- Livres deuterocanoniques
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Livres deutérocanoniques
Les livres deutérocanoniques sont les livres de la Bible que les Églises catholiques et orthodoxes incluent à l'Ancien Testament, au-delà du canon biblique du Tanakh. On décrit les livres de la Bible hébraïque comme protocanoniques, c'est-à-dire, du premier canon, alors les livres deutérocanoniques sont, selon les Églises catholiques et orthodoxes, du second canon, d'après la langue grecque deuteros « secondaire ». Le protestantisme ne voit pas ces livres comme inspirés et les considère apocryphes.
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de la série BibleContenus Thèmes connexes Exégèse et critique Sommaire
Constitution du canon biblique
Article détaillé : Canon (Bible).La constitution du canon de la Bible se déroula sur plusieurs siècles et son histoire très complexe doit tenir compte des différentes communautés de foi, chacune ayant défini la liste des textes auxquels elle reconnaissait un caractère d'inspiration divine.
Trois communautés sont principalement à l'origine d'une liste canonique : juive, catholique et protestante. La communauté juive est à l'origine de deux canons, le Tanakh et la Septante ; elle ne retiendra que le premier lors du synode de Jamnia vers l'année 90, alors que les premières communautés chrétiennes adopteront plutôt le second. Ainsi que le précise W. Harrington, les citations de l'Ancien Testament présentes dans le texte néotestamentaire sont « ordinairement empruntées à la Septante[1] ».
À la demande du pape Damase Ier, Jérôme de Stridon, au IVe siècle, a traduit en latin la Bible hébraïque, ainsi que les livres de la Septante, rédigés en grec. À la même époque, l'Église latine détermine la liste des vingt-sept livres qui constituent le Nouveau Testament. Les conciles d'Hippone (393) et de Carthage (397 et 419) confirmeront l'authenticité des livres controversés. L'Église grecque, après bien des hésitations, adoptera le canon des Écritures qui avait été défini par les Occidentaux lors du concile in Trullo en 692.
La version de Jérôme devint version officielle de l'Église catholique au Concile de Trente en 1546. Cette canonisation se fit au titre des mesures de la Contre-Réforme.
Canon catholique
« Deutérocanonique » signifie admis secondairement dans le canon par opposition à « protocanonique qui s'applique à des livres qui n'ont jamais été contestés, sans qu'il y ait de différence du point de vue de la valeur canonique. Ce sont des notions propres au catholicisme qui concernent aussi bien des livres de l'Ancien Testament que du Nouveau Testament.
Deutérocanoniques de l'Ancien Testament
- Livre de Judith
- Livre de Tobie
- Passages grecs du Livre d'Esther : « Songe de Mardochée » et « Complot contre le roi » (début), « Édit d'Ataxersès » (après 3, 13), « Mardochée à Esther » (ap. 4, 8), « Prière de Mardochée » et « Prière d'Esther » (ap. 4, 17), « Rencontre d'Esther et du roi » (ap. 5, 5), « Nouvel édit d'Ataxersès » (ap. 8, 12), « Explication du songe de Mardochée » (ap. 10, 3), « Conclusion de la version grecque ».
- Premier livre des Macchabées et Deuxième livre des Macchabées
- Livre de la Sagesse
- Ecclésiastique ou Siracide
- Passages grecs du Livre de Baruch : chapitre 6 (Lettre de Jérémie).
- Passages grecs du Livre de Daniel : chapitre 13 (« Suzanne »), chapitre 14 (« Bel et le dragon »).
Le mot « deutérocanoniques » employé seul désigne habituellement ces textes.
Deutérocanoniques du Nouveau Testament
- Épître aux Hébreux
- Épître de Jacques
- Deuxième épître de Pierre
- Deuxième épître de Jean
- Troisième épître de Jean
- Épître de Jude
- Apocalypse
Canon protestant
Les réformateurs, n'ont, pour l'Ancien Testament, reconnu comme inspirés que les livres du canon hébraïque, à la suite de Luther qui jugeait les livres « antilégomènes » comme étant des « Livres qui ne sont pas regardés comme ayant la même valeur que la Sainte Écriture, mais qui sont pourtant utiles et bons à lire ».
Les protestants désignent ces derniers livres sous le terme d'« apocryphes » (sans les confondre avec les apocryphes considérés comme tels par toutes les Églises chrétiennes et qu'ils appellent « pseudépigraphes »). Ils les ont longtemps maintenus dans leurs éditions de la Bible, placés en annexe.
Ils ont, en revanche, adopté le canon catholique du Nouveau Testament bien que Luther ait rejeté l'Épître de Jacques, dont il disait qu'il s'agit d'une « épître de paille » qui « n'a pas de contenu évangélique », celle de Jude et l'Apocalypse.
Notes et références
- ↑ Wilfrid Harrington, Nouvelle Introduction à la Bible, Éd. du Seuil, 1970.
Articles connexes
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