- Le Rebelle (film)
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Le Rebelle (film, 1949)
Pour les articles homonymes, voir Le Rebelle (homonymie).Le Rebelle (The Fountainhead) est un film américain de King Vidor, sorti en 1949. C'est l'adaptation d'un roman d'Ayn Rand: The Fountainhead (1943).
Sommaire
Synopsis
Howard Roark est un jeune architecte idéaliste et individualiste. Il est renvoyé de son université car ses vues sont jugées trop novatrices par rapport à la norme architecturale du jour. Henry Cameron, un architecte qui partage sa vision, sauve sa carrière en l'employant. Mais quelques années plus tard Cameron a sombré dans l'alcoolisme et avertit Roark que la même chose l'attendait à moins qu'il n'accepte de transiger avec ses idéaux. Mais Roark refuse et préfère travailler dans une carrière de pierre plutôt que de modifier sa maquette pour le siège de la Security Bank of Manhattan. Il accepte de réaliser un projet au nom d'un ami architecte à la condition que rien n'y soit modifié. Voyant finalement son projet défiguré au nom du bien commun, il préfère faire exploser le chantier. Rattrapé par la justice, il est jugé. Le discours d'Howard Roark lors de son procès est une des plus vibrantes illustrations de l'individualisme radical d'Ayn Rand. L'architecte y défend son droit à exiger que ses créations soient telles qu'il les a voulues et non telle que la société les voudrait. Ce film est l'occasion pour l'auteur de faire un éloge du créateur, de l'entrepreneur comme elle le fera également dans Atlas Shrugged.
Sur cette histoire, se greffent plusieurs intrigues:
- Une lutte de l'individu contre le collectif: Howard Roark restera-t-il intransigeant sur ses principes? Cèdera-t-il aux appels de ceux qui veulent le déposséder de son travail au profit de la "société"? On retrouve cette question face au board de la Security Bank of Manhattan, face à la campagne de presse lancée contre une de ses œuvres par le journal The Banner, face à Cortland Home dont on a dénaturé son projet originel.
- Une intrigue amoureuse entre deux êtres qui se cherchent et ne se trouveront qu'au dénouement du film: Dans la carrière de pierre, il rencontre Dominique Francon, rédactrice au journal The Banner et fille d'un architecte de la norme. Il vivra une brève idylle avec elle mais ne la verra plus. Elle épouse Gail Wynand, propriétaire de The Banner qu'elle n'aime pas. Roark reverra finalement Dominique le jour où, venant féliciter l'auteur du Enright Building qu'elle admire, elle se rend compte qu'il s'agit de lui.
- Une lutte contre lui-même pour le propriétaire du journal: Gail Wynand admire et jalouse l'intégrité d'Howard Roark mais commence par le combattre pour flatter les instincts de la rue. Il se ralliera finalement à lui et le soutiendra dans son procès pendant un temps. Mais n'ayant pas la force de Roark, il cèdera à la pression de la masse et l'abandonnera. Plein de regrets, il lui confie la réalisation du Wynand Building et se suicide.
Thématiques abordées
- L'individu contre le collectif
- Le créateur
- L'importance du contrat
Fiche technique
- Titre : le Rebelle
- Titre original : The Fountainhead
- Réalisation : King Vidor
- Scénario : Ayn Rand d'après son roman éponyme
- Production : Henry Blanke; Warner Bros
- Direction de la photographie : Robert Burks
- Direction artistique : Edward Carrere
- Décors : William Kuehl
- Costumes : Milo Anderson
- Musique : Max Steiner
- Montage : David Weisbart
- Date de sortie (États-Unis) : 2 juillet 1949
- Durée : 114 minutes
Distribution
- Gary Cooper : Howard Roark
- Patricia Neal : Dominique Francon
- Raymond Massey : Gail Wynand
- Kent Smith : Peter Keating
- Robert Douglas : Elsworth Toohey
- Henry Hull : Henry Cameron
- Ray Collins : Roger Enright
- Moroni Olsen : Chairman
- Jerome Cowan : Alvah Scarret
- Monte Blue : L'employé de la station-service (non crédité)
- John Doucette : Gus Webb (non crédité)
- Frank Wilcox : Gordon Prescott (non crédité)
- Russell Hicks (non crédité)
Autour du film
- Le personnage d'Howard Roark semble fortement inspiré par la vie et l'œuvre du célèbre Frank Lloyd Wright, malgré le déni sans appel de l'auteur du roman et du scénario, Ayn Rand : « Il n'y aucune ressemblance entre Roark et M. Wright en ce qui concerne la vie privée, le personnage et la philosophie. Le seul parallèle qu'on puisse discerner entre eux n'est qu'architectural, de par leur position dans l'architecture moderne. » (in Letters of Ayn Rand)
- Slavoj Zizek considère que c'est le meilleur film américain jamais réalisé.
