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La Réunion (phalanstère)
Pour les articles homonymes, voir La Réunion (homonymie).La Réunion est le nom d'une éphémère communauté fouriériste ou phalanstère qui avait été fondée au Texas en 1855 par Victor Considérant et qui disparut 5 années plus tard.
Située à proximité de la jonction des 3 affluents principaux de la Trinity, la zone occupée jadis par "La Réunion" se situe environ 5 kilomètres à l'ouest de "Reunion district" l'un des quartiers du centre-ville de Dallas. Les disciples de Fourier fondèrent une quarantaine de colonies semblables aux États-Unis, au XIXe siècle.Sommaire
Le projet
La Réunion était vouée à devenir une colonie utopique inspirée des théories de Charles Fourier qui prônait une production et une distribution en commun pour le profit de tous. Contrairement à d’autres systèmes de vie communautaire le droit de vote était accordé aux femmes et la propriété individuelle y était autorisée.
Victor Considérant, polytechnicien et membre du mouvement fouriériste de Lyon, avait été contraint à l’exil pour avoir participé à des manifestations contre l’expédition romaine de Napoléon III. Pendant son séjour aux États-Unis, il vint inspecter personnellement la région du confluent des trois bras principaux de la Trinity. Puis il regagna l’Europe pour recruter le groupe des futurs colons. Pendant ce temps un agent prospecteur, François Cantagrel, fut dépéché sur place et chargé d’acheter 2000 acres (8 km²) de terrain à 7 dollars de l’acre qui serviraient de base à la future colonie. Il s’agissait malheureusement de terres calcaires peu propices à l’agriculture ce qui aggravait le fait que les futurs colons n’avaient en général aucune connaissance dans le domaine agricole.
Sa réalisation et son échec
Au printemps de 1855, environ 200 colons français débarquèrent au Texas près de l’actuelle Houston et se dirigèrent vers le nord en transportant leurs biens dans des chariots à bœufs, parcourant près de 400 kilomètres. Ils parvinrent sur le site de leur nouvelle colonie le 22 avril 1855. La région où ils s’installèrent était déjà occupée par environ 400 personnes et les colons français augmentèrent donc de 50% les effectifs de la population, sans parvenir cependant à établir de bonnes relations avec les fermiers locaux car ils parlaient une autre langue et croyaient en un autre système politique. Malheureusement leurs métiers d’horlogers, de couturiers, de brasseurs ou de boutiquiers avaient mal préparés les nouveaux venus à subvenir à leurs besoins pour démarrer leur colonie. Quand ils réussirent tant bien que mal à faire pousser du blé et des légumes, la production alimentaire se révéla insuffisante et non disponible au moment nécessaire ; mais leur plus grave handicap fut le climat du Texas. L’année 1856 fut fatale aux tentatives agricoles de la colonie car elle vit se succéder des gelées tardives en mai et un été torride avec une sécheresse suivie d’une invasion de sauterelles qui détruisit ce qui restait des récoltes. Face à ces conditions défavorables, et en dépit des efforts de son directeur Allyre Bureau, les habitants dont le nombre s’était élevé à 350 commençèrent à partir. Certains regagnèrent l’Europe alors que d’autres choisirent de s’installer dans d’autres régions des États-Unis. En 1860 la ville voisine de Dallas en pleine expansion incorpora la Réunion dans son propre territoire et les derniers colons se fondirent dans la population générale à laquelle ils apportèrent leurs compétences.
Les souvenirs laissés par la colonie
Par la suite on s’aperçut que le terrain initialement destiné aux cultures de la Réunion était un vaste gisement de calcaire, lequel fut petit à petit utilisé comme pierre de construction dans le bâtiment au moment de la croissance immobilière du Texas. Certains colons sont enterrés dans un petit cimetière maintenant désaffecté avec un petit monument commémoratif à proximité d’un terrain de golf. La tour de Reunion Tower, l’une des principales constructions de Dallas, doit son nom à la colonie, bien qu’elle se situe à quelque distance de l’endroit où existait jadis la Réunion.
Le botaniste et pharmacien suisse Jacob Boll vécut brièvement à la Réunion peu avant la disparition de la colonie et transmit ses connaissances à Julien Reverchon. Ce dernier se rendit ensuite célèbre comme professeur de botanique à la Baylor University de Dallas. La première brasserie et la première boucherie de Dallas furent ouvertes par d’anciens colons de la Réunion et un certain Maxime Guillot fonda une manufacture de charronnerie qui demeura active durant cinquante ans.
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