- Le Rebelle (film, 1949)
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Le Rebelle
Patricia Neal dans une scène du film
Données clés Titre original The Fountainhead Réalisation King Vidor Scénario Ayn Rand Acteurs principaux Gary Cooper, Patricia Neal, Raymond Massey, Sociétés de production Warner Bros Pays d’origine États-Unis Sortie 1949 Durée 114 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le Rebelle (The Fountainhead) est un film américain de King Vidor, sorti en 1949. C'est l'adaptation d'un roman d'Ayn Rand: La Source vive (The Fountainhead).
Sommaire
Synopsis
Howard Roark est un architecte idéaliste et individualiste. Il est renvoyé de son université car ses vues sont jugées trop novatrices par rapport à la norme architecturale du jour. Henry Cameron, un architecte qui partage sa vision, sauve sa carrière en l'employant. Mais quelques années plus tard les attaques du journal The Banner font sombrer Cameron dans l'alcoolisme. Mourant, il avertit Roark que la même chose l'attend à moins qu'il n'accepte de transiger avec ses idéaux. Mais Roark refuse et préfère travailler dans une carrière de pierre plutôt que de modifier sa maquette pour le siège de la Security Bank of Manhattan. Il accepte de réaliser un projet au nom d'un ami architecte à la condition que rien n'y soit modifié. Voyant finalement son projet défiguré au nom du bien commun, il préfère faire exploser le chantier. Rattrapé par la justice, il est jugé. Le discours d'Howard Roark lors de son procès est une des plus vibrantes illustrations de l'individualisme radical d'Ayn Rand. L'architecte y défend son droit à exiger que ses créations soient telles qu'il les a voulues et non telle que la société les voudrait.
Thématiques abordées
Sur cette histoire, se greffent plusieurs intrigues:
Une lutte de l'individu contre le collectif : Howard Roark est intransigeant sur ses principes, face au board de la Security Bank of Manhattan, face à la campagne de presse lancée contre une de ses œuvres par le journal The Banner, face à Cortland Home dont on a dénaturé son projet originel.
Une intrigue amoureuse entre deux êtres qui se cherchent et ne se trouveront qu'au dénouement du film : Dans la carrière de pierre, il rencontre Dominique Francon, rédactrice au journal The Banner et fille d'un architecte de la norme. Il vivra une brève idylle avec elle mais ne la verra plus. Elle épouse Gail Wynand, propriétaire de The Banner qu'elle n'aime pas. Roark reverra finalement Dominique le jour où, venant féliciter l'auteur du Enright Building qu'elle admire, elle se rend compte qu'il s'agit de lui.
Une lutte contre lui-même pour le propriétaire du journal: Gail Wynand admire et jalouse l'intégrité d'Howard Roark mais commence par le combattre pour flatter les instincts de la rue. Il se ralliera finalement à lui et le soutiendra dans son procès pendant un temps. Mais n'ayant pas la force de Roark, il cèdera à la pression de la masse et l'abandonnera. Plein de regrets, il lui confie la réalisation du Wynand Building et se suicide.
Production
Scénario et dialogues
Le personnage d'Howard Roark est inspiré par la vie et l'œuvre de Frank Lloyd Wright, malgré le déni sans appel de l'auteur du roman et du scénario, Ayn Rand : « Il n'y aucune ressemblance entre Roark et M. Wright en ce qui concerne la vie privée, le personnage et la philosophie. Le seul parallèle qu'on puisse discerner entre eux n'est qu'architectural, de par leur position dans l'architecture moderne. » (in Letters of Ayn Rand).
Ayn Rand exigea que le plaidoyer d'Howard Roark pour sa défense soit conservé sans aucune modification. Au dernier moment King Vidor essaya de le réduire mais Rand fit appel au président de la Warner pour obtenir qu'il soit filmé en intégralité. Elle obtiendra gain de cause. Durant 6 minutes, c'est un des plus longs discours de l'histoire du cinéma. La défense de Howard Roark présente de nombreuses similitudes avec celle produite par Hank Rearden dans Atlas Shrugged lorsque ce dernier est jugé pour avoir enfreint un règlement du Bureau of economic planning and national resources.
