- André Hercule de Fleury
-
Pour les articles homonymes, voir Fleury.
André Hercule de Fleury
Portrait par Hyacinthe RigaudBiographie Naissance 22 juin 1653
à LodèveOrdination
sacerdotale1679 Décès 29 janvier 1743
à Issy-les-MoulineauxÉvêque de l'Église catholique Consécration
épiscopale22 novembre 1699 par
card. Louis-Antoine de NoaillesÉvêque de Fréjus Du 22 novembre 1699 au 3 mai 1715 Louis d'Aquin Pierre de Castellane Cardinal de l'Église catholique Créé
cardinal11 septembre 1726
par le pape Benoît XIII(en) Notice sur catholic-hierarchy.org modifier André Hercule de Fleury, né à Lodève le 22 juin 1653 [1] et mort à Issy-les-Moulineaux le 29 janvier 1743, est un homme d'État français, qui, de 1726 à 1743, a été de facto le principal ministre du Royaume de France, au début du règne de Louis XV.
Sommaire
Biographie
Fils de Jean de Fleury, receveur des tailles au diocèse de Lodève, il est ordonné prêtre en 1674. Il poursuit ensuite ses études de théologie, obtenant sa licence en 1676. Il devient ensuite chanoine de Montpellier puis, par protection du cardinal de Bonzi, aumônier de la reine Marie-Thérèse. Il obtient ensuite en 1699 le diocèse de Fréjus « par indignité divine » suivant ses propres termes.
Le 1er avril 1716, il est nommé par le duc d'Orléans, régent du royaume, précepteur du jeune Louis XV, conformément au deuxième codicille du testament de Louis XIV. En 1717, le Régent lui accorde le privilège considérable de monter dans le carrosse du roi : en effet « monter dans le carrosse du roi » avait pour conséquence de pouvoir dialoguer avec lui (parler de l'état du royaume, obtenir des grâces etc...) et d'être vu par tous dans une certaine intimité avec le monarque. Ce privilège était donc d'une grande importance politique. Il est élu cette même année à l'Académie française.
En 1721, il est nommé abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen.
En 1722, au moment du sacre, il tient le rôle d'un pair ecclésiastique.
L'accession au pouvoir
En 1726, il est appelé par Louis XV, dont il a gagné la confiance et l'affection, pour remplacer le duc de Bourbon. « M. de Fréjus », comme on l'appelle (exilé à Chantilly le 11 juin), devient premier ministre de fait — on peut expliquer qu'il n'ait pas été nommé officiellement par le fait qu'un premier ministre officiel doit signer une grande quantité de documents officiels, or Fleury est vieux et de faible constitution physique. En septembre de la même année, sur la demande du roi, il est nommé cardinal.
La Politique du cardinal
Il se distingue par la modération de son train de vie : contrairement à ses prédécesseurs cardinaux Richelieu ou Mazarin, il n'a pas de fortune. Il dépense ses revenus commendataires en aumônes et se contente de ses appointements de ministre (20 000 livres).
Le cardinal de Fleury gouverne avec prudence et sagesse : à l'intérieur, il rétablit le budget de l'État, stabilise la monnaie, reprend la politique de Colbert, pacifie dans la mesure du possible le problème janséniste avec l'aide de l'archevêque d'Embrun, Pierre Guérin de Tencin. En revanche, il ne parvient pas à entraver la montée de l'opposition parlementaire. Autour de l'année 1737, il exerce une répression antimaçonnique et fait fermer des loges.
Sa politique extérieure est marquée par une recherche de la paix et de la stabilité européenne. Entraîné par le roi dans la guerre de Succession de Pologne, il la conclut rapidement par le traité de Vienne de 1738 qui apporte à terme la Lorraine et le Barrois à la France. En revanche, il se laisse entraîner par la puissance de l'opinion dans la guerre de succession d'Autriche dont il ne verra pas la fin...
Son acharnement à conserver son pouvoir jusqu'à sa mort en 1743 lui vaut le surnom de « Son Éternité ».
Il est élu membre de l'Académie française en 1717, de l'Académie des sciences en 1721 et de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1725. Il reçoit le titre de proviseur de la Sorbonne et de supérieur de la maison de Navarre.
Anecdote
Le comte d'Argenson (1696-1764), Ministre de la guerre sous Louis XV, dans ses Mémoires :
« Comme on plaisante ici sur les choses les plus sérieuses, il court un épigramme sur le Cardinal dont je n'ai retenu que le trait. La France est un malade que, depuis cent ans, trois médecins de rouge vêtus, ont successivement traité. Le premier (Richelieu) l'a saigné ; le second (Mazarin) l'a purgé ; et le troisième (Fleury) l'a mis à la diète. »
Notes
- registre de la paroisse Saint Fulcran de Lodève, GG 2, f°45
Bibliographie
- Arnaud de Maurepas, Antoine Boulant, Les ministres et les ministères du siècle des Lumières (1715-1789). Étude et dictionnaire, Paris, Christian-JAS, 1996, 452 p.
- Michel Antoine, Louis XV, Fayard, 1989
- Guy Chaussinand-Nogaret, Le Cardinal de Fleury : Le Richelieu de Louis XV, Biographie-Payot, 2002
- J. Mercadier, Le Cardinal de Fleury, Beffroi, 2002
Articles connexes
- Le Régent
- Premiers ministres de Louis XV : le duc de Bourbon, le cardinal Dubois
Liens externes
Précédé par
François de CallièresFauteuil 29 de l’Académie française
1717-1743Suivi par
Paul d'Albert de LuynesCatégories :- Ministre de Louis XV
- Cardinal français
- Évêque de Fréjus
- Abbé de Saint-Étienne de Caen
- Membre de l'Académie française
- Académie des inscriptions et belles-lettres
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Naissance en 1653
- Décès en 1743
- Personnalité de l'Hérault
- Cardinal créé par Benoît XIII
- Antimaçonnisme catholique
Wikimedia Foundation. 2010.