Langue gilbertine

Langue gilbertine

Gilbertin

Le gilbertin (nom vernaculaire, kiribati, prononcé [kiribæs]) est une langue océanienne du sous-groupe micronésien, appartenant à la grande famille des langues austronésiennes. Avec l'anglais, le gilbertin est la langue officielle de la République des Kiribatistatut reconnu par la constitution du 12 juillet 1979.

Gilbertin
kiribati
Parlée au Kiribati, Fidji, Tuvalu, Îles Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Zélande, Hawaii
Région Rabi (îles Fidji), Nui (Tuvalu)
Nombre de locuteurs environ 100 000
Typologie Morique
Classification par famille
(Dérivée de la classification SIL)
Statut officiel
Langue officielle de Kiribati
Régi par Kiribati Language Board
Codes de langue
IETF (en) gil
ISO 639-2 gil
ISO/DIS 639-3 (en) gil
SIL GLB

Sommaire

Nom de la langue en français

Le mot « gilbertin » désigne, en français, le nom du peuple des îles Gilbert, partie principale de la République des Kiribati, ainsi que de tout ce qui s'y rapporte, en particulier la langue. En gilbertin, l'ancien nom, peu usité de nos jours, était: tungaru. Le nom moderne de cette langue est te taetae ni kiribati (la langue des Kiribati ; kiribati n'étant autre que le mot anglais Gilberts adapté à la phonologie du gilbertin). Le terme « gilbertin » est apparu en français avec la traduction de In the south seas (Dans les mers du Sud, Robert Louis Stevenson, 1892). Il doit être utilisé de préférence à « gilbertais » (calque de l'anglais moderne Gilbertese, nettement moins usité) - on trouve également un Kiribatese, ou encore kiribatien, ce dernier recommandé par un arrêté officiel français de terminologie (l'arrêté du 4 novembre 1993).

Classification

Le gilbertin est une langue austronésienne, du groupe des langues océaniennes, plus précisément de la branche micronésienne. Dans ce dernier sous-groupe, c'est la langue la plus influencée par les langues polynésiennes voisines.

Répartition géographique

Le gilbertin est aussi la langue parlée à Rabi (îles Fidji) par des déportés de l'île Banaba (anciennement Ocean), par les habitants de Nui (Tuvalu) ainsi que dans une ou deux petites îles des Salomon et du Vanuatu (personnes déplacées par les Britanniques). La langue est encore pratiquée aujourd'hui par d'importants groupes de Gilbertins émigrés en Nouvelle-Zélande et aux îles Hawaii.

Au total, cette langue est parlée par plus de 100 000 locuteurs.

Dialectes

Il existe peu de variations dialectales (entre les îles du nord et du sud), davantage entre les dialectes de Banaba et de Rabi.

Histoire

Un Kiribati Language Board qui siège à Tarawa-Sud réglemente les évolutions de la langue et son enseignement. Le Dictionnaire Gilbertin-Français du Père Ernest Sabatier, Tabuiroa, 1952-1954, reste le seul ouvrage d'importance (984 pages, + xii p.) entre cette langue et une langue occidentale[1]. Traduit en anglais, il est repris in extenso par Steve Trussel sur son site internet.

Phonologie et orthographe

Alphabet

  1. treize lettres seulement : A, B, E, I, K, M, N, NG, O, R, T, U, W ;
  2. un seul son est représenté par un digraphe : NG [ŋ] ;
  3. quatorze lettres latines ne sont pas utilisées : C, D, F, G, H, J, L, P, Q, S, V, X, Y, Z ;
  4. cependant lusage permet : Iesu Kristo, Santo, Santa et les protestants écrivent aussi : Iehova ;
  5. la lettre V, distincte du W est de plus en plus souvent utilisée, le W servant désormais à écrire le A gras.

Voyelles

« A » représente deux sons différents, chacun pouvant être bref ou long (une voyelle longue = une voyelle double).

1) A ouvert : le plus proche du son « a » en français [a]. ex:

  • bref : tan tano kam taku nano kai rua raka ;
  • long : taan (pluriel de tia) kaaki naano (pluriel) kaai waa taai .

2) A fermé : pas de son correspondant en français, [æ], proche de langlais « a » dans cat (chat). ex:

  • bref : comparer le gilbertin bati (beaucoup) avec langlais bat (chauve-souris),
  • le gilbertin man (animal) avec langlais man (homme),
  • le gilbertin anti (esprit) avec langlais ant (fourmi),
  • autres exemples : raba (caché), aba (terre), bata (cabane), bai (main), tai (temps), mai (fruit),
  • long : maan (animaux), maan (longtemps), ba (foudre), ba (feuille).