Casting
Comme pour Autant en emporte le vent, le succès du roman The fountainhead, amena des spéculations pour trouver les acteurs qui personnifieraient les personnages, Le désir d'incarner Dominique Francon, le personnage féminin, avait motivé Barbara Stanwyck de convaincre Jack Warner d'acheter les droits du roman en 1943. Elle proposa aussi le nom d'Humphrey Bogart pour l'architecte[1]. Cependant les studios de la Warner l'écartèrent du projet, ce qui amena celle-ci à rompre son contrat, par ailleurs King Vidor la trouvait trop vieille pour le personnage[2]. D'autres comédiennes furent pressenties pour incarner Dominique Francon, Lauren Baccal , Ida Lupino, Jennifer Jones, Gene Tierney. Veronica Lake prétendit que le rôle avait été écrit pour elle, car dans le roman le personnage porte la même coiffure, Joan Crawford qui convoitait le rôle organisa un diner pour Ayn Rand dans la perspective d'être choisie pour le film , ayant fait de sorte de porter une robe du soir similaire au personnage. Bette Davis voulut aussi incarner Dominique Francon, mais de par son âge et sa cote descendante au box-office, elle s'opposa au refus du réalisateur King Vidor et du producteur Henri Blanke[2]. Approchée par Stanwyck, Ayn Rand lui avoua que le type d'actrice qu'elle voyait pour le personnage était Greta Garbo, qui fut contactée. Après avoir lu le script , la comédienne accepta mais se ravisa et déclina la proposition, en apprenant qu'elle tournait les scènes d'amour avec Gary Cooper. Jack Warner organisa une réception pour chercher la comédienne qui pourrait incarner le rôle invitant plusieurs actrices dont Patricia Neal. Elle fut présentée à Gary Cooper et King Vidor qui lui proposa le personnage après un entretien de quinze minutes. Pour le réalisateur elle correspondait au personnage et sa grande taille s'accordait à celle de Gary Cooper[3].
Pour le comédien qui devait incarner Howard Roark, outre Humphrey Bogart, on pensa à Alan Ladd (avec comme partenaire Lauren Baccal). La presse de l'époque fit courir la rumeur que Clark Gable avait lu le roman , et avait l'intention de contacter la MGM pour acquérir les droit et incarner l'architecte[4]. Contacté par la production Gary Cooper hésita d'abord à incarner l'architecte, son représentant I.H.Prinzmetal avait refusé le rôle, arguant que le public de Cooper étant populaire, le personnage correspondait plutôt à un public intellectuel. Mais son épouse Rocky, qui avait lu le roman lui conseilla fortement d'accepter le rôle[2].
Pour le rôle de Gail Wynand le puissant directeur du journal The Banner la Warner proposa Melvyn Douglas, mais il fut refusé par Ayn Rand qui lui préféra l'acteur britannique Raymond Massey. Le rôle d'Elsworth Toohey le critique acharné à faire tomber Howard Roark, fut d'abord envisagé pour Clifton Webb soutenu par le producteur Henry Blanke. Mais la Warner craignait que le public ne l'accepte pas dans le rôle d'un méchant. Finalement ce fut un autre acteur britannique Robert Douglas qui hérita du personnage[5].
Fiche technique
- Titre : le Rebelle
- Titre original : The Fountainhead
- Réalisation : King Vidor
- Scénario : Ayn Rand d'après son roman La Source vive (The Fountainhead) sorti en 1943
- Production : Henry Blanke; Warner Bros
- Direction de la photographie : Robert Burks
- Direction artistique : Edward Carrere
- Décors : William Kuehl
- Costumes : Milo Anderson
- Musique : Max Steiner
- Montage : David Weisbart
- Date de sortie (États-Unis) : 2 juillet 1949
- Durée : 114 minutes (1 h 54)
Distribution
- Gary Cooper : Howard Roark
- Patricia Neal : Dominique Francon
- Raymond Massey : Gail Wynand
- Kent Smith : Peter Keating
- Robert Douglas : Elsworth Toohey
- Henry Hull : Henry Cameron
- Ray Collins : Roger Enright
- Moroni Olsen : Chairman
- Jerome Cowan : Alvah Scarret
Et, parmi les acteurs non-crédités :
- Monte Blue : l'employé de la station-service
- Glen Cavender : un badaud
- Ann Doran : la secrétaire de Wynand
- John Doucette : Gus Webb
- Paul Harvey : un homme d'affaires
- Russell Hicks : un membre du conseil
- Charles Trowbridge : un détective
- Frank Wilcox : Gordon Prescott
Influence culturelle
Slavoj Zizek considère que c'est le meilleur film américain jamais réalisé.
Clin d'œil des scénaristes, un promoteur immobilier de l'épisode 1 de la saison 3 de Desperate Housewives s'appelle Howard Roark.
Notes et références
- Donald Leslie Johnson, The fountainheads: Wright, Rand, the FBI and Hollywood p. 75
- Stephen Michael Shearer, Patricia Neal: an unquiet life p. 57
- Stephen Michael Shearer, Patricia Neal: an unquiet life p. 58
- David Henderson Ayn Rand and the World She Made
- Donald Leslie Johnson, The Fountainheads: Wright, Rand, the FBI and Hollywood p. 103
Bibliographie
- Donald Leslie Johnson, The fountainheads: Wright, Rand, the FBI and Hollywood , McFarland, 2005 (ISBN 078641958X).
- François Flahault. De l'individu créateur à la droite américaine. In: Communications, 78, 2005. L'idéal prométhéen. p. 245-268. (lire en ligne)
- Luc Moullet, Le Rebelle de King Vidor édition Yellow Now, collection Coté Film 13, 2009
Liens externes
Catégories :- Film américain
- Film sorti en 1949
- Adaptation d'un roman au cinéma
- Film de Warner Bros
- Film réalisé par King Vidor
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