- Ladislas II l'Exilé
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Ladislas II le Banni
Ladislas II le Banni Règne De 1138 à 1146 Dynastie Piast Parents Boleslas III le Bouche-Torse
Zbysława (Zbyslava) de KievÉpouse Agnès de Babenberg (1125), fille du margrave d'Autriche Léopold III Enfants * Boleslas Ier le Long (1127-1201)
* Mieszko IV Jambes Mêlées (v.1130-1211)
* Conrad Ier de Głogów
* Rycheza (Ryksa), épouse d’Alphonse VII
* Albert (Albrecht) (v.1156-v.1178)Date de naissance 1105 Lieu de naissance Cracovie Date de décès 30 mai 1159 Lieu de décès Altenburg, Allemagne (Thuringe) Lieu d’inhumation Pegau, près d’Altenburg, Allemagne Ladislas II le Banni (en polonais Władysław II Wygnaniec) (1105, Cracovie - 30 mai 1159, Altenbourg, Allemagne) est Duc de Pologne de 1138 à 1146, il est le fils aîné de Boleslas III le Bouche-Torse et de Zbysława (Zbyslava) de Kiev, fille de Sviatopolk II. Il est de la dynastie des Piasts.
En 1125, Ladislas épouse Agnès de Babenberg, la fille du margrave d'Autriche Léopold III. Ce mariage permet un rapprochement avec les opposants à Lothaire II.
Sommaire
Le testament de Boleslas III le Bouche-Torse
Boleslas III Bouche-Torse meurt le 28 octobre 1138. Son testament, rédigé quelques années auparavant et inspiré des coutumes de Kiev, marque le début du démembrement territorial de la Pologne. Il a partagé son État entre ses quatre fils, chacun recevant un duché héréditaire.
Ladislas II le Banni reçoit la Silésie (avec Wrocław comme capitale), Boleslas IV le Frisé reçoit la Mazovie et la Cujavie (avec Płock comme capitale), Mieszko III le Vieux reçoit la Grande-Pologne (avec Poznań comme capitale), Henri reçoit le duché de Sandomierz (avec Sandomierz comme capitale). L’aîné des représentants mâles de la dynastie Piast, Ladislas II le Banni, devient le princeps (ou senior) et à ce titre, gouverne également sur la Petite Pologne (avec Cracovie comme capitale), la Grande-Pologne orientale avec Gniezno et Kalisz, la Poméranie occidentale, la Poméranie orientale ainsi que la région de Łęczyca et de Sieradz (qui doit lui revenir après la mort de Salomé, la seconde épouse son père). C'est lui qui décide en dernier ressort sur les questions de politique étrangère, conclut les traités, déclare les guerres, a le droit d'investiture, est le chef et le juge suprême.
Casimir II le Juste, qui n’était pas né lors de la rédaction du testament, ne reçoit rien.
Lutte entre Ladislas et ses jeunes frères
Dès 1139, Salomé von Berg cherche à défendre ses intérêts et ceux de ses enfants contre Ladislas II le Banni qui veut rétablir l’union de la Pologne. Elle profite de la guerre civile dans le Saint Empire pour se trouver des alliés.
En 1141, Salomé et ses fils se réunissent à Łęczyca et mettent en place une stratégie pour contrer les ambitions de Ladislas. Salomé prévoit notamment de marier sa fille de trois ans, Agnieszka, au fils de Vsevolod II Olegovitch, le grand prince de Kiev. En 1142, Ladislas II devance la manœuvre de Salomé en mariant son fils Boleslas Ier le Long à Zwienisława, la fille de Vsevolod II Olegovitch. La même année, il lance une offensive contre ses frères et s’empare de plusieurs villes. En 1143, Ladislas nomme Mateusz évêque de Cracovie.
L’archevêque de Gniezno Jacques de Znina et de nombreux magnats, qui estiment qu’une trop grande centralisation du pouvoir va à l’encontre de leurs intérêts et de leur influence, se rallient aux enfants de Salomé pour contrer un Ladislas de plus en plus puissant. En 1145, sur la Pilica, les jeunes ducs et les magnats obtiennent une première victoire sur Ladislas soutenu par la Rus' de Kiev. Ladislas doit reconnaître leur suzeraineté et leur rendre une partie du fief de Salomé qui vient de décéder.
Ladislas II le Banni cherche à intimider les magnats et à éliminer les plus hostiles. Il fait crever les yeux de Piotr Włostowic, accusé de collusion avec les jeunes ducs, et le condamne au bannissement. Piotr Włostowic était un grand magnat très riche de Silésie, palatin et héros national, bénéficiant du soutien de l’Église et d’une grande considération à l’étranger.
En 1146, Ladislas II, la Rus’ de Kiev et les Prussiens, lancent une triple attaque contre les jeunes ducs. Ladislas poursuit sa campagne jusqu’aux portes de Poznań. Durant le siège de la ville, les nouveaux territoires conquis se révoltent et l’archevêque de Gniezno lance un anathème contre Ladislas, ennemi de la paix et allié avec des païens. Trop présomptueux, Ladislas continue le siège de Poznań mais son armée est mise en déroute par d’importantes forces rebelles et il doit se replier sur Cracovie.
L’exil
Abandonné par ses alliés, ayant perdu tout soutien à l’intérieur du pays, il s’exile en Saxe, à la cour de Conrad III. Ses jeunes frères s’emparent de Cracovie. Boleslas IV le Frisé de Mazovie lui succède en tant que princeps (duc de Cracovie). Le territoire de Ladislas II est partagé entre Mieszko III le Vieux et Henri de Sandomierz. En août 1146, Conrad III attaque la Silésie mais il est arrêté sur l’Oder. Il accepte de reconnaître les nouveaux souverains polonais en échange d’un arrangement financier et de la promesse de se présenter à la cour impériale pour un arbitrage. Les jeunes ducs refuseront l’arbitrage de l’empereur, trop occupé à régler des problèmes internes pour pouvoir l’imposer.
En 1147, Ladislas II accompagne Conrad III dans sa croisade en terre sainte. En 1148, le cardinal Guido, à la demande de l’épouse de Ladislas et de ses amis de la cour impériale, se rend en Pologne et exige le retour de Ladislas II le Banni. Recevant un refus, il lance un anathème contre les ducs polonais et interdit aux prêtres d’assumer leurs fonctions mais le clergé polonais refuse cet ordre. Il demande à Conrad III d’intervenir militairement en Pologne mais celui-ci, sous la menace d’une nouvelle guerre civile, est incapable d’obéir.
En 1157, après un ultimatum exigeant le retour de Ladislas II, Frédéric Barberousse, les Saxons et les Tchèques lancent leur invasion par la Silésie. Les troupes impériales traversent l’Oder et posent leurs conditions aux ducs : la Silésie pour Ladislas II le Banni, de l’argent et des troupes pour la campagne militaire italienne de Frédéric Barberousse. Boleslas IV le Frisé doit reconnaître la suzeraineté impériale.
En 1158, Boleslas IV annule le traité alors que Frédéric Barberousse a commencé sa campagne italienne : pas de troupes pour l’empereur, pas de Silésie pour Ladislas II le Banni qui décédera l’année suivante.
Voir aussi
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