- Le Vicomte pourfendu
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'Le Vicomte pourfendu' Auteur Italo Calvino Genre Roman / conte philosophique Version originale Titre original 'Il visconte dimezzato' Éditeur original Einaudi Langue originale Italien Pays d'origine Italie Lieu de parution original Turin Date de parution originale 1952 Version française Traducteur Juliette Bertrand Le Vicomte pourfendu (Il visconte dimezzato) est un conte philosophique d'Italo Calvino écrit de juin à septembre 1951 et paru en 1952. Il est le premier volume d'une trilogie dite « trilogie héraldique » (trilogia araldica) ou Nos Ancêtres dont les volumes suivants seront Le Baron perché en 1957 et Le Chevalier inexistant en 1959.
Ce conte philosophique raconte l'histoire d'un chevalier génois coupé en deux par un boulet de canon lors d'une bataille contre les Turcs. Les deux moitiés de cet homme, du nom de Médard de Terralba, continuent de vivre chacune de leur côté, l'une prônant et faisant le bien, l'autre semant la terreur et détruisant tout derrière elle. Avec ce récit, Calvino montre que l'absolu dans la malfaisance tout comme dans la bonté est inconcevable.Le Vicomte pourfendu est un apologue dont la morale est que la vertu comme la perversité absolues sont également inhumaines.
Personnages :
Médard, vicomte de Terralba, et ses deux moitiés, nommées l'Infortuné et le Bon à partir du chapitre VIII.
Le narrateur, orphelin neveu de Médard. C'est un enfant au moment des faits.
Kurt, écuyer de Médard (chap. I et II)
Aiulphe, père de Médard et grand-père du narrateur (chap. III)
Sébastienne, nourrice dévouée de tous les Terralba
Maître Pierreclou, artisan habile capable de tout fabriquer
Docteur Trelawney, médecin anglais qui déteste soigner, c'est un scientifique qui pourchasse les feux follets.
Galatheus, lépreux (la communauté des lépreux est à Préchampignon)
Ézéchiel, chef de la communauté huguenote
Essaü, fils d'Ézéchiel
Pamela, bergère
RésuméLe vicomte génois Médard Terralba et son écuyer Kurt, en route pour rejoindre l'armée du Saint-Empire romain germanique en guerre contre les Turcs, au XVIIIe siècle, chevauchent à travers la plaine de Bohême ravagée par la peste. Le premier jour de combat, le vicomte inexpérimenté est désarçonné par un sabre turc mais, téméraire, il affronte les canons de face, armé de sa seule épée, et est frappé par un boulet. A l'issue de la bataille, il ne reste qu'une moitié du vicomte. (la droite)
De retour à Terralba, Médard est devenu mauvais : il est impitoyable et refuse de voir son père qui meurt dans la volière où il vivait, il est destructeur et coupe tout en deux, il est cruel et multiplie les condamnations à mort, il est sadique et tente à plusieurs reprises de tuer son neveu. C'est la nourrice Sébastienne qui pose le diagnostic : " C'est la mauvaise moitié de Médard qui est revenue. " (chap. IV). On découvre donc les habitants fantaisistes de Terralba en même temps que la menace sous laquelle ils vivent : Maître Pierreclou construit pour son maître autant de potences que d'objets qui l'aident à compenser son handicap, le narrateur suit le docteur Trelawney dans ses explorations "scientifiques", la nourrice, qui se révèle être meilleur médecin que le docteur est envoyée par Médard chez des lépreux qui s'amusent, le fils du rigide chef de la communauté huguenote a tous les vices. L'artisan, le savant, le marginal, le religieux, tous se soumettent à Médard.
Le récit se remet à évoluer au chapitre VI, quand Médard tombe amoureux de Paméla, une bergère plutôt "rustique" mais très sympathique et pleine de bon sens. Elle mesure la menace que les propositions du vicomte lui font courir et comme elle ne peut compter sur ses parents pour l'aider, elle se cache avec l'aide du narrateur. Un incident annonciateur intervient alors : le vicomte ressent de la fatigue dans la jambe qui lui manque, il s'en ouvre à Trelawney qui, pour la première fois, semble s'intéresser à un problème médical (chap. VI). Le narrateur est heureux car il retrouve Sébastienne qui ne risque pas d'attraper la lèpre. Mais chacun est interloqué car de nombreux événements se produisent qui font que parfois Médard est toujours aussi mauvais mais qu'à d'autres occasions il est extrêmement gentil. C'est Paméla qui donne la solution : " Vous, vous êtes l'autre moitié, qu'on croyait disparue à la guerre et qui est revenue. Et c'est une bonne moitié. " (chap. VII)
Cependant, ironiquement, le Bon s'avère être aussi redoutable que l'Infortuné (chap. IX). Heureusement, le jour du mariage prévu avec Paméla, les deux moitiés s'affrontent, se blessent et le docteur Trelawney est en mesure de reconstituer Médard qui redevient "ni méchant ni bon" et mène une vie heureuse. Le capitaine Cook embarque Trelawney, laissant le narrateur "dans notre monde rempli de responsabilités et de feux follets. " (chap. X)
Références littéraires
En plus des références au Candide de Voltaire (narrateur naïf, conte philosophique, action située au XVIIIe), Calvino a certainement voulu également rendre hommage à L'Île au trésor, de Stevenson, dont l'action se situe également au XVIIIe et dont un des personnages principaux s'appelle Trelawney. De plus, ce personnage est suivi dans l'expédition qu'il organise par le narrateur qui est également un jeune garçon.
Catégories :- Roman italien
- Roman d'Italo Calvino
- Roman paru en 1951
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