- Le Chevreuil Observateur
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Le Chevreuil Observateur est un groupe d'humoristes amateurs québécois, actif de 2002 à 2007. À sa dissolution, il était composé d'Olivier Gagnon, Martin Drapeau, Patrick Richard et Dan Villeneuve. Marc Kingsbury, Mikaël Langlois et Yannick Marchessault ont également fait partie du groupe antérieurement.
Le Chevreuil Observateur a exploité trois espaces d'expression : la radio, Internet et la scène.
Sommaire
Émission de radio
Le Chevreuil Observateur, c'est d'abord et avant tout une émission hebdomadaire diffusée à l'antenne de CISM, la radio étudiante de l'Université de Montréal. De 2002 à 2006, 129 épisodes originaux ont été produits, plus une dizaine d'émissions du type « les meilleurs moments ». Quelques épisodes ont également été diffusées par CFMF (radio communautaire de Fermont), CHOQ.FM (radio web de l'Université du Québec à Montréal) et CFAK (radio étudiante de l'Université de Sherbrooke).
Burlesque, provocateur, irrévérencieux, le « style Chevreuil » se caractérise par un amalgame de thèmes, de genres et de formes. On le reconnaît également à ses nombreux personnages, à ses effets sonores et à son contenu musical.
Thèmes, genres et formes
Le Chevreuil s'intéresse tour à tour aux affaires sociales, à la politique, au sport, aux médias, aux relations hommes/femmes… La thématique animalière est du reste omniprésente dans l'émission.
Ces sujets sont développés sous l'angle de la parodie et de la satire, en passant par la caricature. Les « cibles » préférées du Chevreuil sont les politiciens (Jean Charest, Bernard Landry, Jack Layton), la reine d'Angleterre, la France, les habitants du Plateau Mont-Royal, les artistes (Lhasa), les animateurs de télé (Charles Tisseyre, Janette Bertrand) et les personnages de fiction (Sherlock Holmes, Séraphin Poudrier, Rémi l'orphelin).
Les sketches se présentent sous des formes variées. Le Chevreuil a par exemple remis au goût du jour la série et le feuilleton, s'inscrivant ainsi dans une riche tradition de la radio québécoise :
- La Shed Nationale est une caricature loufoque de l'Assemblée nationale du Québec. Les députés y sont présentés comme des écoliers turbulents qu'un « président-jardinier » doit constamment ramener à l'ordre ;
- Étable en ville parodie les émissions de télé Chambres en ville pour le titre et Watatatow pour le contenu ;
- Un homme et son veau ou Les belles histoires de l'abattoir nous ramène au classique Un homme et son péché ;
- Les superflics de Saint-Tropez met en scène les aventures de deux « connards » aux quatre coins de la planète.
Plusieurs chroniques ponctuent également l'émission :
- la Chronique de l'indifférence sportive de Yannick Marchessault, puis Martin Drapeau ;
- La petite bouche sale à Martin, sorte de carnet mondain à la sauce fielleuse ;
- la Chronique des arts de Patrick Richard ;
- les Preuves d'intelligence, où Mikaël Langlois lance sa phrase fétiche : « Ç'a pas de bon sens ! »
L'émission propose enfin ses propres chansons (Le cours de guitare d'Olivier) et publicités (Wawawan Tire, Pot de crème dépôt).
Personnages
Au fil des émissions, les membres du Chevreuil ont su créer une impressionnante galerie de personnages. Parmi les plus célèbres, citons :
- Nicole, « l'avocate hystérique qui insécurise les hommes », sorte de féministe enragée qui se conditionne mentalement pour détester la gent masculine ;
- le Vicomte de Badigeon, incarnation surannée du bon goût et de la bienséance ;
- Mademoiselle Toulouse, tenancière de bordel ;
- Jack Drapo, poète beatnik des temps modernes ;
- Dieu en personne.
Effets sonores
Le Chevreuil recourt à l'utilisation massive de bruitages et d'effets sonores, qui sont devenus l'une de ses marques de commerce : bruits de chaudrons, bruits de pas, meuglements, instruments de musique… Parfois cacophoniques, souvent répétitifs, ils n'ajoutent pas moins une touche joyeuse à l'ensemble.
