- La sectorisation en psychiatrie
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Psychiatrie de secteur
La psychiatrie de secteur ou sectorisation en psychiatrie désigne l'organisation administrative gérant la maladie mentale et la répartition des structures de soins de santé mentale. Ce système, plus poussé qu'un aménagement représente une refonte du système de soins en psychiatrie. Elle est considérée comme une révolution en regard de l'asile du XIXe siècle où le principe était hospitalocentriste. La politique de psychiatrie de secteur a permis de développer la prise en charge « hors les murs ».
Sommaire
Historique
Pour des raisons conceptuelles et conjonturelles (l'holocauste, la psychanalyse, la révolution culturelle de 1968...etc), l'hôpital devient, sur la base de deux décrets des années 1960 et 70, un des éléments de l'institution. Cette dernière inclura désormais des structures « hors les murs », au sein des villes, proches des populations. C'est un système en réseau qui veut éviter que l'on entre à l'hôpital psychiatrique pour ne plus jamais en sortir. La pratique montrant le problème de chronicisation des personnes en asiles.
En France, elle a été ébauchée par une circulaire ministérielle française en 1960. Elle est née sous l'action d'un certains nombre de psychiatres désaliénistes, en particulier sous l'impulsion du Docteur Lucien Bonnafé, ainsi que l'apparition de traitements médicamenteux efficaces qui entraînèrent la fin programmée des grands hôpitaux psychiatriques en évitant la chronicisation des patients à l'intérieur de ces grandes structures (où de nombreux patients restaient à vie).
La politique de sectorisation a permis de rapprocher le malade psychiatrique de la cité et des siens ainsi que l'organisation de petites structure d'hospitalisation à temps plein dans les centres hospitaliers régionaux devenus nouvelles références en tant qu'hôpital de secteur (qui peut regrouper plusieurs secteurs géographiques) en lieu et place des grands asiles psychiatriques.
Cette organisation a contribué à améliorer la prise en charge des malades psychiatriques. Elle n'est toutefois pas sans inconvénient et soulève certaines contestations, en matière de libre choix du médecin ou d'hôpital de référence par le patient (les limites géographiques sont quelques fois interprétées abusivement). Certains secteurs dépassent largement la couverture de 67 000 habitants. La réponse aux nouveaux maux de la société est plus ou moins adaptée. En outre la sectorisation n'a pas été réalisée complètement comme le stipulait le Rapport Piel-Roelandt. Le plan de santé mentale 2005/2008 tente de corriger un certain nombre de difficultés.
Modalités et fonctionnement
Pour la création d'un secteur, il faut atteindre dans une zone géographique plus de 70 000 habitants. L'adresse d'une personne malade la relie au secteur qui a le devoir de la prendre en charge selon les modalités du service publique. Le principe français (ça n'est pas le cas au Royaume-Uni, par exemple) de choix de son médecin reste valide sauf pour les hospitalisations sous contrainte qui sont minoritaires.
En pratique, chaque département français est découpé par des aires géographiques précises, d'environ 67 000 habitants, l'arrondissement, le canton voire le quartier et la rue. Ce secteur peut être plus ou moins vaste géographiquement selon la densité de population.
Le secteur psychiatrique n'intervient qu'à l'intérieur de ses limites géographiques. Il dispose d'un certain nombre de structures en proposant des solutions alternatives à l'hospitalisation, comme l'accompagnement social. Certaines des ces structures ne peuvent être disponibles qu'hors secteur géographique et sont donc intersectorielles pour diverses raisons.
Structures alternatives d'un secteur psychiatrique
- Les centres médico-psychologiques (CMP) : ils ont un rôle d'accueil et de coordination avec des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires (consultations). Ils sont en lien avec les visites à domicile (VAD) réalisées par les équipes de secteurs composées essentiellement d'infirmiers de secteur psychiatrique mais aussi d'assistants sociaux, ou d'éducateurs spécialisés. Ils permettent un suivi du patient au cœur de la cité.
- Les centres d'accueil thérapeutiques à temps partiel (CATTP) : ces structures organisent des ateliers thérapeutiques, diverses actions de soutien. Les patients ne sont pas systématiquement pris en charge tous les jours de la semaine, mais peuvent venir une ou plusieurs journées suivant les nécessités.
- Les hôpitaux de jour (HDJ) : ces structures fonctionnent comme les CATTP mais dépendent d'une structure hospitalière. Les patients peuvent être pris en charge à la journée ou à temps partiel mais ces services peuvent assurer divers soins (et ont un prix de journée). Ils peuvent également proposer des ateliers thérapeutiques.
- La psychiatrie de liaison assure le lien et le suivi d'une même personne entre les différentes structures et effectue des interventions auprès des Centres Hospitaliers et des services médicaux ou peuvent séjourner des malades psychiatriques.
Autres types d'accueil
- Les appartements thérapeutiques ont comme objectif la réinsertion sociale des personnes. Les patients y séjournent pour des durées limitées.
- Les ateliers thérapeutiques ont en pour objectif une reprise de vie autonome, la reprise d'une activité, voire un débouché professionnel.
- Les centres de post-cure assurent la continuité des soins après une phase aiguë de la maladie.
- Les appartements associatifs et les maisons communautaires permettent une réinsertion sociale. Les patients réalisent seuls leur vie quotidienne avec un suivi médical et infirmier.
- L'accueil familial thérapeutique offre un accueil, un hébergement et un suivi par une équipe de santé mentale.
- L'hospitalisation à domicile.
Ressources complémentaires
Articles connexes
Liens externes
- Circulaire de 1960 sur la sectorisation sur le site de l'hôpital Charcot
- Exemple d'organisation des secteurs psychiatriques au centre hospitalier de Nemours
- Plan santé mentale 2005 2008
Catégories : Structure de soins | Bases légales de l'organisation des soins en psychiatrie
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