3) Quand A ouvert est précédé dun B ou dun M, on obtient ce que le P. Ernest Sabatier appelle le « A gras » (cf. Sabatier, p. III). Auparavant écrit à laide dun signe diacritique sur le a, il est désormais écrit « wa », comme dans tabwakea (tortue, ancienne graphie : tabakea). Cet « A gras », qui ne doit pas être confondu avec la semi-consonne W précédant un A, comme dans te wa (la pirogue), rend la lecture parfois malaisée.

  • il se prononce presque comme « mwa ». Faire prononcer par un Gilbertin :
  • ba (bwa) (huile) ba (bwa) (roc) baene (bwaene) (panier) bana (bwana) (voix) bai (bwai) (chose) mane (mwane) (argent) mane (mwane) (attrape) mane (mwane) (mâle) mai (mwai) (cuit) mae (mwae) (collier).

4) « E » se prononce comme le français « é ».

  • ex. bref : wetea (appeler) te (article) tei (être debout) keniken (creuser) ben (coco) ren (arbre) teme (sucer) tamnei (image) ;
  • ex. long : bero (cloche) teei (enfant) betin (cuvette) Betio (île des Gilbert) wewete (appeler) ewewe (sauter) ben (cocos) be (natte à ruoia)

5) « I » se prononce comme en français.

  • ex. bref : timtim (goutte) tina (mère) iti (éclair) biri (courir) riri (pagne) riki (devenir) kiri (chien) biti (fer),
  • long :

Nota Bene : Le « i » final après « t » est souvent assourdi et presque muet, comme l’« e » final en français. Lexemple le plus connu est le nom moderne de lÉtat, Kiribati, qui se prononce [kiribæs] (< de langlais Gilberts, îles Gilbert au pluriel, prononcé [gılba:ts]), ou encore lîle Kiritimati qui se prononce [kirismas] (< de langlais Christmas). Autres exemples : ati eti oti iti uti. Devant M, U et W, le « i » bref devient souvent sourd et est presque prononcé « u » (dans le nord des Gilbert, il devient carrément « u ». Exemples : mataniwi ataeinimane itiua kaniwanga unimane tariu.

6) « O » comme en français.

  • ex. bref : bono (bouché) koro (couper) ono (six) toro (serviteur) biroto (ventre) nono (mur) bikoko (jeune coco),
  • long : bo (rencontre) ro (noir) ko (serré) nora (voir) Onotoa (île des Gilbert) bou (neuf, au sens de récent).

7) « U » comme le français « ou » (« u » latin).

  • ex. bref : tua (loi) rua (fosse) kun (peau) bubu (fumée),
  • long : buu (époux) buu (conque) uun (colère) uu (piège à rabono), Beru (île des Gilbert).

Diphtongues

(rappel : une diphtongue, ce sont deux voyelles successives différentes ne formant quune seule syllabe, deux sons distincts prononcés dune seule émission de voix. Il nexiste pas de vraies diphtongues en français)

  • il existe deux sortes de diphtongues en gilbertin :
  • la 1re voyelle est plus accentuée :

ai, ei, oi, cf. tei (debout) tai (temps) moi (coco mûr) — aai, eei, ooi cf. taai (soleil) teei (enfant) mooi (boire) — ae, ao, au cf. bae (dette) au (mon) tao (peut-être) — aae, aao, aau cf. waau (ma pirogue) mataao (seuil) kaaea (chercher) — iu, eu, ou cf. keu (arracher) tou (fruit du pandanus) biu (peureux) — iiu, eeu, oou cf. beeu (ma natte à ruoia) wiiu (ma bouche) boou (neuf)

  • la 2e voyelle est plus accentuée :

aii, oii cf. maii (blanc) baiiku (raie) toii (vertige) — ia, ie, io, iu cf. tia (limite) kie (natte) tio (flotter) itua (sept) — ua, ue, ui, uo cf. tuanga (dire) uota (porter) uua (fruit) uee (fleur) buii (dix)

Remarque :

  • il existe des triphtongues:

iai cf. iai (il y a) — ioi cf. kioina (puisque) — iau cf. tiau (ma limite) — ieu cf. kieu (ma natte) — uau cf. kuau (poisson) — iei cf. iein (mariage)

  • il existe des voyelles composées (deux voyelles ne formant quun son)

ae son entre « a » et « e », différent du « a fermé ». ex. bae (dette) taetae (parler) maem (doux) — ao son entre « a » et « o » ex. ao (ligne de pêche) tao (scie) baoki (box) Nota Bene : Les diphtongues et les triphtongues (mais aussi les voyelles composées) peuvent aussi se prononcer en séparant les voyelles, surtout dans le chant, la déclamation et pour faire ressortir le sens dun mot.

