- La fille du Tambour-Major
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La Fille du tambour-major
La Fille du tambour-major Tambour de la Garde impériale (1803)
par Maurice Orange (1867(1867)–1916(1916))Genre Opéra-comique Nb. d'actes 3 Musique Jacques Offenbach Livret Alfred Duru et Henri Chivot Langue
originaleFrançais Création 13 décembre 1879
Folies-Dramatiques, ParisPersonnages - Stella, (soprano)
- Le lieutenant Robert (baryton)
- Griolet, tailleur (ténor)
- Monthabor, tambour-major, père de Stella (baryton)
- Claudine, cantinière (soprano)
- Le duc della Volta (trial)
- La duchesse della Volta, sa femme (mezzo-soprano)
- Clampas, aubergiste
- La Mère supérieure
- Lucrezia
La Fille du tambour-major est un opéra-comique de Jacques Offenbach, en 3 actes et 4 tableaux, sur un livret d'Alfred Duru et Henri Chivot.Il a pour toile de fond la campagne d'Italie conduite par Bonaparte et met en scène un régiment de l'armée d'Italie, quelques jours avant la bataille de Marengo.
Sommaire
L'œuvre
Genèse
Symbole du Second Empire et de ses fêtes extravagantes, Offenbach voit la guerre de 1870 porter un coup d'arrêt brutal à la série de succès qui l'avaient rendu célèbre, d'Orphée aux Enfers (1858) à La Périchole (1868). Certains journaux n'hésitent pas, rappelant ses origines germaniques et juives, à rendre sa musique, telle une « cinquième colonne », responsable de la capitulation. Plus généralement, les événements de la Commune et l'instauration de la Troisième République ont ramené le public vers des divertissements plus classiques, délaissant la satire politique et sociale ou la parodie qui constituait le fondement des œuvres d'« avant-guerre ».
La féérie étant désormais à la mode, Offenbach s'essaye - plutôt avec succès - au genre en montant Le Roi Carotte (1872), Orphée aux Enfers (nouvelle version, 1874), Geneviève de Brabant (nouvelle version, 1875) et Le Voyage dans la Lune (1875) au théâtre de la Gaité, dont il a pris la direction. Mais le coût exorbitant des productions le conduit rapidement à la faillite. Les nouvelles versions de La Vie parisienne (1873) et de La Périchole (1874) au théâtre des Variétés lui permettent heureusement de s'assurer la fidélité du public alors que de nouveaux venus commencent à bousculer son hégémonie sur la scène parisienne.
Le succès phénoménal de La Fille de madame Angot, créée en 1873 au Folies-Dramatiques, a en effet remis également au goût du jour le genre historique cher à l'opéra-comique, dont Charles Lecocq (découvert par Offenbach) va devenir le spécialiste dans les années 1870-1880, avec des œuvres telles Giroflé-Girofla (1874), La Petite Mariée (1875), Le Petit Duc (1878), Le Jour et la Nuit (1881) ou Le Cœur et la Main (1882).
Offenbach réagit aussitôt avec La Jolie Parfumeuse (1873), La Boulangère a des écus (1875), La Foire Saint-Laurent (1877) et surtout Madame Favart (1878), mettant en scène - de façon romancée - le personnage de la célèbre cantatrice.
Création
Issue de la même veine, La Fille du tambour-major est créée au théâtre des Folies-Dramatiques, le 13 décembre 1879. C'est un triomphe immédiat et la créatrice du rôle de Stella, Juliette Simon-Girard fait grande impression ainsi que son partenaire, Simon-Max. Ce sera le dernier succès d'Offenbach, son opéra Les Contes d'Hoffmann créés après sa mort, deux ans plus tard, ne devenant un des opéras français les plus joués au monde que de nombreuses années plus tard.
Thématiquement, l'œuvre est proche de La Fille du régiment de Gaetano Donizetti. L'action se situe durant les campagnes napoléoniennes. Le personnage de Stella rappelle celui de Marie et les chants militaires tiennent une place importante dans la partition. La citation du Chant du départ à la fin de l'œuvre, provoqua d'ailleurs une énorme émotion au moment de la création.
Distribution et interprètes de la création
- Stella (soprano) : Juliette Simon-Girard
- Le lieutenant Robert (baryton) : Lepers
- Griolet, tailleur (ténor) : Simon-Max
- Monthabor, tambour-major, père de Stella (baryton) : Luco
- Claudine, cantinière (soprano) : Mlle Vernon
- Le duc della Volta (trial) : Maugé
- La duchesse della Volta, sa femme, mère naturelle de Stella (mezzo-soprano) : Caroline Girard
- Clampas, aubergiste : Henriot
- La Mère supérieure : Mme Lestrade
- Lucrezia : Mlle Reval
Argument
L'action se déroule en Lombardie en mai-juin 1800, sous l'occupation autrichienne.
- Acte I
- Le couvent de Biella dans le nord de l'Italie
- Une compagnie de soldats français, commandée par le lieutenant Robert, a franchi les Alpes pour rejoindre l'armée du premier Consul qui harcèle les troupes italiennes du général Melas[1]. La compagnie du lieutenant Robert, avec à sa tête le tambour-major Monthabor et le soldat Griolet, envahit le couvent dont toutes les occupantes, nonnes et pensionnaires, ont fui par peur de l'occupant. Seule est restée une jeune femme qui était en pénitence et qui, en un tournemain, met tous ces messieurs dans sa poche. Il s'agit de Stella, fille du Duc della Volta. Bien sûr, le gentil et beau lieutenant s'éprend de la courageuse rebelle qui devra désormais suivre le régiment.
- Acte II
- Une salle du palais du duc della Volta à Novare
- Voilà que le lieutenant Robert reçoit un billet de logement dans le palais du Duc de Novare. Et quel hasard ! La Duchesse della Volta s'avère être la femme divorcée du tambour-major Monthabor et Stella leur fille. Avec enthousiasme, cette dernière s'engage comme vivandière dans la compagnie de son père.
- Acte III
- 1er tableau
- L'hôtellerie du Lion d'or à Milan
- Les batailles ne sont pas terminées. On se met à la recherche du lieutenant Robert, du tambour-major, de la compagnie et de Stella. La police autrichienne, par un piège, s'empare de Stella qui est forcée par ses parents d'épouser un certain marquis Bambini. Tout va mal.
- 2e tableau
- Une rue à Milan
- Mais la victoire de Bonaparte vient tout changer in extremis. Le Chant du départ annonce l'arrivée des troupes françaises. Milan salue les libérateurs du joug autrichien[2]. Et Stella épousera le lieutenant Robert.
Anecdotes
Juliette Simon-Girard (Stella) et Caroline Girard (la Duchesse) qui jouent dans la pièce le rôle d'une fille et de sa mère l'étaient également dans la vie. Quant à Simon-Max (Griolet), il avait épousé Juliette Simon-Girard en mai 1879.
Bibliographie
- Jean-Claude Yon, Jacques Offenbach, Gallimard, 2000 (pp. 597-600) (ISBN 2-07-074775-1)
Notes et références
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