceptionnel le rend totalement insolite, par sa luxuriance et ses grands arbres, dans un environnement de causse sec. L'étang est animé en tous temps par des espèces variées de canards, oies, cygnes ou hérons. De nombreuses allées offrent aux marcheurs différents types de forêts, depuis la futaie de vieux chênes jusqu'aux bois de sapins inhabituels dans cette région. Une tour de guet de 80 marches, construite sur le point culminant du parc, complète la promenade par un panorama de toute beauté. Il doit beaucoup à Jean Darcel, proche parent des Cibiel, qui s'illustra dans la création des Buttes-Chaumont, du parc Monsouris et de la Grande Cascade du Bois de Boulogne.
L'abbaye et son parc sont aujourd'hui ouverts à la visite.
Architecture
- Église abbatiale : commencée en 1159 en style roman, elle fut achevée en 1189 par les architectes bourguignons de son abbaye-mère Pontigny déjà familiers avec le gothique. Alors que les bas-côtés, voutés de plein ceintre, sont encore purement romans, le chœur au chevet à pans coupés est lui nettement gothique. L'attention portée à l'acoustique par les moines est révélée par l'implantation de nombreux trous de résonance dans les voutes. L'église a traversé sans dommage les siècles et se présente aujourd'hui dans sa pureté originelle, fidèle à la tradition cistercienne, où simplicité et dépouillement n’excluent pas la beauté. Ici pas de sculptures, de vitraux colorés, de peintures susceptibles de détourner l’attention due à la prière. La pierre ocre apparaît dans toute sa splendeur travaillée par la main de l’homme, rehaussée par la lumière du soleil car l’église est à toutes heures baignée par les rayons du soleil qui explosent sur la couleur de la pierre. Pureté des formes, austérité du décor pour la méditation.
- Le cloître gothique : reconstruit sur trois côtés vers 1470, il remplace le vieux cloître roman. Le style y est dépouillé et massif conformément à l’esprit cistercien. Au centre se trouve le puits, tandis que sur le côté est s'ouvre la salle capitulaire, reconstruite à la même époque. Elle présente trois travées largement ouvertes sur le cloître. Le cloître est surmonté d'une galerie couverte dont les ouvertures en arcs surbaissés annoncent déjà la Renaissance.
- Les bâtiments monastiques : ils furent fortifiés au XVe siècle, ce qui donne à l'abbaye l'apparence d'un château fort. Le bâtiment des moines (aile est) au-dessus de la salle capitulaire fut transformé vers 1840, tandis que l'aile des convers (aile ouest) et l'aile sud furent restaurés vers 1880.
Liens
- Autres photos : www.cister.net
- Photos aériennes : Photothèque Gaud
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