Récapitulation : donc, en tout, huit sons voyelles, à savoir six voyelles simples pouvant être longues ou brèves : a ouvert, a fermé, e, i, o et u ; deux voyelles composées : ae et ao.

Consonnes

« B » représente les sons B et P et les sons intermédiaires. Il y a de vrais « b » (sonores) (cest même le cas le plus fréquent). Ex: buro (bouillir) bure (faute) buri (pus) buta (extraire) buti (marcher) bubuti (requête) bue (brûler) et tous les « bu- » sauf en fin de mot. benu (…) beti (collier) biro (tordre) bita (changer), etc. Il y a de vrais « p » (sourds) (moins fréquents). Ex: bai (chose) biri (courir) ben (coco) beku (ouvrage) bon (terreau) bono (bouché) rebwe (résonner). Souvent le son est intermédiaire (même les « p » ne doivent pas être prononcés trop énergiquement…). Une bonne prononciation se situerait entre les deux. Cest ce que les linguistes appellent un « p sonore » ou un « b sourd ». Pour la prononciation de « ba/bwa », cf. la voyelle « a », 3). Le « b » remplace parfois le « v » dans les mots étrangers.

« K » comme en français ou anglais, mais moins énergique. Il peut être légèrement guttural et se rapprocher de « g » devant « a » (un « k sonore »).

« M » comme en français. Cependant, pour « ma/mwa », cf. la voyelle « a », 3).

« N » comme en français, mais plus en avant du palais : cest une dentale. Surtout quand le « n » est géminé (doublé) et final.

« NG » pas de correspondant en français. Ressemble à langlais « ng » dans sing (chanter) ou singer (chanteur) mais pas à finger, lon entend le g. Ex: kanganga (difficile), rongorongo (nouvelle, rumeur), rengerenge (bout), nganga (empoisonnement), ngongo (gratter), ngongo (parler), ngenge (mendier).

« R » différent du français et de langlaislégèrement roulé, prononcé du bout de la langue sur lavant du palais, presque dental. Exercice en partant de « L » ou mieux de « D ». Les enfants disent « madudung » pour marurung, « didi » pour riri, etc. R remplace « R », « L » et « D » dans les mots introduits.

« T » comme en français devant A, E, O et U (peut-être plus dental). Comme S devant I (et devant U dans le Nord) (1°).

« W » différent du V et du W anglais.

  • devant A, comme V : prononcé uniquement du bout des lèvres, sans les fermer, Tarawa, kawakawa, wanawana, wareware ;
  • spécial dans les groupes BWE, MWE, ex: bwe, bwebwe, rebwe, mwemwe, iremwe, mweaka. Dans ces deux groupes, cest presque un « O » qui serait consonne ;
  • presque V dans les autres groupes WE, ex: wene, were, karewe.
  • Quelques anciens dAbemama et de Kuria disent : oene, oete, etc.

NB : Inutile demployer deux lettres W et V bien que V eut été plus représentatif. Actuellement, lemploi de V distinct de W devient fréquent.

Notes : 1° évolution du « TI » depuis les vieux temps : ti, tsi, si ; 2° WI devrait sécrire « ui » ; cest sans doute linfluence du W anglais qui a décidé de lusage.

Règles d'euphonie

1) Voyelles.

« A » Il ne peut pas y avoir plus de deux A à la suite à lintérieur dun mot. Si la règle veut trois A, il faut intercaler un E euphonique avant le 3e. Un A ne peut pas se supprimer. Ex: au lieu de butimaa-a : butimaaea. Au lieu de ka-a-ai : kaaeai (4e). « I » Il ne peut pas y avoir plus de deux I à la suite dans un seul mot. Si une règle en demande trois ou 4, ils se réduisent à deux (I long). Ex: buti-iia : butiia (demande-leur). Katii-iia : katiia (fusillez-les).

2) Consonnes.

