- La Wallonie nouvelle
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La Wallonie nouvelle (1934-1940) dut la feuille officielle de la Concentration wallonne, lancée Charleroi le 17 juin 10341 veille de l'anniversaire de la bataille de Waterloo. Roger Lefèvre, ingénieur des Mines et directeur des Houillères unies à Gilly la soutient financièrement jusqu’en mars 1935. Le déficit est si important qu'il veut cesser la publication. L’abbé Jules Mahieu en assume alors la trésorerie, l'administration, la direction du périodique dont Arille Carlier devient le rédacteur en chef. Raymond Colleye, Henri Ohn et Jules Vandereuse collèrent aux premiers numéros.
En mars 1935, tout change et Carlier se charge de la plus grande part de la rédaction. En 1936, l’hebdomadaire paraît sur huit pages (le double du départ) et un format plus grand. En 1934, elle a 150 abonnés. En 1935, 325. En 1936, l'Association wallonne du Personnel de l’État fusionne Le Bloc wallon, avec le journal de la Concentration wallonne. En 1937, il y a 2.000 abonnés de plus, dans plus de 70 % des communes wallonnes avec une personne payée à plein temps.
En novembre 1937, avec une UNE violente "Léopold III ne serait-il pas l’ambassadeur officieux du Reich à Londres ?" provoque la saisie de l'hebdomadaire dans les kiosques, perquisitions à la clé.
Échaudée par l'aventure, La Wallonie nouvelle s’organise en société coopérative, (1938). La mobilisation de 1939 décidée après la déclaration de guerre au Reich par la France et l'Angleterre entrave la parution du journal qui devient bimensuel, puis cesse d'exister avec l'attaque allemande de mai 1940.
Le journal chercha à couvrir toute l'actualité: politique intérieure, économie, chronique littéraire d'Émile Lempereur, sportive par Franz Lefèvre. L'hebdomadaire lutte contre le déclin économique de la Wallonie et ses causes parmi lesquelles les collaborateurs pointent l'aveuglement patriotique belge des Wallons notamment face au Boerenbond qui exproprie les fermiers du pays en faveur de familles agricoles flamandes. Il exige la défense effective du pays à la frontière (et non par un retrait prématuré, selon les rédacteurs du journal, sur la Meuse, abandonnant ainsi plus de la moitié du territoire wallon, ce qui de fait correspondra aux plans de l'Armée belge en mai 1940 lors de la Campagne des 18 jours; éventuellement sans les Flamands, et avec l’Armée française, toutes choses incompatibles avec la politique de neutralité défendue par Léopold III
L’hebdo crée des Ligues locales, réunit les sympathisants dans un but promotionnel. Le triomphe de Rex en 1936 amène Mahieu à organiser une riposte populaire, une sorte de Front populaire contre le nationalisme fasciste de Léon Degrelle, dont Lucien Marchal se fait le relais auprès des 10.000 militants wallons rassemblés à Waterloo en juin, réunion qui lancent le Front démocratique wallon (dont les résultats électoraux en 1939 seront minces).
L'hebdomadaire est partagé entre sa volonté de radicaliser le combat (il parle au début d'instaurer une République wallonne), et de rassembler les Wallons, raison pour laquelle il prône ensuite surtout le Fédéralisme. Mais à nouveau, en 1936, l'hebdomadaire radicalise ses choix et parle de la nécessité du confédéralisme, notamment en matière de politique étrangère puisque le souci premier du Mouvement wallon à l'époque est la politique officielle belge de neutralité. Ensuite, se produit un nouveau repli sur le fédéralisme.
Arille Carlier s'intéresse de très près aux mouvements autonomistes à l'étranger: l'hebdo ouvre ses colonnes également au Réunionisme
Références
Encyclopédie du Mouvement wallon, Tome III, pp. 1658-1659.
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