- Ayn Rand exigea que le plaidoyer d'Howard Roark pour sa défense soit conservé sans aucune modification. Au dernier moment King Vidor essaya de le réduire mais Rand fit appel au président de la Warner pour obtenir qu'il soit filmé en intégralité. Elle obtiendra gain de cause. Durant 6 minutes, c'est un des plus longs discours de l'histoire du cinéma.
- Clin d'œil des scénaristes, un promoteur immobilier de l'épisode 1 de la saison 3 de Desperate Housewives s'appelle Howard Roark.
- Certains ont pris ce film pour un film sur l'architecture mais l'architecture y est plus un prétexte pour exposer des idées que le sujet du film.
- La défense de Howard Roark présente de nombreuses similitudes avec celle produite par Hank Rearden dans Atlas Shrugged lorsque ce dernier est jugé pour avoir enfreint un règlement du Bureau of economic planning and national resources.
Citations
- "Is that what disturbs you Peter, that I want to stand alone?" Howard Roark à Peter Keating
- "You want my work, you'll take it as it is or not at all" Howard Roark au board de la Security Bank of Manhattan.
- Peter Keating: "It's a humanitarian project. Think of the people who live in the slumbs. If you can give them decent housing, you'll perform a noble deed. WOuld you perform it just for their sake?" Howard Roarke:"No. A man who works for other without payment is a slave. I do not believe that slavery is noble. Not in any form nor for any purpose what so ever (..). Peter, before you can do things for people you must be the kind of man than can get things done. But to get things done, you must love the doing, not the people. Your own work, not any possible object of your charity. I'll be glad if men who needed find a ?? manner of living find it a house I built but that's not the purpose of my work. My reward, my purpose, my life is the work itself. My work done my way. Nothing else matters to me." Howard Roark à Peter Keating quand ce dernier essaie de le convaincre de réaliser pour lui la maquette de Cortland Home.
- "Selfish is that what they call me? Well I am, I live by the judgment of my own mind and for my own sake" Howard Roark à Gail Wynand avant son procès.
- "You thought money was power? Pff, you poor amateur" Elsworth Thooey, un journaliste de The Banner à Gail Wynnand lors de l'avant-procès.
- Howard Roark lors de son procès:
- "Il y a des milliers d'années, un homme a découvert le feu, ses frères l'ont probablement brûlé avec mais il leur a légué cette invention et illuminé les ténèbres. (…) Aucun créateur n'a cherché à satisfaire ses contemporains (…). Un cerveau collectif cela n'existe pas. L'homme doit penser et agir par lui-même. Sa vérité est son unique mobile, son travail est son unique objectif."
- "Le créateur ne se fie qu'à son propre jugement - Le parasite suit l'opinion des autres. Le créateur réfléchit - Le parasite copie. Le créateur produit - Le parasite pille. Le créateur veut dompter la nature - Le parasite veut dompter l'homme. Le créateur est indépendant. Il n'obéit ni ne commande - Le parasite veut le pouvoir. Il veut condamner les hommes à l'esclavage."
- "C'est un vieux conflit. Il a un autre nom. L'individuel contre le collectif"
- "Mes principes c'est le droit de chacun de vivre pour lui-même"
Liens externes
(fr+en) Le Rebelle (film, 1949) sur l’Internet Movie Database
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