1) doubles et finales : 1) seules les consonnes M, N et NG peuvent être doublées (géminées) ; 2) seules ces trois consonnes peuvent terminer un mot ; tous les mots se terminent soit par une voyelle, soit par une de ces trois consonnes ; 3) un mot ne peut pas se terminer par une consonne double. Si la règle veut une consonne double finale, on intercale un « i » euphonique entre les deux ; 4) ex: ran (eau de puits) ranna, mais ranin te kai (et pas, « rann te kai ») 5) ou après les deux consonnes, suivant la règle ci-après : 6) ex: ranin te mata mais ranni matau. 2) groupes de consonnesil ne peut y avoir plus de deux consonnes à la suite. Seuls les groupes suivants peuvent se rencontrer : MB mba, namba, novemba, bambanta MK mka, am kai MN nimnana, nimna, am nira MR mrara, mronron, am ra ? MT mtea, mtemte, am tai, nimta MW (seulement mwe) mwemwe, mwere, mweaka NR nrara, kunra, tan reirei, mronron NT antai, kanta, barantiko, anti NGK ngkai, ngke, ngkoe, kangkang BW (seulement bwe) bwe, bwebwe

Sil y a lieu demployer dautres groupes de consonnes ou plus de trois consonnes consécutives , il faut employer l’« i » euphonique. Ex: au lieu de n koro : ni koro N nang nako : N nangi nako Kan matu : kani matu, etc.

Il faut aussi l’« i » euphonique à la fin dun mot enN ouNG suivi dun mot commençant par I ou U. Ex: « bon iangoia » se dit : bonu iangoia N nang iaki se dit N nangi iaki N uringa se dit ni uringa (nu uringa) E nang ua se dit e nangi ua

Note : Dans les mots dorigine étrangère « gilbertinisés » à consonnes consécutives, on emploie aussi dautres voyelles. Ex. Petro = Betero Flour (farine) = burawa Britain (Grande-Bretagne) = Buritan Christmass (Noël) = Kiritimati France = Buranti Prophet (prophète) = burabeti Presbyter (prêtre) = berebitero Film = birim Milk (lait) = miriki Silver = tirewa

Prosodie et accentuation

Comme le japonais par exemple, le gilbertin est une langue morique: l'unité de compte en prosodie est donc la more plutôt que la syllabe.

Il est possible de distinguer trois sortes daccents : 1) les syllabes longues qui font accent, non par lintensité mais par la longueur. Ex: boti mange : rassemble les balayures Buti mane man te bua : sors les sous du sac

2) il y a des syllabes qui, sans être longues ni plus fortes, ont un accent purement rythmique (quelque chose comme lictus rythmique en plain chant). Ex: maräwa, wänawäna, täratära Tékatéka, tékatékäna, tékétékanâki

3) il y a la syllabe plus accentuée que les autres mais dont lintensité négale pas laccent anglais ou italien. Se rencontre surtout devant une consonne doublée. Ex: ngkanne, kitanna, tuangnga, nimma.

NB : pas de règle connue pour savoir mettre laccent ; il peut changer suivant la place du mot dans la phrase ou la longueur du mot. Ex: ko a rôko, ko â tia, uôta te bâei Souvent, il y a deux syllabes accentuées consécutives : 2) longues : karaaii, kaootaa, kamimia ; 3) une longue et une brève : kaakaki, kamiaki, kaootaira ; 4) deux brèves : tätäro, kakänäto.

Grammaire

Article

Un seul article qui ne semploie quau singulier : « te ». Il semploie à la fois comme article défini et indéfini.

Ex: te aomata = lhomme (en général) — = lhomme (dont il sagit) — = un homme (quelconque) — = un homme (un humain) — = homme ! (vocatif)

Larticle se supprime :devant tous les pluriels : te aomata : un hommeaomata : des hommes te wa : une piroguewa : les pirogues

devant les noms propres : Ioane, Tekai, Kaiea, Terebu, Rerebu, Kabeia, Tarawa, Kiribati, Buritan, Atia, Amerika, Betio, Buariki, Roma, etc.

devant les noms avec possessif : matau (mon œil) ; matan Timon (lœil de Simon) ; wana (sa pirogue) ; wan Toma (la pirogue de Thomas) ; am auti (ta maison) ; ana auti tamau (la maison de mon père).

devant certains noms considérés comme collectifs (au pluriel: karawa (ciel) ; tai (soleil) ; marawa (océan) ; namakaina (lune) ; tari (mer) ; mone (enfer, abîme).

devant certains noms indiquant la direction (points cardinaux, orientation: meang (Nord) tanimeang (partie Nord) maiaki (Sud) tanimaiaki (partie Sud) mainiku (Est) tanrake (côté Est) maeao (Ouest) tanrio (côté Ouest) eta (le haut) katea (côté sans balancier de la pirogue, « tribord ») nano (le bas, la mer) rama (côté balancier de la pirogue, « bâbord »)

devant certains noms composés indiquant topographie (en vertu de la règle 2: aonaba (univers) anikaina (lieu habité (bord de la lagune)) aontano (sol) matanikabi (limite des marées) nukaneaba (milieu de lîle)

Nom

En plus des noms de personnes et dobjets, on peut employer comme noms tous les verbes et ce quon peut appeler « adjectifs ». ababaki (grand, être grand) te ababaki (la grandeur) amarake (manger) te amarake (le manger, la nourriture)

Distinction (à retenir pour dautres chapitres:noms dêtres animés ; — noms dêtres inanimés.

