- Les Barbus
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Les Barbus ou Primitifs furent un groupe de peintres organisé autour de l’année 1800 par Pierre-Maurice Quays parmi les élèves de Jacques-Louis David. Ils sont parfois aussi appelés les « méditateurs » ou les penseurs.
Ces primitifs n’ont pas de relations avec les peintres primitifs du début de la Renaissance, ni avec le mouvement du Primitivisme apparu plus tard dans l’art occidental.
Poussant l’idée du néoclassicisme à son extrême, les Barbus réclamaient un retour à une peinture basée sur les motifs linéaires purs des vases grecs ou sur les compositions simples du début de la Renaissance italienne. Ils choisissent leurs sujet parmi l'Iliade et l'Odyssée d’Homère, les poèmes d’Ossian ou l’Ancien Testament.
Ils étendirent leur pensée au-delà de la peinture pour l’appliquer à la vie elle-même et se constituèrent pratiquement en secte. Charles Nodier écrivit que leur doctrine,
« au-delà de la reforme de la peinture, de la reforme de la société, devint une métaphysique. (…) Le sentiment général qui leur tenait d’abord de religion (…) c’était au commencement l’amour, le fanatisme de l’art. À force de le perfectionner, de l’épurer au foyer de leur âme, ils étaient arrivés à la nature modèle, à la nature grande et sublime, et l’art ne leur offrit plus, à cette seconde époque (…) qu’un objet de comparaison et qu’une ressource de métier. La nature elle-même se rapetissa enfin devant leur pensée, parce que la sphère de leurs idées s’était élargie. Ils conçurent qu’il y avait quelque chose de merveilleux et d’incompréhensible derrière le dernier voile d’Isis, et ils se retirèrent du monde, car ils devinrent fous, c’est le mot, comme les thérapeutes et les saints, fous comme Pythagore et Platon. Ils continuèrent cependant a fréquenter les ateliers, à visiter les musées, mais ils ne produisirent plus. »
Les Barbus choisirent un style de vie hors normes, s’habillant de vêtements grecs antiques qui attiraient les quolibets de la foule dans les rues. David les chassa de son atelier après les critiques ouvertes proférées contre lui lors de l’exposition de L’Intervention des Sabines et ils se regroupèrent dans un monastère abandonné de la région parisienne. Outre Quays, le dirigeant du groupe, les Barbus furent :
- Jean Broc
- Paul Duqueylar, (1771-1845)
- Jean-Pierre Franque (1774-1860)
- Antoine-Hilaire-Henri Périé (1780-1833)
Même s’il ne fit pas partie de leur groupe, Ingres fut certainement influencé par eux lors de son éducation à l'atelier de David, sinon dans leur recherche de couleurs, au moins dans leur obsession de la ligne pure.
Les Barbus, absorbés dans leur recherche de la beauté et de la ligne pure, ne produisirent que très peu de toiles. Il n’en existe aucune connue de Quays. Il faut néanmoins citer :
- La Mort de Hyacinthe (1801) de Jean Broc, Musées de Poitiers
- Ossian récitant ses poèmes (1800) de Duqueylar, Musée Granet à Aix. Ce tableau fut refusé par les critiques du Salon car jugé bizarre.
Le groupe se dissout rapidement après la mort de Quays à partir de 1803.
Bibliographie
- Brigitte et Gilles Delluc, Jean Broc et Pierre Bouillon, deux peintres périgordins du temps de David, Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2007, 134, p. 445-466, ill.
Catégorie :- Peintre néoclassique
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