Contenu musical
Outre les chansons humoristiques mentionnées plus tôt, les vrais artistes sont à l'honneur dans l'émission, avec des groupes et chanteurs rock de l'avant-scène québécoise (Les voisins d'en dessous, Jimmy Hunt, Akido, Malajube, Arsenic 33) et des vétérans du folklore germano-russe (Ivan Rebroff).
L'habillage sonore se complète par des ponts musicaux empruntant aux bandes originales de films (Le Bon, la Brute et le Truand, Casino Royale, Au service secret de Sa Majesté) et aux génériques d'émissions de télé (Le Prisonnier, K 2000, Magnum, Il était une fois... l'Espace).
Site Web
En guise de complément à l'émission de radio, un site web a vu le jour en 2003. Le concept était celui d'un site en papier : le texte et les illustrations étaient faits à la main. Du reste, Olivier Gagnon est probablement le seul humoriste au monde à se moquer de l'Internet.
Sous cette première forme, le site donnait accès aux archives de l'émission. Il comportait également des contenus qu'il était impossible de présenter à la radio : des vidéos (petits films d'animation et courts-métrages). Une deuxième version du site, d'un aspect plus standard, a permis une meilleure mise en valeur de ces contenus. Elle fait l'objet de mises à jour régulières pour coller de plus près à l'actualité.
Lorsque l'émission de radio a tiré à sa fin, au printemps 2006, le site web a pris le relais pour maintenir le contact avec les fans. Il a notamment permis l'annonce d'un spectacle, occasion pour le public de voir (et de toucher ?) les membres du groupe.
Spectacle
Le jeudi 25 janvier 2007, le cabaret Lion d'Or de Montréal accueillait Le Ravage du Chevreuil Observateur. Devant environ 140 spectateurs, les membres de l'équipe ont interprété sur scène des sketches inédits inspirés de l'émission de radio. Plusieurs courts-métrages ont également été projetés.
Le spectacle a bénéficié de la participation du groupe rock Les voisins d'en dessous. Ses musiciens ont accompagné Olivier pour quelques chansons-sketches : la chanson-thème du Vagabond, La chanson de l'Internet, Je vais te traire toute la nuit. Ils ont ensuite assuré une partie musicale avec leurs propres créations.
Projets
Un spectacle solo d'Olivier Gagnon est en préparation. Il devrait être présenté en octobre 2009.
Anecdotes
- La devise du groupe, In capreolo veritas, est une altération du proverbe latin In vino veritas. Elle signifie littéralement « la vérité dans le chevreuil ».
- Lors d'une entrevue accordée à BangBang.TV, Olivier Gagnon a déclaré que l'étiquette de « fantaisistes bricoleurs » collait mieux au groupe que celle d'« humoristes ».
- Le groupe avait coutume de faire précéder l'émission de jingles enregistrés par des artistes (Princess Superstar et surtout Ily Morgane) lors de leur passage à CISM. Les membres du Chevreuil ne se gênaient pas pour parler en même temps. L'émission en tant que tel débutait souvent sur un extrait d'un film de série B (comme Thor le guerrier) ou d'un western spaghetti de Bud Spencer et Terence Hill.
- L'émission a d'abord été diffusée en direct des locaux de CISM, ce qui valait aux auditeurs d'être témoins de quelques cafouillages et scènes de « dyslexie ». Elle a ensuite été préenregistrée au « Studio Chevreuil ». L'émission 122 se veut d'ailleurs un huis clos : Olivier et Martin sont enfermés dans le studio et attendent que Mikaël vienne à leur rescousse.
- L'émission 59 avait pour invité spécial Daniel Turp, député de Mercier. Il a incarné son propre rôle dans un épisode de La Shed Nationale.
- En 2003, le Chevreuil a remporté le prix de la meilleure émission de radio universitaire, décerné par la Coalition des Radios Universitaires.
- Les courts-métrages et films d'animation sont réalisés par Olivier Gagnon, homme-orchestre du Chevreuil. Le gars qui griche, produit à l'été 2005, a été proposé aux divers festivals de courts-métrages nouveau genre du Québec ainsi qu'au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand. Il a été refusé partout ! L'expérience a été la bougie d'allumage de la production visuelle du groupe.
Liens externes
Catégories :- Humoriste québécois
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