Pluriel Les noms ne changent pas de forme au pluriel (invariables) mais on supprime toujours larticle. te aomata / aomata te maneaba / maneaba Les noms dune ou de deux syllabes allongent leur première syllabe au pluriel. te ben / been te boki / booki te tina / tiina Cet allongement nintervient pas :quand le nom a un possessif : taama (les pères) mais tamaia ataei, ara tama ; — quand le pluriel (nom) est complément dun autre nom : aia botaki taama (la réunion des pères) mais te botaki n tama (une réunion de pères) ; — après un verbe indiquant une action, manière de faire : rikoi been aikai (ramasse ces cocos) mais a riko ben (ils font le ramassage des cocos)

Nom complément dun autre nom

Trois types de constructions, selon le sens : 27) pour indiquer lusage ou le contenu dune chose, la préposition « n » : te uma n takataka (labri à coprah) te batoro (<anglais, bottle) ni kamaimai (la bouteille à « kamaimai » ou de « kamaimai ») 28) pour indiquer la possession ou la partie dun tout : uman te takataka (labri à coprahréservé au coprah) batoron te kamaimai (la bouteille à kamaimairéservée) mataroan te auti (<anglais, house) (la porte de la maison) cf. « possessifs ». NB : souvent le sens est pratiquement le même dans les deux façons de dire mais il peut y avoir des nuances. te taetae ni Kiribati (la langue gilbertine) taetaeni Kiribati (la langue des Gilbert (m.s.)) mais te ie ni wa (une voile pour pirogue, en général) ien te wa (la voile de la piroguede telle pirogue) 29) pour indiquer la matière (juxtaposition ou relatif: te tamnei te atibu (te tamnei ae te atibu) (statue de pierre) taura nenea (taura aika nenea) (ciergeslampes en cire)

Noms propres

Les noms géographiques (pays, localités) demandent les prépositions « i », « nako », « mai » (cf. « prépositions »)

3) Noms de personnes. — ne prennent pas larticle (cf. VII, 2) ; — il existe des noms pour hommes : Kabeia, Kaiea, Tebao, Rerebu, Kaiuea (autochtones) Ioane, Betero (allochtones) ; — il y a des noms pour femmes : Teramira, Tabantia, Teekai, Tebarutu (auto.), Ioana, Katarina (allo.) — NB : pour le Nord (Abemama, Marakei) — les mêmes noms servent pour les hommes et les femmesles noms dhommes sont souvent précédés de : te, ten, tem, teng.

Ces deux usages sont source de confusion :difficile

Lexique

Exemples

Mot Traduction Prononciation standard
terre aba [apæ] (au sens de sol et de planète)
ciel karawa [karawa]
eau ran [ran]
feu ai [ai]
homme aomata [aomata] (générique)
femme aine [aine]
manger amwarake [amarake]
boire moi [moi]
grand ababaki [apapaki]
petit warereke [warereke]
nuit bong [boŋ]
jour bong [boŋ]

Phrases utiles

  • Bonjour - Mauri (signifie en fait « santé », comme dans la devise nationale)
  • Bonjour - [au singulier] Ko na mauri
  • Bonjour - [au pluriel] Kam na mauri
  • Comment vas-tu ? - Ko uara? (littéralement le même sens)
  • Comment allez-vous ? - [adressé à plusieurs personnes] - Kam uara?
  • Merci (je te remercie) - Ko rabwa
  • Au revoir - Ti a bo (nous nous reverrons)

Notes

  1. Ouvrage traduit en anglais par Sœur Olivia avec le soutien de la Commission du Pacifique sud

Voir aussi

Bibliographie

  • GROVES T., GROVES G., JACOBS R., Kiribatese. An Outline Description, Canberra, ANU, 1985.
  • LATOUCHE, Jean-Paul, Mythistoire Tungaru : cosmologies et généalogies aux îles Gilbert, Paris, SELAF, 1984, ISBN 2-85297-067-8 (Brève description de la langue et textes bilingues)

Liens internes

Liens externes

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